J'en ai plus que marre d'entendre parler, et de parler moi même, d'homophobie. Plus précisément, qu'il soit presque impossible de parler d'homosexualité sans parler d'homophobie. Je vous donne des exemples, et ensuite je m'explique.
Le premier exemple qui me vient en tête, c'est les intervention en milieu scolaire. La plupart des sujets qu'on peut/doit aborder concernent l'homophobie. Mais comme vous n'avez pas fait d'IMS, je vais chercher d'autres exemples.
Prenez les publicités de prévention, le refuge où l'on voit un jeune homme expulsé de chez lui, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche où l'on nous explique que c'est dur d'être homo entouré d'homophobes (je résume) et le projet It gets better[1] (littéralement, "Ça s'améliore", ce qui implique que ça ne va pas pour le moment) où des gens expliquent qu'avec le temps, c'est allé mieux pour eux.
J'ai déjà écrit sur les chansons, pour résumer, l'immense majorité des chansons parlant d'homosexualité parlent d'homophobie. De lutte contre l'homophobie, de la difficulté à s'accepter ou à révéler son amour autour de soi. De même, prenez les pièce de théâtre, attention, spoil: l'histoire de Jeffrey, c'est un mec qui lutte contre sa manière de vivre l'homosexualité avant de trouver l'amour. L'histoire d'"En ballottage", c'est un jeune politique homo qui apparaît comme homophobe pour flatter l'électorat.
Pour un sujet que je connais bien mieux, prenez les sketchs - malheureusement je ne trouve que très peu de lien en ligne. Laurent Ruquier avait fait un très bon sketch où il faisait son coming-out en essayant de ne pas choquer son public[2]. Pierre Palmade a très souvent traité le sujet: il a été dans un univers où la norme serait les trouples et depuis cet univers il image la vie de couple doit être dur et la commente comme si c'était quelque chose de tabou, un autre ou il parle à un ami d'homosexualité sans arrêt, son ami lui demande si Pierre Palmade est homo, et de lui répondre "comment t'as deviné" (ou quelque chose comme ça). Mais il a aussi eu des propos plus sombres: Sans compter la pièce Le Comique où pour le coup il compare son homosexualité à son alcoolisme dans "Ils s'aiment" il avait joué un couple homophobe mais qui restait hypocrite devant l'ancien ami homo. Bien sûr je connais d'autres humoristes qui parlent de leur homosexualités, mais je peux difficilement prendre en exemple ici quelqu'un que peu de gens connaît(et puis y a moi, mais j'ai déjà fait mon auto-critique).
En dernier exemple je prendrai les bds, fur-piled, Khaos komix, Kyle's bed & breakfast, on tous une grande partie de leur histoire basée sur le fait qu'il a été dur pour les protagoniste de s'accepter ou d'être homo dans un monde très homophobe(et pour Khaos, d'être trans dans un monde très genré).
Tout ça pour dire, j'aimerai qu'on soit capable de dire que ce n'est pas une lutte permanente. Que les jeunes, en particulier les jeunes homos, sachent que ce n'est pas forcément quelque chose à cacher. Avant d'être une question de peur, de secret, de "je le dis, je le dis pas", être homo, c'est avant tout une question de sentiment, d'attirance, d'émotion, et même - mais j'ai pas envie d'écrire ce mot tellement la phrase va devenir fleure bleue - d'amour[3]. Il y a des garçons et des filles pour lesquels ça se passe aussi bien - et parfois aussi mal - que pour les couples hétéros. Tomber amoureux, se prendre des râteaux, sortir, rompre, se disputer, faire une vie commune ou juste un soir, etc...
En tout cas, je ne sais pas si je suis une exception, mais avec le recul, je suis capable d'affirmer que si j'ai eu peur en faisant mon coming-out, et si j'ai tardé à le faire, ce n'est pas à cause de l'homophobie autour de moi - je ne crois pas en avoir jamais vu directement - mais simplement car tous les sites que j'ai lu à l'époque -ainsi que le psy que je voyais[4]- me disaient qu'il faut faire attention, que souvent ça se passe mal. Pour le dire autrement, j'ai l'impression que tout ces textes s'adressant aux jeunes gays prennent tellement de précaution qu'ils peuvent faire plus de peur que de bien.
J'ai donc envie de penser aussi aux jeunes qui seraient dans une situation comme la mienne, et qu'on pense aussi à dire qu'on ne doit pas forcément s'en faire !
Bien sûr, et heureusement il y a des exceptions a la liste que j'ai dressé plus haut. Les publicité canadiennes. "Au secours" de Muriel Robin, où elle se définit comme bie sans que qui que ce soit n'ait de problème avec ça (quoi que son imprimeur semble être surpris). "La lesbienne invisible" d'Océane Rose-Marie, qui fait une heure de stand-up sur la vie lesbienne, loin des clichés, ce qui fait du bien. (Et j'aimerai vraiment voir l'équivalent gay de son spectacle, ça serait génial !), ou encore la pièce "Comme ils disent" des Kicekafessa[5], qui est exactement la pièce que j'aurai rêvé de voir[6], car pour le coup on voit une simple vie de couple, mais de couple gay.
Disclaimer: j'ai eu l'occasion de jouer un sketch avec M. Rocher, et de faire quelques passages dans l'émission de M. Ruquier. Je ne crois pas que ça ait influencé les compliments que j'ai fait sur leurs œuvres, mais je ne peux l'affirmer. Je connais l'auteur de fur-piled, et ça a sûrement influencé mon avis. Mais de toute façon, je doute qu'ils lisent ce blog (sinon bonjour Pascal, Laurent ou Husky). Je ne connais pas les autres personnes dont je parle ici.