Minorité › Intervention en milieu scolaire

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vendredi 26 janvier 2018

Souvenirs marquant en guise de conclusion des IMS

Mes années à faire des intervenions en milieu scolaire(IMS) contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie et le sexisme sont finies. Voici, dans le désordre le plus complet des événement aléatoires qui m'ont le plus marqués. Les seuls fois où je suis remonté en arrière dans ce billet - c'est pour refaire ce paragraphe d'introduction, et pour compléter des anecdotes. Le reste est juste un cheminement de pensée aléatoire. Sans surprise, il y a surtout des événements de ces dernières années. J'ai très peu de souvenir du début, et je ne prenait pas de notes.

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lundi 12 juin 2017

Est-ce que je n'ai pas mieux à faire que les Interventions en Milieu Scolaire contre les LGBTphobies

Ceci est le billet que je procrastine depuis le plus longtemps. Est-ce que je n'ai pas mieux à faire que les Interventions en Milieu Scolaire contre les LGBTphobies (IMS) ? J'ai beaucoup tardé à l'écrire car j'ai très peur de la conclusion qu'aura cette réflexion. J'ai fait 155 IMS, une dizaine d'intervention et formation pour adulte (IFPA), près de 300 heures à animer des formations, sans compter les[1] centaines d'heures de transport, formation, lecture, et toute l'écriture au sujet des IMS et IFPA. Si ma conclusion devait être que c'est du temps qui auraient pu être utilisé bien plus efficacement, ça serait dur de faire le deuil de ce gâchis. Heureusement pour moi - je spoile la fin - j'ai pas réussi à trouver de conclusion. Dans ce billet, j'ai réussi à écrire et détaillé la problématique, et c'est déjà ça.

Note

[1] Au moins deux.

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vendredi 19 mai 2017

Que répondre aux élèves demandant pourquoi il y a de l'homophobie

Une question revient souvent cette année; qui était assez rare quand j'ai commencé les Intervention en Milieu Scolaire (IMS). «Pourquoi certaines personnes n'aiment pas les homos», «pourquoi il y a des homophobes», «pourquoi certains disent que c'est contre-nature»... Ce billet ne s'intéressera qu'au point de vue des interventions, sans quoi ça pourrait être un bouquin entier, et j'ai pas les compétences pour ça. Même si certains s'y sont essayé.

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dimanche 30 avril 2017

Que dire aux élèves partageant déjà nos idées

Une petite réflexion sur les IMS pour quelques classe partageant nos idées.

Quand on intervient dans les établissement, on revient sur certaines idées que beaucou d'élèves[1] ont. Par exemple: en voyant les gens, on voit leurs orientation sexuelles. On leur demande donc de deviner celle des intervenants. Puis on explique que; puisqu'ils ne sont pas capable d'être tous d'accord entre eux, ça ne se voit pas vraiment. On fait aussi lister les clichés homme/femme; et quand ils discutent, ils voient qu'entre leurs différentes familles, il y a des rôles genrés qui sont différents d'une famille à l'autre de leur classe. Ce qui parfois les surprend. Histoire de dire que ce n'est pas une telle évidence que les rôles soient biens définis.

Mais parfois, il y a des classes où la grande majorité des élèves qui s'expriment sont déjà avec nous. Soit qu'ielles se renseignent avec le net; que beaucoup de gens sont ouvert sur le fait qu'ils sont LGB ou T (le dernier étant bien plus rare, mais pas inédit) et en parlent à leur classes. Il me semble donc que ces exercices sont moins utiles. Ma question est donc: que faire à la place ? Que faire de l'heure 50 qu'on a avec ces élèves. J'ai quelques idées en vrac:

Note

[1] et d'adultes

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mardi 11 avril 2017

Deux malaises en IMS

C'est assez étrange. J'en suis à ma 138ème IMS. Et j'ai réussi à être assez déstabilisé pour être mal à l'aise. C'est rare, et pourtant c'est arrivé deux fois en une journée.

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jeudi 6 avril 2017

Dire en IMS comment faire son coming-out

Mon premier souvenir relatif au coming-out (co) des élèves, c'était une classe de 4ème. Un élève y fit un co bi, dans l'indifférence de sa classe. Quelqu'un a demandé s'il avait bien entendu, et c'est tout. J'ignore si c'est lui ou pas, mais sur un questionnaire après débat, quelqu'un a suggéré qu'on parle de coming-out à l'adolescence.

Récemment, une personne a demandé des conseils pour faire un CO. En particulier, iel demandait comment expliquer ce que c'était qu'être non-binaire. En effet, faire un CO concernant un mot qui n'est pas connu rend le mot plus complexe à faire. Ce jour là, j'ai enfin compris pourquoi «comment faire son CO» n'est pas un sujet qu'on aborde. Quand bien même ça a été quelque fois demander. Ou plutôt, on donnait des témoignages, par vidéo ou directement en face à face. Mais c'est tout.

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vendredi 24 mars 2017

Faut-il être formé pour participer à une action

En général, quand j'écris un billet de blog, j'ai soit une question, soit une opinion. Là, j'ai deux avis contradictoires sur le même sujet. Est-ce qu'il faut être formé-e pour participer à une action ? Bien su, je parle de mon expérience de faire des interventions contre des discriminations, mais je pense que certaines réflexion se généralise. Je vais parler de LGBTphobie et sexisme, mais je suppose que ça se généralise facilement à d'autres sujets. Je précise aussi que je parle uniquement de formations théoriques ici, se renseigner sur les sujets dont on va parler, ainsi que sur les sujets liés. Il me semble aller de soit que des formations pratiques restent indispensable. Qu'on ne met pas un intervenant-e devant une classe sans qu'il ait observé des interventions, et sans qu'ils ne soient déjà intervenu avec un intervenant-e confirmé. L'échange entre intervenant-e-s, qui constitue aussi de la formation, est rapidement indispensable.

La formation théorique est une question vraiment importante, parce que un certains nombre de gens nous rejoignent en en pensant, plus ou moins, qu'il suffit de bonne volonté, de temps libre, de savoir que être *-phobe c'est mal. Et parfois aussi qu'il faut accepter de témoigner de son vécu... En tout cas, c'est ce que je pensais en commençant. Il devrait vous sembler clair que j'ai changé d'avis depuis.

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samedi 22 octobre 2016

Évolution des Intervention en Milieu Scolaires

C'est ma sixième année à faire des interventions en milieu scolaire. J'ai été plutôt absent l'an dernier, pour cause de fin de thèse. Ci-bien qu'à la réunion de rentrée de cette année, je ne connaissais plus grand monde. Et je réalise un truc génial: quand moi je vois tout le chemin parcouru, eux ils voient ce qui reste à faire. Si je me dis qu'on a énormément progressé, certains jeunes se disent qu'on est encore loin et ont des idées pour aller plus loin. Je ne les verrai peut-être pas toutes, car elles prennent parfois du temps à mettre en place et je finirai par atteindre l'âge limite de l'association.

Ça me donne en tout cas envie de faire un petit récapitulatif des différences entre le souvenir que j'ai des IMS en 2012, quand j'ai commencé, et celles de 2016.

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mercredi 17 août 2016

Même si SOS Homophobie est une mauvaise association, rejoignez-nous.

Il est arrivé plusieurs fois que j'entende du mal de SOS homophobie. J'ai ici envie de prendre la défense de SOS homophobie. Ou en tout cas, la défense du fait de rejoindre SOS homophobie. Il arrive qu'on me contacte pour des renseignement sur les intervention en milieu scolaire. Si la personne n'est pas parisienne, je conseille de contacter la délégation de SOS Homophobie de leur région. C'est en général à ce moment là que j'entend ce que la personne a à nous reprocher.

SOS Homophobie a un certains nombres de qualités. Sa première selon moi est son rapport annuel, basé sur les témoignages recueilli de manière assez systématique. C'est très biaisé bien sur, puisque une augmentation du nombre de témoignage peut être causé par une augmentation de la notoriété de la ligne de témoignage, mais ça reste un outil drôlement pratique. De plus, SOS homophobie est une association avec une assez bonne notoriété, qui est consulté par des ministères et a donc une influence, certes limités, mais prise en compte, là où des décisions se prennent. Et elle a un réseau sur une grande partie de la France, ce qui permet aux non parisiens de bénéficier d'une expérience plus grande que l'expérience locale.

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mercredi 8 juillet 2015

Pourquoi je ne parle pas de queer en IMS

Un jour que je parlais d'IMS à quelqu'un, j'expliquais que nous faisions des interventions contre les LGBT, oubliant le mot phobie. Rectification faites, je rajoute dans la discussion qu'on parle d'autres sujets, tels que les A (agenre, asexuel, aromantique) et I (intersexe).

Un peu plus tard, j'entend cette personne dire à une autre que le parle de LGBTQIA+phobie. Ce sur quoi, mon côté pointilleux me force à l'arrêter[1]. Qu'est-ce que Q fait là ?

Dans ce sigle à rallonge, Q peut avoir deux sens. Dans certains endroit, c'est «questionning», ou «en questionnement». Mais c'est rare, et je n'ai jamais entendu parler de questionningphobie. Des associations peuvent le rajouter pour dire aux gens «vous êtes pas forcé de vous définir, de savoir exactement dans quel case vous êtes».

Mais le plus souvent, Q signifie queer. Et je ne parle pas de queer en IMS. Je crois qu'aucun élève ne m'en a jamais parlé, et nous n'abordons pas ce sujet. Ce qui pose la question: pourquoi on en parle pas.

Note

[1] ce qui est bête, je devrai laisser les gens me présenter sous un jour positif

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samedi 28 mars 2015

Militant, poil au dent.

Il parait que je suis militant. C'est pas moi qui le dit, c'est Yagg: «Aujourd’hui ces huit BD ont été traduites en français par Arthur Milchior, un jeune militant du Mag Jeunes LGBT.»[1]

Ce billet dédié à une des deux personnes dont je parlais dans le billet précédant. Ça fait quatre ans que je fais des IMS, la 100ème[2] est prévu pour vendredi prochain. Elle a le recul que je n'ai plus, tout en partageant mes opinions, et ça fait du bien de discuter avec quelqu'un qui n'est pas la tête dans le guidon, qui ne fait pas les choses par habitudes mais peut dire ce qui la[3] turlupine.

Il y a une raison pour laquelle je ne me qualifie pas, ou rarement, de militant. Une raison moins profonde que celle pour laquelle je ne me qualifie pas de féministe. C'est l'étymologie, «militis: soldat». Je fais confiance à wikipedia, et même si c'est faux, il y a toujours la proximité avec le mot militaire. Dans ma tête, ce mot est accompagné d'images transgressive, je pense d'abord au plus médiatiques, que ça soit les Femen aujourd'hui, ou act-up. Ça peut aussi être des tags dénonçant l'inégalité combattue, les gréves lycéennes avec blocage d'établissements. Bref, dans mon imaginaire, militant, c'est un truc transgressif, et risqué, que ce soit administrativement ou physiquement.

Notes

[1] Vous remarquerez que quand je parle d'actualité, que je vous sors un article, c'est avec un an et demi de retard.

[2] La 103ème aussi

[3] Oui, «la», le pronom variera, puisque la personne concerné est agenre.

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samedi 7 février 2015

Témoignage d'IMS

Eh, mais ça fait longtemps que j'ai pas mis les témoignages sur le blog. En voilà 7

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mardi 9 décembre 2014

Présentation des IMS

L'ancien président du mag m'a demandé un témoignage sur les interventions en milieu scolaire, pour notre premier rapport. Finalement, il n'y est pas, mais sera normalement dans la magazette, journal de l'association. Voici donc le texte.

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mercredi 26 mars 2014

IMS mars 2014

TW: homophobie, racisme. (Oui, je commence avec les triggers warning, j'aurai du le faire plutôt). Voici des anecdotes d'IMS

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dimanche 16 février 2014

IMS de février 2014

Février 2014, j'ai fait 8 interventions dans 3 lycées différents. Comme d'hab, vous avez ci-dessous un copié coller de ce que j'ai mis sur facebook, qui est lui même un copier-coller un peu mis en forme de ce que j'ai tweeté en léger différé. (Parce que quand je suis devant les élèves, je suis pas sur mon portable, mais j'ai toujours un crayon pour prendre quelques notes, certains pour vous, certaines pour le compte rendu pour le mag, et certaines pour un débrieffing avec l'autre intervenant)

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lundi 3 février 2014

Moins d'IMS cette année

Finalement, je ferai peut-être moins d'IMS - Intervention en Milieu Scolaire - contre les LGBTphobies que ce que j'aurai imaginé. Et pas que grâce aux nouveaux intervenants qui me permettront d'en faire une plus petite portion. Mais des responsables d'établissements ont annulés la semaine dernière 9 interventions en milieu scolaire dans 3 établissements différents.

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vendredi 17 janvier 2014

Premiers extraits de 2014

Voici, copié depuis facebook, ce que j'avais copié depuis mon quasi-live tweet, que j'avais copié des notes sur papiers que j'ai pris durant les interventions. Avec un peu plus de mise en page, des remarques en réponses à ce que d'autres m'ont dit en commentaire.

Au fait, je ne donne jamais le nom du lycée, parce que je doute que ça soit intéressant. De toute manière, dans un même lycée je peux trouver alternativement des classes lgbt-friendly et des classes lgbt-phobe, et bien sûr des entre deux.

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mercredi 15 janvier 2014

Commentaire sur les commentaires d'IMS

Voilà, j'ai repris les interventions en milieu scolaire. Cherche ce tag sur mon blog si t'as oublié ce que c'était. Je te ferai quelques compte rendu plus tard, cher blog.

J'aimerai partager deux commentaires auxquels j'ai pensé grâce à des échanges sur des réseaux sociaux.

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mercredi 9 octobre 2013

Venez parler d'homo/trans phobie/sexualité aux élèves

Je vous ai beaucoup parlé des interventions en milieu scolaire du MAG. Celui-ci vient de lancer une campagne de recrutement, et maintenant qu'on est agréé on espère pouvoir parler à encore plus d'élèves. Mais pour ça il nous faut encore plus d'intervenant.

Pour information, il n'est pas obligatoire d'être LGBT pour pouvoir parler de questions LGBT, il suffit d'être intéressé.

Mieux, dimanche 13 octobre 2013 vous avez le temps d'aller à la séance d'information sur les IMS, et d'arriver à temps à l'ENS à 18h30 pour voir Mystérieux Meurtres Mortels.

dimanche 2 juin 2013

Mais c'est quoi ces lycées ?

Bonsoir, est-ce qu'il y a un homophobe dans la salle ?

Ça le fait comme début de sketch ? aujourd'hui je t'offre un petit résumé de ce qui s'est passé depuis le dernier épisode.

Le Mag s'est mis à citer des "perles d'élèves" sur ça page facebook. Si tu n'es pas amis avec le mag tu ne peux pas les voir, désolé pour toi. MAG, c'est Mouvement d'Affirmation Gay. En dehors de toute question de sexisme, je regrette que ça ne soit pas le mouvement d'affirmation lesbien. J'aimerai dire aux élèves "Bonjour, on représente le mal[1]".

CherryCoke s'est aussi mis à twitter des morceaux d'IMS. Et elle au moins utilise le même hashtag - pardon, mot-dièse - que moi. Je suis contagieux !

Et puis Nicole Ferroni en a un peu parlé, j'ai eu le droit à deux #ff [2] de sa part. Si vous ne la connaissez pas, Nicole Ferroni est une humoriste, et on lui doit une chronique géniale sur l'homo/arachnophobie où elle décrit en fait quelque chose qui ressemble à nos IMS.

Humoristiquement, j'adore son monde déjanté ! Mais je ne peux m'empêcher de me demander: je dois le prendre comment qu'une humoriste que j'admire me fasse un #ff pour autre chose que pour mon humour ? Ou alors, ça confirme ce que je pensais déjà, il faut que je prenne tout ça et en fasse un stand-up. D'où la question de début de billet.

Allez, on attaque les citations d'élèves.


Je commence par la citation qui m'a probablement le plus révolté: "Pourquoi vous aimez pas les femme ? Non mais allô quoi les homos réveillez-vous ! 2013 quoi !". Plus sérieusement j'ai eu "Comment comptez vous perpétuer l'espèce humaine dans sa vraie nature, c'est à dire un père et une mère et pas 2 pères ou 2 mères." mais heureusement aussi "pourquoi faut-il un débat alors qu'il ne s'agit que de gens qui s'aiment ?"

J'ai envie de faire une conjecture: le nombre de non-hétéro dans un lycée qui s'assument ne suit pas un processus de Poisson. J'ai vu au total 3 lycée où cet événement s'est produit. Un lycée où dans une classe très homophobe, une fille écrit "je suis bi, chut" sur le questionnaire après débat. Un collège où un jeune me demande si je n'ai jamais voulu essayer avec une fille - et quand l'autre intervenante lui demande s'il n'a jamais voulu essayer avec un garçon, il répond que si - et à la question de sa voisine, il a confirmé qu'il était bi[3]. Dans ce collège, j'ai aussi une bie le marquer sur le questionnaire[4] après débat, et une fille nous questionner sur le mag après le débat. Et enfin, mon dernier lycée avec un(e) trans (ancienne élève, et je ne sais pas quel est son genre), deux gays qui s'affirment dans deux classes différentes, 2 personnes qui se marquent "bi" sur le papier, une en personne après le débat, et une fille élevé par deux mères. Et malgré tout ça, on avait de vrais morceaux d'homophobie dans ces classes, ça m'a étonné, du style "mais si vous aimez les hommes, c'est que vous êtes une femme en fait".

On demande aux élèves s'ils savent ce que portaient les homosexuels sous le régime nazi. L'un propose "Un arc-en-ciel ?", c'est pas drôle, mais presque.

Tiens, encore des citations de questionnaires: "ça n'a rien changé, hétéro et fier de l'être", "aucun avis sur le débat car j'ai trois amis gay" (et comme répond CherryCoke: "Et moi j'ai 1 chat du coup j'ai aucun avis sur le végétarisme"), "je suis pour l'homosexualité" (je sais pas ce que ça veut dire en fait, mais ça semble bien :) ), et "je n'ai pas d'avis car c'est une abomination" (heureusement que l'élève n'a pas d'avis) "Je suis croyante, donc je ne juge personne"

On a des génies en biologie: En France, vous savez qui peut bénéficier de la PMA ?
Réponse d'un élève: uniquement les femmes.

Une élèves nous demande s'il y a aussi des homosexuels vieux. Ça me travaille, j'aimerai comprendre la logique de la question. Je vois trois possibilités et aucune ne me plaise:

  • les homosexuels meurent jeune
  • l'homosexualité est un phénomène récent
  • c'est un passage et on devient hétéro en vieillissant.

Je me moque, mais le pire c'est les questions pertinentes qu'on reçoit. On n'est pas préparé à y répondre. Par exemple, une élève a demandé s'il y a des animaux homo, on a dit que oui, elle a demandé s'il y avait aussi des animaux homophobe - et ça honnêtement je n'en sais rien. Un élève demande "comment on fait pour draguer un homme", et ça pour être honnête, je ne sais pas vraiment non plus. Et puis un en collège nous a dit qu'on devrait parler du coming-out à l'adolescence; il a totalement raison, mais je ne serai pas non plus quoi en dire.

Le dernier lycée était très geek; je l'ai d'abord vu grâce à une trousse Tardis. Et puis parce qu'un élève nous a demandé si les "trans" on parlait de transformer. Le même a d'ailleurs trouvé que "goudou"[5], ça fait nom de pokémon. Et je trouve qu'il a bien raison, même si je lui dois un fou-rire en intervention, ce qui ne fait pas sérieux ! Mais surtout, quand on leur a demandé les orientations sexuelles qu'ils connaissent on a eu "homo, bi, hétéro, extra", et dans la classe suivante quand on a listé les genres qu'ils connaissent, on a eu "masculin, féminin, extraterrestre".

-moi:Selon vous, est-ce qu'on peut reconnaître un homosexuel rien qu'en le voyant ?
-une élève: Oui, si ils s'embrassent. (C'est pas faux)

-moi:comment vous définissez l'homophobie
-un élève : être un bâtard. (ça m'a fait mal au coeur de le corriger)

Quand on parle de l'homophobie, on fait la comparaison avec le racisme, la xénophobie, le sexisme... et on demande aux élèves de nous lister les discriminations qu'ils connaissent. Pour la première fois j'ai eu "misanthropie".

-Moi: comment vous réagissez si un ami vous disait qu'il est homo
-Un élève: Je ferai une blague.
-Moi: Pourquoi ?
-L'élève: Pour le mettre à l'aise.
Moi, je finis par oublier que c'est dur de faire son coming-out au début. Il a bien fait de me le rappeler, me rappeler que ça peut faire stresser. Et ça fait vraiment plaisir de voir que certains y pensent et veulent bien réagir et aider :) !

Je finis par une perle d'une autre intervenante, qui a voulu expliquer la différence entre "sexe" et "genre". "Le genre, c'est le sexe qu'on a dans la tête". Ça ne m'a pas surpris que la classe ait rit !

Notes

[1] Heureusement, le nom complet se rattrape avec "Mag jeunes LGBT", mais quand on expense, ça donne "Mouvement d'Affirmation Gay jeunes Lesbienne, Gay, Bi, Trans"

[2] follow friday, la coutume où l'on dit à ses suiveurs qu'il faut suivre quelqu'un d'autre, en expliquant pourquoi il faut suivre cette personne

[3] Je trouve ça super mignon, à 13 ans, je savais même pas ce que mot voulait dire, et c'était cool de voir que personne ne réagissait

[4] le questionnaire demande ce qu'ils ont pensé de l'intervention et comment leur opinion a évolué, on ne demande par leur orientation, mais je suppose que parfois ça doit faire du bien de pouvoir l'écrire et le dire à quelqu'un

[5] on parle d'insulte homophobe pour les déconstruire, donc on leur demande de nous les citer

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