Présentation des IMS

L'ancien président du mag m'a demandé un témoignage sur les interventions en milieu scolaire, pour notre premier rapport. Finalement, il n'y est pas, mais sera normalement dans la magazette, journal de l'association. Voici donc le texte.

Salut lecteur. Je me présente sommairement, histoire que tu saches d'où je parle: Arthur, 26 ans, doctorant en informatique, traducteur amateur de webcomics homo: Fur Piled <www.liondogworks.com/fr> et lgbt: Khaos Komix <www.khaoskomix.f> (parce qu'ils m'ont aidé, et que je veux que les jeunes lgbt francophone puissent y avoir accès !). J'ai fait 72 interventions depuis 2012, dont deux tout seul, deux devant plus de 60 élèves, dont une avec une journaliste (des souvenirs qui marquent).

Je considère qu'une IMS s'adresse à 3 publics: les LGBTphobes, les indifférents et les jeunes LGBT/en questionnement. Le tout avec une unique discussion ! Mon but est de faire réfléchir les premiers, sans leur dire qu'ils ont tort, juste en tentant de leur faire prendre conscience que s'ils peuvent avoir des pensées homophobes – ressentir du dégout n'est pas interdit - les mots et les actes homophobes peuvent avoir des conséquences graves auxquels ils ne pensent peut-être pas. Pour les derniers, je veux leur dire ce que j'aurai aimé entendre à leur age (à la place du "t'es trop jeune pour savoir" que l'intervenante pour l'éducation sexuelle m'avait sorti). Il est important qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls, que ce n'est ni grave ni anormal. D'ailleurs, on peut faire son coming-out, et vivre en étant lgb sans que ça créé le moindre souci.

Concernant les trans, je suis incapable d'apporter un témoignage personnel, et si grâce aux formations organisé par le mag et à mes lectures je suis relativement à l'aise pour discuter de ce sujet, on l'aborde rarement en profondeur. Cela est arrivé principalement avec quelques classes très lgbt-friendly. Cependant, j'estime que le minimum est de leur faire comprendre la différence entre "trans" et "travesti", deux mots trop souvent confondu par les élèves. C'est même un des deux points qui sont indispensable pour moi en IMS, avec la question "Si votre meilleur.e ami.e vous dis être homo, comment vous réagiriez ?", histoire qu'ils y aient réfléchi quand ça arrivera.

Les IMS ont eu deux effets sur ma vie. Vu que j'interviens beaucoup j'estime important de me former, et je me suis retrouvé à lires des blogs/livres que je n'aurai pas forcément lu sinon, que ça soit sur l'homosexualité dans l'histoire, dans le monde, ou même le sexisme. Et surtout, j'estime extrêmement important de partager les témoignages d'IMS, j'aimerai lire les pensée d'un intervenant en 2004, voir comment étaient les élèves à cette époque (je sais que les élèves de mon lycée était plutôt tolérant, - quoi que surpris de mon coming-out, mais ce n'est pas représentatif). Depuis près d'un an, je prend donc le temps de faire des témoignages, racontant le déroulé d'IMS, les choses les plus marquantes que j'y ai entendues, d'abord en léger différé sur mon compte twitter pour que ça soit partageable, puis remis en forme sur <www.milchior.fr/blog> pour que ça soit pérenne. Et vu les retours que j'en ai eu, ça semble vraiment intéresser des gens, au point que j'en parle plus que des mathématiques, qui sont pourtant ma grande passion (mais moins facilement compréhensible).

Je conclurai donc avec 4 témoignages d'IMS qui m'ont marqué: -Une classe tellement dissipé que des élèves confondaient encore "homosexuel" et "homophobe" après deux heures. -Un élève qui trouvait bien que dans certains pays on tue les homos, demandait pourquoi ce n'était pas le cas en France, et, à ma question "donc ça serait normal qu'on me tue car j'ai été avec un homme", sa réponse s'est fini par "en four nazi". -Dans une autre classe, intervenant avec un magueur que je rencontre pour la première fois, un élève nous demande "depuis quand vous êtes ensemble", -Et pour vraiment finir, mon meilleur souvenir: un garçon me demande "Vous n'avez jamais voulu essayer avec une fille", ma co-intervenante répond "Et toi, tu n'as jamais voulu essayer avec un garçon", il nous répond que "si", fait son CO en tant que bi, et sa classe de 3ème semble ne pas y prêter d'importance !

En espérant vous convaincre d'intervenir si vous ne le faites pas déjà,
Bonne continuation, Arthur Milchior

Commentaires

1. Le dimanche 14 décembre 2014, 22:56 par LCF

Encore une fois, quelque chose de très intéressant.

J'aurais juste à redire sur l'horreur indicible franglaise du début de texte ("en questionnement"), J'y ai perdu un œil.

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