Un truc fou
Par Arthur Milchior le mercredi 20 mai 2009, 02:00 - Sketchs - Lien permanent
Pendant que j'y pense, il faut que je vous raconte, il y a eu un truc fou tout à l’heure.
J’étais dans la rue.
Bon, ça, tout seul, ce n’est pas spécialement marrant, je vous l’accorde. Mais surtout, j’ai vu un fou, mais un fou !
Il était dans la rue, et il parlait à des objets.
Il parlait à un objet ! Un petit truc électronique de rien du tout.
Mais ce qui est impressionnant, c'était de voir la symbiose entre l'objet et l'homme. Ils étaient pareils en tout points. je m'explique:
Dès que j'ai vu le type, j’ai compris qu’il était aussi allumé que l’objet !
Il l'a ouvert, cassé en deux. Comme quoi il n’était pas le seul à être fêlé !
Puis il s’est mis à taper sur l’objet. Ce qui prouve qu’il est marteau !
Ensuite il l’a secoué violemment, "Tu vas marcher, tu vas marcher ?"
Il est frappé!
Oui, je sais, j'ai dit qu'il est marteau et maintenant je dis qu'il est frappé. Ça prouve bien qu'il y a un problème quelque part, non?
C’est un type, je l’ai déjà vu dans la rue... A mon avis il suffirait qu’il se donne un coup de ceinture pour aller mieux... Seulement, en français, recevoir un coup de ceinture se dit, « être cinglé ». Alors, est-ce que s’il était cinglé, il le serait moins ? On peut se poser la question.
Et, vous avez vu qu’il s’est remis à faire froid. Et bien il lui a dit d’aller "à l’eau".
Je suppose qu’il ne voulait pas rester le seul à être givré !
D’ailleurs vu toutes ces ressemblance entre l’homme et l’objet, je pense que l’objet ne devait pas lui appartenir. Il devait être piqué lui aussi.
Il lui a demandé « comment tu vas ». Alors que ce n’est qu’un objet ! Il ne va nul part- sauf par la poste - et pourtant, si l'un des deux était timbré, je vous assure que ce n’était pas l’objet !
Bon, là, je fais un saut dans l'histoire… et je ne parle pas du type en disant ça[1],
Mais, ce qui m’a fait comprendre qu’il était sonné. Ce qui m’a mis la puce à l’oreille. (La puce de la carte sim bien sur) C’est quand son téléphone a sonné et a fait DIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINGUUUUE.
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Ceci était un sketch qui s'appelait Un truc fou, il a été écrit à l'aide d'un dictionnaire des synonyme en une soirée. La blague principale était "il parle à un objet... bizzare hein? Enfin non vu que c'est un téléphone". Le but du jeu pour moi était de placer plein de jeux de mots.
J'ai fait un dernier essai vendredi, il n'a pas fait rire. D'ailleurs, il n'a jamais fait rire.
Il est temps que j'applique ce que j'ai appris en interface personne-machine, à Montréal, même si je voudrais le croire, ce n'est pas l'utilisateur-public qui ne comprend pas, c'est le programme-sketch qui est mal foutu. Alors je l'abandonne. (Par contre, je pense qu'à l'écrit, il peut être sympa à lire, donc je vous le poste)
Mesdames, messieurs, par ce billet, vous venez de voir mon premier abandon définitif d'un de mes textes.
Par ailleurs, j'avais aussi essayer de réciter et si, devant l'échec critique auquel je m'attendais, je tire les conséquence et assume l'entière responsabilité de la platitude du texte, en le retirant définitivement du one-man-show.
Arthur Rainbow,
qui n'a pas écris depuis 2 ans, aimerait savoir comment faire.
Note
[1] C'est sur qu'à l'orale, sot/saut, ça passe mieux... l'homonymie s'entend bien.
Commentaires
J'avais bien aimé, moi, ce coup du téléphone. Un peu technique à suivre, certes, mais amusant quand même. Concernant "Et si", je ne comprends pas : oui, le texte surprend, parce que ce n'est pas drôle (si ça avait vocation à l'être, désolé), mais justement ça octroie une pause dans le spectacle, en abordant un sujet intéressant.
Je n'ai pas eu l'occasion de l'entendre alors je ne comparerai pas, mais effectivement je trouve ce texte sympa à lire ! Il est limpide et amusant. Merci de l'avoir posté avant de l'abandonner !
Merci pour les commentaire.
En fait, je continue de penser que, à l'écrit, en laissant plus de temps de reflexion, le texte se tient.
Wl4d, bien sur que non, ça n'a pas vocation à faire rire. En fait, je ne sais pas pourquoi je l'ai joué. Simplement, je ne pouvais pas couper la lumière à la fin du méta sketch, vu que la chute c'est "à la place de mettre un noir, je laisse un blanc".
Mais vu la tête du public, j'ai trouvé que c'était bof.
Il est vrai que c'est du petit lait à lire. A entendre, je pense effectivement que ce doit être assez inaperçu.
Si vous me permettez de vous donner un conseil critique (non ceci n'est pas un oxymore), Je trouve que vous prenez beaucoup votre sérieux dans le travail d'écriture. Ou du moins, c'était le cas il y a deux ans. je pense que votre formation scientifique vous joue des tours. Vous avez maintenant la page blanche tandis qu'autrefois, vous adoriez créer de nouveaux jeux de mots, les mettre en forme, les assembler. Le problème, c'est que pour un spectacle tout en entier, ça peut devenir assez fatigant pour le public de toujours devoir décrypter, chercher le sens caché qui conduit à la blague. C'est un effort intellectuel, quoi qu'on en dise, de rire sur des textes si riches.
Je pense, quant à moi, que vous devriez écrire dans l'autre sens : D'abord penser une histoire, puis y ajouter les choses cocasses. Vous parvenez à joindre les 2 avec "Allo". je trouve que vous avez une voix qui se porte très bien à la narration. utilisez là pour faire parler d'autres personnages. Stimulez l'imagination des gens car eux ne vous voient pas seul sur l'estrade : chacun conçoit son propre décor pour vos aventures. utilisez le comique de geste (vous qui êtes vif, vous le faites déjà un peu d'après ce que je peux voir), mais surtout le comique de situation.
Enfin, chose très importante, ce que, pour ma part je préfère (mais c'est vraiment subjectif), c'est le procédé que Wl4dimir a évoqué il y a quelques jours : créer des liens comiques entre vos personnages, des parenthèses qui font référence aux sketchs précédant. Cela donne une forme d'unité. En contrepartie, cela devient beaucoup plus difficile de retoucher un spectacle.
Donc : imagination, personnages, comique de mots, gestes et situations, et liens.
JJR
un peu décousu