Quitter la recherche

Ce blog ne prétend pas avoir un contenu original. Ce billet ne sera clairement pas original, je répète beaucoup de choses souvent entendues de la bouche d'ami-e-s et ex-collègues. Et comme le dit sur twitter ce charmant Typhon c'est un genre de texte assez à la mode.

Sécurité financière

En tout premier lieu, je me sens forcé de préciser que ce billet n'a de sens que parce que je suis dans une situation privilégiée. Si nécessaire, je sais que je peux retourner vivre chez mes parents, et qu'ils m'aideraient en cas de besoin. Par ailleurs, je crois que j'ai le droit au chômage en France, et j'ai un peu de sous de côté, pour que je puisse envisager de ne pas avoir de problème pendant quelques mois si le chômage n'arrivait pas de suite.

Encore que cette sécurité joue probablement plus dans l'idée de rester dans la recherche que dans l'idée de la quitter. Ainsi, de mes trois employeurs, mon employeur actuel est le seul qui ne me coûte pas d'argent. J'ai pris un train via Capitain Train, une secrétaire à mon avant-dernier travail à refusé leur facture, car ce n'était pas la SNCF, et je n'ai jamais été remboursé. J'ai été à Bern pour une conférence, j'ai logé en résidence étudiante, et j'ai découvert, le jour du départ, qu'il y avait 20 francs suisse de frais qui n'étaient mentionné dans aucun document anglophone. Puisque ces frais étaient dans une facture uniquement en Suisse Allemand, je n'ai jamais réussi à me les faire rembourser. J'imagine qu'en forçant beaucoup, j'aurai réussi à faire plier ces comptabilités, mais que le temps que ça m'aurait exigé - et potentiellement le coût en recommandé - dépasserait largement l'intérêt du remboursement. Toujours à Bern, j'ai pris un dîner à 40 francs suisse, soit environ 50 euros (qui était même pas bon). C'était le dîner de la conférence, et même s'il n'est pas officiellement obligatoire, les confs servent à rencontrer du monde, créer des relations, échanger, donc participer à ce dîner faisait très clairement parti du travail. Mais puisqu'il était plus cher que le prix maximum par repas, je n'ai pas pu me le faire rembourser. Quand bien même, par ailleurs, la totalité de mes autres repas était inférieur au montant maximal par repas. Enfin, mon dernier employeur français m'a fourni un ordinateur, sans les mot de passe admin, et je devais leur rendre dans l'état où j'ai trouvé. Ce qui signifiait garder windows, et ne pas pouvoir installer les compilateurs latex, ou des langages que je devais enseigner, ce qui est quand même assez honteux. Si ces exemples me viennent si facilement en tête, c'est déjà un indice comme quoi j'ai du mal avec l'université française.

Quoi que l'employeur actuel coûte aussi. Bien plus, même s'il est dur de le lui reprocher. Mon employeur actuel n'étant pas dans le même pays que les dernier employeurs, il m'a coûté de l'argent quand j'ai du déménager. Et il me coûte plus cher puisque pour aller voir famille, amours ou amies, je dois payer le train ou le bus pour rentrer à Paris. Encore que cet argent soit remboursé par la différence de prix du loyer.

Et surtout, si j'en crois les salaires que touche des ami-e-s développeur/euse-s, je pourrais me permettre de faire de la recherche car je n'avais pas besoin de me chercher un salaire optimale.

Lieu de vie.

Je vis, depuis Aout 2017 à Bruxelles. Et je n'aime pas cette ville. Je viens de Paris, et je trouve tout petit ici. Par exemple, la scène humoristique est pratiquement inexistante. À Paris, je pouvais monter sur scène et m'entraîner plusieurs fois par mois sans trop de difficulté, en un an, j'ai réussi à le faire 3 fois à Bruxelles; et encore, c'est parce qu'il y avait un concours d'humour où le premier tour n'était pas éliminatoire. Quand à regarder des spectacles, il y en a peu, et la majorité son bien plus cher qu'à Paris. J'ignore ce qu'est devenu le shibari à Paris depuis la fermeture de la Place des Cordes, mais des échos que j'ai, ça se porte bien. À Bruxelles, il y a parait il deux lieux dédiés, j'ai été à l'un d'entre eux deux fois, c'était pas mal vide, et en deux passage, j'ai réussi une unique fois à pratiquer. J'ai vu un petit nombre d'événements gay qui avaient l'air sympa, mais qui étaient en dehors de la ville, et en pratique inaccessible sans voiture (et je ne conduis pas), alors qu'à Paris, je n'ai jamais ressenti de problème lié au fait de ne pas conduire. Tout ça pour dire, j'ai envie d'un métier qui me laisse la possibilité de choisir la ville où je vis. Alors que mon contrat de chercheur m'impose l'obligation de résider à Bruxelles.

Le problème, selon moi, vient beaucoup du fait que mon contrat m'oblige à résider dans la ville de mon université. J'imagine que ça peut avoir du sens pour les chercheurs qui doivent faire des manipulations en laboratoire, où qui travaillent principalement en groupe. Personnellement, je travaille seul l'immense majorité du temps, je pense que j'interagis scientifiquement avec mes collègues environ un jour par mois, qu'on planifie en avance. Qu'il n'y a jamais plus d'un séminaire par semaine. Et surtout, je suis littéralement incapable de rédiger/coder dans le laboratoire. Je ne peux travailler que si je sais que personne ne viendra me parler, même pas pour me poser une question rapide. Donc quand je suis au laboratoire, je révise anki, je lis twitter, des billet de blog, parfois il peut m'arriver de lire des articles de recherche, mais je ne m'attaque jamais à écrire ma recherche.

Le pire, c'est que j'étais prévenu que je risquais de regretter ce déménagement. J'ai énormément d'ami-e-s qui ont arrêté la recherche pour revenir à Paris. Mais bon, je m'étais dit que comme je n'ai pas l'intention de fonder une famille/de vivre avec mes amoureux/se, ça me poserait moins de problème qu'à la plupart de mes ami-e-s en couple. De plus, Bruxelles est pas loin de Paris, donc je peux y revenir souvent et pour pas cher. Et puis c'est une ville francophone, donc j'aurai moins de mal à y rencontrer du monde que mes amis parti en postdoc en Allemagne, en république tchèque, etc.. Il y a un point que je n'avais pas réaliser, c'est que je n'ai pas vraiment envie de revenir dormir chez mes parents. Donc, rentrer à Paris ça dépendait de la disponibilité de mes ami-e-s/amours. Et ça rendrait plus compliqué la visite.

Je parle de rentrer à Paris. Pour être honnête, je peux envisager que d'autres villes me plaisent à peu près autant que Paris. J'ai adoré ma semaine passée à Berlin. De ce que j'entend de Berkley, ça a l'air cool aussi. Si je trouvais 5 villes où j'apprécierai vivre, ça augmenterai déjà la facilité à trouver un des rares postes de recherche en informatique qui existe. Le souci c'est que trouver 5 villes, ça a l'air super complexe. Berlin, j'ai testé une semaine très spéciale, il y avait Folsom et le week-end Less-wrong. Il est totalement possible que si j'y allais une semaine quelconque, ça me plairait moins. Et même si ça me plait, il est possible que sur la durée, ça me plaise moins, car les hébergement de courtes durées évitent des problèmes lié au fait de s'établir dans une ville (typiquement, le fait que l'interaction sécurité sociale/mutualité belge fait que pendant un an/DRH de mes anciens postes incompétent, je crois que pendant un an, je n'ai pas eu de couverture maladie. Ce qui m'a pas empêché, une fois la situation régularisé, de devoir payé un an de cotisation pour une année où j'étais pas couvert puisque pas inscrit.) Ou alors je peux attendre de voir qui est intéressé par me recruter, puis une fois que j'ai l'information, aller tester la ville. Mais je me sens mal de dire ensuite «désolé, non merci, mais ta ville est ennuyeuse.» Outre le fait que faire ceci suppose d'avoir assez de sous pour se payer des vacances, ce qui n'est clairement pas mon cas actuellement.

Enseignement

Un ami à fait un excellent billet en listant beaucoup de problème de l'université. J'ai quelques rajouts à faire. J'ai déjà dit toute la haine que j'ai pour les conférences. Je me contenait donc de mentionner une partie du travail universitaire qu'Antoine à laissé de côté: l'enseignement. J'ai déjà dit à quel point je trouve absurde qu'on ne spécialise pas l'enseignement, je ne reviendrai donc pas dessus.

Formation des formateurs

J'ai passé 6 ans à faire du bénévolat en collège et lycée. J'ai eu immensément plus de formations pour ce bénévolat que pour mes tâches d'enseignements. Ma première année à l'université, j'avais un unique sujet à donner, avec séance d'exercice papier, et sur ordinateur. Je venais de commencer le doctorat et n'avait reçu aucune formation. J'imagine donc deux possibilités: soit la fac s'attend à ce que je sois bon immédiatement, parce que j'ai suivi les TD, et donc je peux les donner. Soit ils se disent qu'il faut nous former sur le tas, et que c'est pas grave si les étudiants ont un enseignement de mauvaise qualité. Bon, il y a une troisième possibilité, qu'ils ne se disent rien, et que personne ne se pose la question. Bien sûr, former les nouveau chargé de TD en les faisant regarder le travail de chargé de TD plus expérimentés, ça aurait un coût, il faudrait payer deux personnes aux lieu d'une, donc j'imagine que ça ne se fera pas.

Bon, j'ai quand même eu quelques formations. Encore que je n'ai eu AUCUNE formation lié à l'enseignement de l'informatique en général, ni de la programmation en particulier. Je me suis renseigné, il parait que les formateurs de profs en informatique sont trop chers par rapport aux autres intervenant qui acceptent de former les doctorants. J'admet que je peux assez facilement imaginer que quelqu'un ayant des connaissance dans les bonne pratique pour l'enseignement de l'informatique peut trouver du travail rémunéré relativement correctement dans des écoles privés ou des entreprises, et demander un salaire élevé. Alors que la personne en charge du cours «enseigner l'histoire» n'a pas des tonnes d'employeur et donc acceptera le salaire proposé par la fac. Alors, à la place de cours sur l'enseignement de l'informatique, j'ai eu deux fois trois jours d'enseignement sur «enseigner avec aisance grâce au théâtre». Où l'on m'a demandé de marcher les yeux fermé, me laissant guider par un autre doctorant. Où l'on m'a demandé de faire des ba be bi bo bu. Certes, savoir s'exprimer, controller sa voix, peut être utile pour enseigner; mais je ne suis pas sûr que 6 jours aient été nécessaire. À noter par ailleurs que la formation était à Villetaneuse, et que personne ne prenait le trajet en charge. J'ai aussi eu un cours sur «intéresser les étudiants aujourd'hui», donné par un sociologue. Il nous expliquait qu'il fallait qu'on insiste auprès des étudiants, pour qu'ils comprennent qu'ils puissent dire le contraire du prof, et avoir raison, s'ils sont capable de justifier et argumenter leur réponse. Personnellement, je suis probablement bouché, mais si l'ordinateur refuse de compiler un programme[1], ou ne rend pas le résultat attendu, j'aurai tendance à dire que l'étudiant-e s'est trompé. Je suis là pour l'aider à corriger, si on est en examen, je peux regarder si l'idée générale est présente ou non. Mais je n'irai jamais dire qu'il a raison dans ce cas là.

Je ne ferai pas la liste de tous les autres formations que j'ai suivie, c'est à l'avenant.

Évaluation

Notations

J'ai déjà expliqué que surveiller un examen est absurde pour tout un tas de raison. J'ai aussi expliqué que je n'aimais pas noter mes étudiants. Je ne sais pas comment on peut s'attendre à ce que je note de manière «juste» et «impartial» si je connais les élèves. Et en cas d'anonymat sur les copies, il reste le problème que je serai celui détesté après les mauvaises notes, ce qui ne peut pas faire du bien à la transmission du savoir. Je rajoute maintenant d'autres exemples que je ne connaissais pas quand j'avais écrit ces billets.

Dans l'université où je travaille actuellement, une partie de l'examen est orale. Les étudiant-e-s n'ont pas de limite de temps à l'écrit, et quand ils ont fini, ils appellent le prof, et lui disent qu'ils sont près pour la question orales. Cette question, ils l'ont préparé, et doivent ensuite expliquer au prof', dans une autre salle, le résultat. En soit, je trouve cette technique intéressante, en particulier car elle s'assure que le prof' ait un moment seul à seul avec chaque étudiant-e et évalue mieux sa compréhension. Ou tout du moins, le prof' évalue la compréhension des étudiant-e-s qui ont suffisamment compris pour ne pas avoir abandonné (il est toujours très difficile de savoir ce qui a poussé quelqu'un à abandonné, et à éviter les abandons futurs). Puisque l'oral est après l'écrit, la dernière personne à finir l'écrit passe très tard; iel doit potentiellement attendre longtemps que tous les gens avant ellui aient fini l'oral. Puisqu'on est en examen, ils ne peuvent pas utiliser ordinateur ou téléphone, car ça pourrait leur permettre de regarder des solution au problème orale. Mais on pourrait leur dire de prendre un livre non informatique, une bédé, un jeu solitaire, etc... J'ignore pourquoi ce n'est pas fait. Je l'ai suggéré au prof, mais mon conseil n'a pas été suivi d'effet. De plus, puisque chaque question est indépendante, on pourrait dire aux étudiant-e-s de commencer par la question orale, comme ça les première/er-s à finir la question orale passeraient rapidement dans le bureau du prof', ce qui éviterait à la queue de se former en fin d'examen. Le prof' finirait sa journée plus tôt. Et accessoirement, le surveillant aussi, puisqu'il reste tant qu'il y a du monde dans la queue.

Je hais le fait que les étudiant-e-s aient l'obligation de composer sur papier. C'est l'unique moment où il faut écrire, si ce n'est peut-être quelques documents administratifs. Tout le reste peut se faire sur l'ordinateur. C'est pas forcément moins écologique, difficile de comparer en terme de papier gâché/électricité dépensée. C'est clairement plus lisible. Et même dans le cas où il faut des maths, il y a des éditeurs de textes qui permettent de faire ça.

Projets

Beaucoup de projets obligatoires imposés aux étudiant-e-s sont d'une absurdité sans borne. Peut-être sont-ils adaptés aux étudiant-e-s ayant besoin de temps, de progressivité. Je suis totalement d'accord avec le fait de commencer par des questions simple, de guider, de permettre de prendre son temps. Encore que mon expérience me montre que même des projets simples peuvent être réellement échoués. À ce sujet, j'explique aux étudiants, en soutenance de projet, que leur but est de me donner envie de leur donner des points. Puisque la soutenance a un temps limité, ils doivent me montrer ce dont ils sont le plus fier dans leur programme et dans leur code. J'ai souvenir d'une étudiante qui me disait que, ce dont elle est le plus fier, c'est d'avoir réutilisé le mécanisme de glisser-déplacer qu'on a vu en TD. Je ne pense pas avoir réussi à lui expliquer que ce qu'on a vu en TD (ici, créer un programme graphique, et pouvoir déplacer des objets dedans en cliquant dessus, déplaçant la sourie, puis relâchant le bouton de la sourie) était le minimum de ce qu'on attendait d'eux. Et qu'en projet ils étaient sensé aller plus loin à partir de ce minimum.

Je divague. On a des étudiants qui sont doués. J'ai déjà eu des étudiants qui faisaient du freelancing pour gagner de l'argent pour des études. Donc des étudiants qui savent se former eux même, qui sont considérablement meilleur que moi dans certains domaines de l'informatique. Et que l'université ignore totalement ! Les premières années, ils doivent se faire les même cours, à la même vitesse que les autres, avec les mêmes projets inintéressant. Et patienter et s'ennuyer des années avant de voir des sujets poussé où même eux découvriront des trucs qu'ils auraient pu apprendre plus tôt.

J'ai redivagué. Je voulais parler des projets. Les projets prennent du temps, ils sont fait pour. Ça leur demande souvent de réutiliser plusieurs briques de bases qu'ils ont vu en cours, les manipuler, et obtenir des choses plus complexes que ce qu'on peut voir dans des TP de 2 heures. Le projet me semble indispensable pour vérifier que nos étudiants ont saisi ce qu'on voulait enseigner. Autant on peut résoudre des exercices en tentant des trucs jusqu'à ce que ça marche - les exercices sont rarement gros - autant il est compliqué de réussir un projet sans comprendre ce qui est derrière. Mais je ne pense pas que les projets qu'on donne soient optimaux pour les étudiants qui sont déjà développeurs. J'aimerai qu'un étudiant puisse, s'iel le désire, avoir de la liberté dans son choix de projet. Les deux premières années, on vérifie surtout s'ils ont compris les bases de la programmation. Si quelqu'un participe à un logiciel libre, à créer un site web non trivial, il me semble honteux qu'il ne puisse pas s'en servir pour valider le cours, et qu'on lui fasse perdre du temps. Certes, faut vérifier qu'il a vraiment contribuer au code, donc, comme pour toute soutenance, lui demander de nous montrer un peu de son code, et l'expliquer. Pour certains étudiants, il y a même un risque légitime que ça soit moi qui ne m'y connaisse pas assez pour saisir la complexité de ce qu'il a fait. On m'a explique qu'on ne peut pas faire ça, car on ne peut plus appliquer le barème créé pour le projet, et ça nous demanderait plus de boulot. Cette réponse ne me satisfait pas. Je ne considère pas être là pour faire de l'administratif, mais pour les étudiants.

J'ai eu encore pire sur un cours de deuxième année. Une unité d'enseignement était juste un projet de 4 mois. J'ai demandé au prof' qu'on laisse le choix aux étudiant de choisir leur projet librement s'ils ont déjà une idée en tête. Ou bien leur proposer de collaborer sur un logiciel libre, histoire que leur code serve. Mais c'était hors de question.

Le dernier exemple que j'ai correspond à un cours que je n'ai pas donné moi même. Une unité d'enseignement où il fallait découvrir une notion informatique un peu poussé, et rédiger un papier dessus, suivi d'un exposé, afin de montrer que l'étudiant-e s'était approprié cette notion. J'ai proposé que ce papier, plutôt qu'être un PDF, soit rédigé en format wikipédia. Et que l'évaluateur suggère des corrections, puis propose de mettre en ligne si la qualité est suffisante. Wikipédia-francophone à un gros manque d'article en informatique, à part sur les sujets basiques, donc trouver des sujets à donner aux étudiants ne seraient pas compliqué. Je n'ai pas l'impression que ç'ait intéressé des gens. À noter que l'idée de base m'est inspiré par Pablo Rauzy, un ancien camarade de classe, devenu maître de conférence, pour qui j'ai pas mal d'admiration - ne serait-ce que pour l'effort qu'il met à tenter de faire changer les choses.

Cursus

À la base, je ne pensais pas parler de l'examen, mais avoir une vision plus globable.

Je hais le contrôle qu'a l'université sur le cursus des élèves. Je suis élitiste, ce n'est pas un secret. Je ne considère pas que l'éducation devrait être réservé à une élite. Je considère sans l'ombre d'un doute que la vitesse et le contenu de l'enseignement devrait s'adapter au niveau réel des étudiant-e-s. J'ignore comment quelqu'un, étant passé dans une école normale supérieure pourrait penser autre chose en prétendant être cohérent. Cette règle, s'adapter au niveau des étudiant-e-s, on l'applique en TD. Quand quelqu'un réussit bien, on lui donne des exercices supplémentaires. J'ai eu plaisir à le faire, une fois, avec des étudiants brillants. Mais ces exercices supplémentaires n'étaient pas pris en compte académiquement. Et quand ces exercices sont hors-programme, ça ne se traduit pas dans l'évaluation, dans le diplôme, les notes, et se traduit pas dans ce que les recruteurs pourront voir.

En particulier je connais personnellement des gens qui ont juste le bac. Qui seraient capable de réussir des examens de licence 3. La seule et unique raison pour laquelle leur capacité n'est pas reconnu, ce n'est pas l'absence de capacité dans les domaines enseigné, mais l'incapacité à se lever et venir tous les matins, durant trois ans, assister aux TD/TP obligatoires. Je comprend que dans les sciences expérimentales, il soit important d'évaluer la capacité à faire des manipulations, qui doivent être faites en laboratoire. Je comprend l'intérêt des stages, qui peuvent bien plus difficilement être compressé dans le temps. Mais c'est loin d'excuser tout ce qui est imposé aux étudiants. L'excuse classique est que, en sortant du lycée, les étudiants ne sont pas encore autonome, et il faut les forcer à bosser. Peut-être que c'est vrai pour certains. Mais je suis dégoûté par le fait que ça soit appliqué indistinctement à tous, même à ceux à qui cette règle nuit.

L'université peut aussi «certifier» des gens, regarder leur travail professionnel et valider qu'ils ont un niveau universitaire. J'ignore comment ça marche en détail. Mais puisque c'est pour du «travail», ça ne marche pas avec des projets open source. Et comme pour beaucoup de travaux, il faut déjà un diplôme, c'est loin d'être une solution satisfaisante.

L'université

Française

Tout d'abord, je ne pense pas manquer à l'université. Vu le nombre de demandeur de poste de prof' et maître de conf', ce n'est pas comme si mon absence laisserait un poste vide; je ne suis pas non plus persuadé que ceux qui restent soient moins bons que moi, quelque soit le critère pris en compte. D'autant que si on parle du nombre de publication, j'ai changé de domaine avec le post-doc, et le temps de découvrir le nouveau domaine, je n'ai publié qu'un seul papier, et encore, c'est surtout grâce à mes 4 co-auteurs. Bref', si je n'étais pas recrutable l'an dernier, je ne vois pas comment je le serai devenu cet année.

Et surtout, je pense pas qu'un poste de permanent en France me manquerait. J'ai déjà eu un poste d'enseignant «temps-plein», donc similaire à ce qu'on demande à un permanent. Je l'ai fait deux fois. La première fois pour finir mon doctorat, avec des cours que je connaissais; donc ça allait encore. La 2ème fois, avec des cours où je ne connaissais rien, et en donnant cours pour un prof qui fait parti des pires personnes que j'ai croisé professionnellement. Et cette année était atroce, je n'ai pas fait de recherche pendant 6 mois. Je sais par ailleurs que pleins de nouveaux profs'(maitre de confs' en fait) en France arrêtent la recherche aussitôt recruté à l'université. Parce qu'on leur demande bien trop d'enseignements et de tâche administrative et qu'ils n'ont littéralement plus le temps de chercher. À noter que l'heure supplémentaire (on dit complémentaire, en fait), est payé moins que l'heure normale, et d'après un calcul que j'ai vu, elle est peu au dessus du smic horaire. Autant dire que l'université est bien motivée à demander aux profs d'enseigner encore plus, et de chercher encore moins. Après tout, à court terme, il est dur de voir si le prof' fait de la recherche, tandis qu'il est simple de voir si l'obligation de fournir des profs' aux étudiant-e-s est respecté.

Les franciliens se plaignent des écoles qui partent de Paris pour aller vers Saclay. D'autant que le métro, qui a été promis pour relier le campus de Saclay à Paris, est encore reporté. On peut supposer que le métro sera reporté encore plein de fois. Ce qui fait que certains profs' décident de démissionner, parce que ce déménagement rend le travail considérablement plus pénible pour au moins une décennie. Je crois assez facilement que pousser les permanents à démissionner soit le but du gouvernement. Ça serait cohérent avec les profs' non remplacé, ou simplement les postes «ouverts mais non financé» (si j'ai bien compris, le ministère dit: on accepte que vous recrutiez un prof, mais débrouillez vous, on payera pas son salaire.) etc.

Je pourrai rajouter «ParcoursSup», qui a été un désastre du point de vue de tous les chercheurs que je connais. Dans le sens où, même les gens d'accord avec l'objet de la réforme (et qui ne sont pas au ministère, ou dans les comités concernés) semblent considérer qu'elle a été mené de manière catastrophique. Et je ne parle pas que des bugs d'interfaces graphique, les conseils contradictoires qui ont été donnés. Les mensonges du ministère.

Personellement, je ne me sens pas de me battre. En particulier, pas de me battre au niveau de l'université. Parce que rien ne me convainc que ça soit le niveau le plus efficace, et si je devais passer ma vie, ou au moins des années, pour une cause, ce n'est pas ce que je choisirai.

À l'étranger

Remarquer que je ne parle que de l'université française. J'ai passé 6 mois à Amherst, Massachusetts, coin encore plus paumé que Bruxelles. Et j'ai passé 6 mois à l'université de Montréal, en échange étudiant - mais là, je serai bien incapable de me faire une idée sur ce que vaut le statut de chercheur là-bas.

Bref, je peux envisager qu'un poste dans une université étrangère me plairait plus. Mais je sais que pleins d'endroits cools sont aussi très concurentiels, et je ne crois toujours pas avoir un dossier/CV qui me donne des chances, autrement dit, je suis à peu près persuadé que chercher à faire de la recherche dans ces conditions là serait juste une perte de temps.

Contribution au monde

J'aime la recherche. Comme énormément de chercheur en mathématiques, je trouve ça beau et amusant à faire. Et ça me suffisait pour vouloir faire ce métier. Encore que pour être honnête, de ce point de vue, je sois moins fan de mon travail depuis que je suis en Belgique, les objets sont plus compliqués, et me semblent moins naturels à manipuler. Quand bien même ils sont peut-être plus utile pour résoudre des problèmes concrets que quelques rares personnes se posent.

Un petit aparté pour expliquer cette histoire de beauté. Un des moyens de caractériser la beauté d'un objet mathématique, c'est de voir le nombre de moyen distinct qui permet de définir cet objet. Typiquement, un carré admet énormément de définition différentes. C'est un rectangle et un losange à la fois. C'est un parallélépipède avec un angle droit et deux côtés adjacent de même longueur. C'est un quadrilatère dont les diagonales se coupent à angle droit et ont une même longueur. Bref, un carré, c'est mathématiquement joli. Eh bien, dans le domaine où je suis, ont fait exactement l'inverse. Le même nom est utilisé pour désigner tout un tas de définition subtilement différentes. Et ces subtilité ont parfois des grandes conséquences qui change totalement ce qu'on peut faire avec l'objet. Personnellement, ça me rend l'objet extrêmement complexe à manipuler, après un an, j'ai toujours une image mentale flou de ce truc. À un moment, j'ai commencé une unification des différentes notions, mais je me suis rendu compte que ça serait un travail de longue haleine, et même pas un travail de recherche, puisqu'il serait surtout s'agit de reprendre des résultats déjà connus.

Je savais que je voulais faire de la recherche en mathématique avant le bac, il y a 12 ans. Depuis 12 ans, j'ai évolué. J'ai quitté le 16ème arrondissement de Paris, j'ai aussi plus assimilé qu'il n'y a qu'un nombre limité de chose que je peux faire dans le temps que j'ai. Je serai pas contre tenter la cryogénisation plutôt que de mourir, mais ça a l'air complexe en France, et je met une faible probabilité de succès - quoi que le Pari de Pascal m'empêcherait pas de tenter. Je suis absolument pas persuadé qu'utiliser mon temps à faire de la recherche soit le plus utile.

Pour être plus précis, je ne suis pas persuadé qu'utiliser mon temps sur la recherche que je fais soit le plus pertinent. Non pas que le temps pour la vulgarisation soit plus pertinent, ou la création d'article wikipédia mais je le fais pour m'amuser, et ça me gêne moins que des amusements soient peu importants. Je l'ai déjà dit, je n'étais même plus sûr que le temps pour les interventions en milieu scolaires contre les LGBTphobies soit pertinent.

En fait, ça serait même surprenant que ça soit ce qui me convienne le plus. Tout ça, je l'ai fait par inertie. Parce que le post-doc suit le doctorat (en France), qui suit le master ( à l'ENS), qui suit la licence, qui elle même suit le fait que les CPGE m'ont toutes refusées. Quant au choix du sujet de recherche, jusqu'au doctorat, c'était la même chose. J'ai aimé la logique et la complexité, j'ai donc choisi ce qui me permettait de relier les deux sujets. Encore que je me sois pas mal éloigné de la complexité depuis. J'ai appris à coder en 4ème, puis j'ai du arrêter quand j'ai redoublé la seconde, pour me concentrer sur le lycée. J'ai toujours extrêmement de mal à considérer que coder est une activité sérieuse et professionnelle, et j'ai toujours un sentiment de culpabilité quand je code, comme si je lisais au lit en cachette. Il faut dire que je code rarement pour le boulot. Toujours est-il que cette découverte en 4ème a clairement influer mon choix de licence. À 31 ans, j'imagine qu'il est pas trop tôt pour me demander si la voix que j'ai choisie est la bonne. Indépendamment de la définition de "bonne".

J'imagine que je resterai dans l'informatique, parce que même si je découvre qu'une voie aurait été plus pertinente il y a une décennie, étant donné ce que j'ai acquis depuis, c'est plus intéressant à exploiter ce que je sais déjà faire. Mais il reste plein de choix dans l'informatique.

Je n'ai pas l'impression de faire de la recherche utile

J'aime la recherche. C'est un jeu marrant. J'ai répondu à des énigmes auxquels personne n'avait répondu avant, voir que personne n'avait posé avant, voir qui n'intéresse environ personne. Pendant des années, ça m'allait totalement. Aujourd'hui, j'aimerai bien me dire que ce que je fais a un impact.

Résultats d'indécidabilités

La majorité de ma recherche - en terme de publication - a consisté à montrer mathématiquement que certains problèmes sont impossible à résoudre. Il est envisageable que des gens veuillent effectivement résoudre ces problèmes. Ou plutôt qu'ils aient envisagé de passer par ce problème comme étape intermédiaire pour résoudre le problème qui les intéresse vraiment. Mon papier pourra donc leur dire que cette voie n'est pas la bonne.

Sauf qu'il y a un énorme problème. Mon papier entier prend plusieurs dizaines de pages à montrer cette impossibilité. Alors que cette personne imaginaire aurait juste besoin de l'information «c'est impossible». Même formalisé, ça devrait prendre quelques lignes à dire, pas 20 pages. Autant dire que regarder un papier, lire les définitions exactes, trouver le résultat, est un investissement bien trop inutilement complexe par rapport à ce que ça devrait être.

Il existe un complexity zoo, un wiki de catégorie, un de théorie des groupes. Donc certains champs des mathématiques. Tout cela peut permettre de retrouver facilement les informations voulues, plutôt que chercher les papiers individuellement. Enfin, si quelqu'un maintient ça a jour. Et personne n'a cette responsabilité. Personne n'est même récompensé pour ce travail. Alors qu'il serait pas hallucinant, à l'échelle du monde, du nombre de chercheur, que chaque domaine dispose de wiki, avec des gens chargé de le maintenir à jour des résultats venant des dernières publications. Et se chargeant d'uniformiser les notations pour que, dans le wiki, il soit inutile de relire les définitions qui risquent d'être légèrement différentes d'un papier à l'autre. Le plus proche qu'on ait étant les textbooks, des gros livres résumant l'état de l'art d'un domaine, sortant irrégulièrement, et pour lequel l'auteur a en général peu de récompense (les livres universitaires rapportent rarement de l'argent, à part quelques livres de cours). J'imagine que faire ce métier là me plairait beaucoup, je n'ai aucune idée de comment créer ce métier là.

Ensembles réguliers

Mon travail un peu plus récent à consister à montrer qu'un problème est résoluble efficacement. Je peux envisager que savoir résoudre ce problème puisse intéresser des gens. Encore une fois, personne n'aura comme but finale de résoudre ce problème, ça peut juste être une étape d'un processus. Tout comme personne n'a, à ma connaissance, le but finale d'utiliser une pince plate. J'aime bien la métaphore de la pince plate; car pour beaucoup de petit bricolage, si on a pas de pince plate dans sa boîte à outil, on s'en passe relativement bien. Si tu dois tenir un truc en place et que t'as pas de pince plate, tu peux utiliser une pince coupante, un manche de ciseau, une manique, etc... T'arrêteras pas ton projet pour aller acheter une pince plate au magasin de bricolage. À moins que tu aies vraiment besoin de cette pince plate. Et le souci de mon travail, c'est que non seulement mon outil n'est pas vendu dans les boîtes à outils, mais que aucune usine n'en fabrique. J'ai créé, à la main, une sorte de pince plate. Cette pince fonctionne, et j'ai pu la montrer au jury de ma thèse. Si on lit ma thèse, on voit que je suis prêt à laisser tout le monde utiliser cette pince(bref, j'ai codé l'outil, il est libre et en ligne). Mais il faut savoir où aller le chercher. Et en plus, il est pas forcément super adapté pour interagir avec le reste des systèmes qui existent déjà. Dans les grands discours sur l'importance de l'université, on parle de brevet, d'aider les chercheurs à créer des starts-ups, à aller présenter leur travail aux industriels - sans toujours mettre les sous pour accompagner les promesses, mais c'est une autre question. Sauf qu'en pratique, ma pince plate, je peux pas faire tout ça. Je peux pas créer une start-up dans le but de promouvoir la pince plate, et dire à quel point elle s'interface bien avec les autres outils de la boîte à outil. Je peux pas faire des grands discours pour expliquer comment la pince plate va révolutionner le monde. Parce que ce travail n'a pas pour but de révolutionner le monde, juste de rendre quelques taches précisent légèrement plus simple/rapide.

Ce but, simplifier des processus, m'irait totalement, si les gens qui peuvent gagner du temps avec mes pinces plates métaphorique avaient une pince plate dans leur boîte à outil. Mais puisque je ne pense pas jamais convaincre quelqu'un de prendre le temps, et le coût en développeur, pour mettre ma création dans un programme qui existe déjà, qui est réellement utilisé par des gens, mon travail restera sûrement sans intérêt. À part comme curiosité pour d'autres chercheurs s'intéressant à un domaine proche du mien.

Logique temporelle

Un des soucis mentionné au paragraphe précédent provient du fait que j'étais dans un laboratoire d'informatique fondamentale. Nous n'avons pas l'habitude, ni la vocation, à créer des choses utile. Mais juste à comprendre ce qu'est réellement la notion de calcul.

Depuis un an, à Bruxelles, je suis dans une équipe légèrement plus appliqué. C'est à dire qu'on étudie des problèmes qu'on sait être très dur en théorie, et on cherche des moyens d'y répondre efficacement en pratique. Même si on ne saura pas résoudre toutes les questions possible lié à notre problèmes, si la plupart du temps on peut dire «oui» ou «non» rapidement, et de temps en temps on répond «je sais pas, en 10 minutes j'ai pas trouvé la solution, désolé», c'est déjà cool. C'est pas très joli mathématiquement, parce que souvent on ignore pourquoi ça marche rapidement, on se contente de tester et voir ce qui fonctionne ou non. Mais en plus, je dois admettre ignorer totalement par quel processus le résultat de mon travail finirait par descendre jusqu'à des utilisateurs. Et les exemples d'applications que j'ai pu voir donnent pas spécialement envie. Plus précisément, un exemple réel que j'ai lu dans un article expliquait que le genre de question qu'on traite à permis de s'assurer du bon fonctionnement du système d'aération d'une porcherie. Je laisserai mes positions quant à l'exploitation animale en dehors de ce raisonnement. Si j'imaginais que les éventuels gains du à un meilleur système permettait de diminuer le prix de cette viande, et de faire économiser quelques centimes à tous les gens qui mangeait de leur porcs, je serai pas fondamentalement contre. Je doute effectivement que, à la fin, à part les propriétaires de grandes exploitations y gagne. Donc je suis pas convaincu par l'intérêt de faire cette recherche, surtout à un salaire de chercheur. Mais même si je pensais que ça ferait gagner un peu d'argent à énormément de monde, ce gain est tellement faible, et tellement indirecte, qu'il n'est absolument pas motivant.

Je reconnais volontiers que prendre en compte cette notion de motivation est encore une preuve de privilège. Pour reprendre l'exemple de la pince, j'imagine qu'un-e ouvrièr-e d'une usine fabriquant des pinces a pas nécessairement une passion pour son travail, et s'il voit ses pinces en ventes dans un magasin de bricolage, la majorité des gens n'aura que peu d’enthousiaste à l'idée qu'il ait participé à leurs créations. Mais, ayant la chance de pouvoir chercher un travail plus motivant, ça me tente bien.

Example plus motivant

Quand j'étais plus jeune, je voulais être Géo Trouvetou. Quand quelqu'un a besoin d'un truc, pouvoir le créer, ça a l'air super cool. Récemment, je retrouve un peu ce principe avec Python, qui a tellement de librairie déjà disponible que je peux effectivement répondre en quelques heures/jours à plein de petits besoins que j'ai, ou parfois que j'ai vu des gens avoir. Quoi que je galère des que les problèmes sont un peu gros.

Comme beaucoup de gens, je suis assez impressionné par les gens qui ont créé alpha go, alpha go zéro. Quand Yudkowsky parle de sa recherche il a l'air assez motivant. Les images de robots faisant des taches complexes sont aussi passionnantes. Je peux aussi imaginer que j'aurai apprécié travailler, il y a des décennies, sur les structures de données, créer des briques de bases utilisées par tout les programmes (j'ignore ce qui se fait comme recherche aujourd'hui à ce sujet). Malheureusement, je peux difficilement reprendre tout mon parcours depuis mon stage de master 2, et aller vers des domaines plus motivants (quoi que moins joli), et se réorienter dans le monde de la recherche semble quasiment impossible (après tout, il y a déjà plein de très bon candidat déjà formé pour ces postes là.)

Note

[1] Sous l'hypothèse que l'étudiant-e ait pu tenter de compiler le programme. S'il rédige sur papier et fait une faute de syntaxe, c'est totalement acceptable.

Commentaires

1. Le dimanche 21 octobre 2018, 10:46 par Typhon

C'est un peu long, y a sans doute des choses qui auraient mérité d'être dans un billet à part.

« J'imagine que je resterai dans l'informatique, parce que même si je découvre qu'une voie aurait été plus pertinente il y a une décennie, étant donné ce que j'ai acquis depuis, c'est plus intéressant à exploiter ce que je sais déjà faire »

Oublie pas que la versatilité de l'informatique et des maths te permet d'intervenir dans tout plein de domaines très différents les uns des autres. Il y a eu de mes enseignants en linguistique qui étaient issus de la recherche en maths ou en info et il y en a même un qui s'est lancé dans la linguistique bien après la thèse.
Sans aller jusqu'à dire que tu peux tout faire, je pense que tu peux exploiter la fameuse "déraisonnable efficacité des mathématiques" pour aller vers d'autres domaines si tel est ton souhait.

Typhon

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