Le shibari est idéal pour rencontrer du monde

Au moment où je commence ce billet, je n'ai pas de grandes idées, de thème, de conclusion. Justes quelques expériences que j'ai envie de partager sur mon expérience du shibari, et le ressenti qu'il y a des trucs cools à dire sur ces expériences. Même si pour l'instant, ça ne sont que des hypothèses, parce que même si des universitaires spécialisé dans le monde queer ont certainement écrit à ce sujet, je ne sais quel papier ou livre mettrait une théorie derrière mes petites histoires.

Récemment, je suis partis à New-York City pour le travail, à San Francisco pour les vacances; j'ai aussi vécu à Berlin et Paris. Dans tout ces lieux, le shibari m'a permis de rencontrer des gens cools, de les caliner, et parfois de coucher avec. Récemment, je suis parti à Palm Beach, Floride pour les vacances, à Dublin pour le travail, où je n'ai pas eu d'occasion de jouer avec des cordes. J'ai aussi vécu à Bruxelles, où j'ai quelques fois attaché, mais ce fut rare, et j'ai pas gardé beaucoup de contact. Bref, mon propos n'est pas que le shibari est la clef magique pour des bonnes rencontres absolument partout; seulement que ça arrive suffisament souvent pour que l'impacte du shibari soit notable.

Commençons par narrer une semaine à NY

À New-York, je suis arrivé le vendredi soir, histoire de me remettre du décalage horaire avant la semaine de boulot. J'ai regardé fetlife, et j'ai trouvé une séance d'introduction au shibari queer dans un bar d'arcade à Brooklyn. Je ne suis pas débutant, mais je m'étais dis que ça serait toujours plus sympa pour rencontrer du monde et passer le dimanche après midi que visiter l'empire-state building, d'autant que je l'avais déjà visité 20 ans plus tôt avec mes parents[1]. Comme c'était un cours, le prof s'est présenté, les élèves se sont présentés. Et comme j'ai dit que j'avais mes cordes - je n'en avais pris que deux avec moi à NY hélas - et que j'avais un peu d'expérience, plus tard, l'organisateurice m'a introduit à une autre personne expérimentée, qui adore être encordée très fort. Ce n'est pas la personne sur qui j'avais jeté mon regard au début, pour être honnête. J'avais vu un mec super sexy, qui s'est un peu entrainé à m'attacher en suivant les exos du profs. Je ne sais pas ce que ça aurait donné si j'étais resté avec lui. Je sais qu'avec elle, je me suis super bien amusé. Je lui ai fait quatre futomomos. C'est à dire que j'ai attaché ses pieds à ses fesses (il parait que "fut" vient de "foot"). Puis j'ai attaché ses mains à ses épaules de la même façon. Ça donne un coté assez animalistique, puisque les extrémités des membres, les parties du corps qui sont libres, sont les coudes et les genoux; il y a encore des membres, mais ils ne sont plus préhensile. Ensuite, j'ai attaché ses cheveux avec une corde, et me suit servit de la corde comme laisse pour la promener dans le bar à quatre pattes (enfin, à genoux et coude). C'était rigolo. D'ailleurs, elle m'a appris plus tard être dans le dog play, donc c'était totalement son kink. J'ai du aussi lui faire un harnais classique avant que la séance ne finisse. Un peu plus tard, elle m'a montré killer queen, un jeu d'arcade a 5 VS 5, qui était dans la salle du cours. Il y avait une équipe qui venait s’entraîner avec l'équipe de NY dans une autre salle d'arcade pas loin; et elle était membre de l'équipe locale. C'était rigolo, le jeu et simple à découvrir, mais on voit rapidement l'expertise des gens qui se sont entraînés et qui ont réfléchis aux stratégies collaborative. Je referral bien une partie ou cinq quand l'occasion de présente; mais le jeu n'est qu'aux USA. Ceci dit, même si les bornes venaient en France, je doute que je serai assez intéressé pour rejoindre une équipe et participer à des vrais tournois. Mais c'est toujours génial de découvrir des nouvelles passions par des gens à fond dans un domaine que j'ai à découvrir. Quelques jours plus tard, on s'est revu dans ma chambre d'hotel et on a rejoué. On a aussi pas mal discuté, elle m'a parlé du mouvement anarchiste à NY et de contre-culture tech. Plus tard, je suis rentré à Paris. J'ai toujours son contact sur signal, j'espère la revoir si je retourne à NY, et elle sait qu'elle est la bienvenue dans ma chambre d'ami à Paris; j'ignore si elle aura des raisons d'y passer.

Pourquoi je raconte tout ça? Peut-être que des gens plus sociaux, plus extravertis, ou simplement plus classiquement beau, auraient pas eu de difficultés à socialiser, à rencontrer des gens cools, à rammener des gens à l'hotel, durant un voyage. En ce qui me concerne, c'est loin d'avoir toujours été le cas. Bien sûr, j'aurai eu un autre centre d'intérêt, j'aurai certainement pu rencontrer des gens autour de ce centre d'intérêt. Quand j'ai pu faire du stand-up durant mes voyages, j'ai sympathisé avec des stand-uppers. Je suis sûr que les passionné de go, d'art urbain, de musique improvisé, peuvent tout autant trouver des groupes auxquels se joindre pour rapidement socialiser durant un voyage. Je serai curieux de savoir à quel point d'autres activitées permettent souvent de rapidement partager autant de complicités.

Mon expérience du shibari

Tout d'abord, je ne suis pas un expert en shibari. Je n'ai pas fait de suspensions depuis 2017, il y a pleins de figures des livres d'introductions que je ne maîtrise pas. Quand je vois une figure, je suis rarement capable de la reproduire juste en la regardant. Je connais des artistes qui voient des cordes sur une personnes et peuvent faire de même, je suis super impressionné par leurs niveaux, je suis très loin d'être aussi expert. Pire, je fais des harnais sans être certains de passer les frictions dans le bon ordre dans le dos. Ma seule excuse, c'est que, puisque je n'utilise pas le harnais pour suspendre, l'ordre des friction n'a strictement aucune importance.

Cependant, je m'assure de limiter le danger. Le danger n'est jamais inexistant; mais il y a tout un tas de précautions facile à prendre pour le garder à un niveau très faible. Je sais faire correctement les nœuds basiques, pour éviter de couper la circulation, et, plus important, d'écraser les nerfs. J'ai une paire de ciseau de sûreté. Je sais qu'il ne faut pas de corde autour du cou. Et je suis assez à l'aise pour jouer à partir de ces bases. Malheureusement, c'est déjà énorme. Je dois avoir une demi douzaine de gens que j'ai attaché, qui m'ont dit que j'ai été le premier à bien les attacher. Ce qui est assez effrayant, vu ce que ça implique sur le nombre de gens qui vont restreindre le corps d'autrui sans s'être assuré de le faire de façon à réduire les risques. Il y a encore plus de gens qui me disent que je suis le premier à les attacher, et j'en profite donc pour leur enseigner quelques rudiments pour repérer si un rigger - la personne qui attache - sait ce qu'il fait. Typiquement, avoir des ciseaux, et te demander de temps en temps de bouger les pouces, histoire de vérifier que ta main est en bon état[2].

Finalement, c'est comme la musique. Je ne suis pas un virtuose, je ne le serai probablement jamais, mais la plupart des gens que je croise, qui ne sont pas des connaisseurs absolu et intransigeants, sont content de ce que je fais (tant que je ne chante pas).

Mes figures usuelles

Au bout des années, j'ai un certain nombre de techniques que j'utilise en boucle. J'aimerai en apprendre plus, mais il faudrait que j'ai le temps de pratiquer, et quand je rencontre quelqu'un, je préfère lui faire une figure que je maîtrise bien. C'est pas forcément passionnant pour le modèles de passer du temps à me laisser m’entraîner sur elleux. Donc je ne demande ça qu'aux gens que je connais bien. Et les gens que je connais bien, qui aiment être attaché, y en a malheureusement pas tant que ça qui ont beaucoup de disponibilités. Donc je reste sur les mêmes figures. C'est comme un risotto, un plat de pate avec sauce maison, ou une gateau au chocolat, des plats que je peux faire sans réflechir, sans regarder la recette toutes les 2 minutes; je n'apprend rien, mais c'est agréable et ça a fait ses preuves. Bref, voici mes risottos/gateau:

  • Si je vais à un lieu où je m'attend à rencontrer des gens intéressé par le shibari - et qui pourraient en parler ouvertement - j'ai un bracelet de corde. L'avantage du bracelet, c'est que c'est assez joli, et ça montre un niveau technique minimal, puisque il faut le refaire à chaque fois, et que ça prend au moins un quart d'heure de le faire bien. Je ne peux pas compter le nombre de personnes avec qui j'ai joué simplement parce qu'elles ont vu ce bracelet. Par ailleurs, un bracelet, contrairement à un harnais, reste sur le bras, c'est donc tout public, ça n'a rien de sexuel; je peux le préparer avant de sortir de chez moi, et personne n'aura rien à redire s'ils le voient dans la rue, ou si je le retouche dans les transports en commun.
  • Si je dois attacher quelqu'un qui n'a jamais été attaché, je leur fais un harnais/gote shibari/takate-kote (TK). C'est la figure par défaut, standard, qui illustre beaucoup de bouquins de shibari, qui est utilisé pour suspendre, bref, si la personne a déjà regardé un peu de shibari, il y a des chances que cette figure ressemble à quelque chose qu'elle connaît. Déjà que le modèle sera dépaysé par les sensations, j'espère au moins ne pas trop lea surprendre/perturber en plus. Et même si le modèle n'a jamais vu de shibari, la personne pourra au moins sentir ce qu'est d'être bien immobilisé. Si la personne aime, ça se prolonge facilement en attachant les jambes en tailleurs et en rapprochant le harnais des jambes. J'estime que c'est une bonne première introduction aux sensation que peuvent t'apporter les cordes.
  • Si au contraire j'ai affaire à quelqu'un d'expérimenté, surtout si c'est quelqu'un qui a pratiqué avec des gens instruits dans l'art du shibari, qui respectent les forme, alors je vais souvent tenter d'improviser. Soit je vais faire des figures asymétriques, soit je vais attacher à un objet proche. Chez moi, j'ai une nacelle de chez Nature et Découvertes, un truc très agréable pour s'asseoir, et aussi rigolo pour les figures un peu absurde qu'elle permet de réaliser. Sinon, attacher une personne sur une chaise est toujours un choix rigolo. L'idée est de montrer que je ne prend ça au sérieux, et montrer que je n'ai pas le bon style classique. Et puis, il y a le côté facétieux de n'avoir pas de vrai transition. Le modèle peut être là, a prendre un thé, et sans prévenir, les cordes commencent à apparaître[3].
  • Si j'ai la chance d'avoir deux modèles, mon plus grand plaisir est de les attacher ensemble dans un câlin. Certes, le câlin est limité, tout au plus la main peut bouger de quelques centimètre sur la peau de l'autre, un seul endroit peut être embrassé par le partenaire sur chaque corps. Mais j'aime à renforcer l'idée que le shibari c'est beaucoup d'intimité, de câlin, de tendresse. Sauf quand je me sens sadique. Alors, quand j'ai un point d'accroche au plafond, j'attache les mains/jambes des deux modèles, en passant la corde par le point d'accroche. Je ne laisse pas assez de corde pour que les membres des deux personnes soient au niveau du sol; cela veut dire que les deux modèles doivent se battre pour se reposer, quand quelqu'un veut reposer sa main, il doit tirer et force l'autre à garder la sienne en l'air!
  • Si on est dans une pièce où l'on est plus de deux, que ça soit un club de shibari ou un salon avec des potes, je fais souvent les 4 futomomo mentionnés ci-dessus. Forcer quelqu'un a marcher à quatre pates, tirer le model en laisse, c'est toujours rigolo quand on va interagir avec les autres personnes présentes.
  • Enfin, si quelqu'un me demande à lui apprendre à attacher, je commence souvent par lui apprendre à attacher des cheveux. Mines de rien, c'est pas facile d'attacher des cheveux à la corde, surtout s'ils sont lisses, ça glisse énormément. J'aime cette figure parce que, déjà, c'est impossible de vraiment merder. Dans le pire des cas, tu tires les cheveux du modèles. Ensuite parce que si ça a réussit, tu le sens facilement, tu as un sentiment de joie quand tu constates enfin que, quand tu tires sur la cordes, ça tire les cheveux, tu sais au fond de toi que tu as réussi. Enfin, parce que ça permet d'intégrer que le shibari est technique. Quand tu vois quelqu'un faire un mouvement, ça a probablement l'air simple. Mais quand tu as tenté 4 fois d'attacher les cheveux, que quatre fois la corde a glissé, et que la cinquième fois tu comprend enfin comment avoir le tour de main, tu comprend qu'il va falloir bosser. C'est pas super compliqué, c'est très réaliste, mais tu sais que c'est technique.

Shibari et intimité

Le shibari n'est que rarement sexuel dans mon expérience. Probablement parce que j'ai souvent pratiqué dans des clubs où le sexe n'était pas permis, ni même la nudité. C'est parfois sexuel, mais pour être honnête, quand on n'est pas cascadeur professionnel, restreindre les mouvement d'une personne complexifie considérablement la chose. C'est rigolo a voir en photo ou vidéo, mais dans la vraie vie, où on n'a pas des cadreurs pro, des monteurs, où l'on ne fait pas d'échauffement avant de passer au lit, la pénétration, au sens le plus hétéronormé du mot "sexe" n'est simplement pas réaliste. Au contraire, câliner, caresser, embrasser, reste toujours possible.

Pour être encore plus précis, ce n'est même pas qu'une question pratique. J'ai attaché des lesbiennes, des mecs hétéros, des personnes asexuel·le·s de tout genre, et même des gays que je n'attirait pas. Bref, il y a pleins de gens que j'ai attaché, parce que eux et moi avions envie de jouer avec des cordes, et au moins l'un·e des deux parties n'avaient pas envie de plus. Et c'est parfait, attacher est rigolo en soit.

Bref, je ne prétendrai pas que le sexe n'a rien à voir avec le shibari, et j'ai eu quelques partenaires sexuels rencontrés d'abord via les cordes; j'ai été très content de jouer avec elleux. Mais je n'aimerai pas qu'un·e lecteurice de ce billet se mette à penser que je ne fais des cordes que pour baiser. Si c'était le but, grindr serait considérablement plus simple - tout du moins tant qu'il s'agit de relations gays. Simplement, j'ai très rarement rencontré des gens sur grindr avec qui j'ai eu des conversations intéressantes. Je suis souvent tombé sur des gens qui étaient attirants jusqu'à ce qu'ils parlent. C'est bien plus rare avec les partenaires de cordes.

Deux autres soirées

Retournons à quelques expériences

Dans la banlieue de Bruxelles

J'ai passé deux ans à Bruxelles. En terme de shibari, ça a été généralement morne. Je ne conduis pas, et la plupart des événements intéressants étaient hors de la ville, à des horaires où les transports en communs étaient éteint. La soirée en question, le partenaire qui devait me ramener à la ville avait tellement jouer à "je n'ai jamais, non jamais..." (jeu à boire, où plus tu as d'expérience salace, plus tu bois), que je n'ai pas voulu rentrer dans sa voiture. J'ai attendu 6 heures du matin pour prendre le premier train, j'étais à une demi heure de la gare.

Ceci dit, j'ai quand même joué une fois durant cette longue nuit. Un couple lesbien avait envie de faire des cordes, sauf qu'aucune des deux ne savait attacher. J'ai donc gentiment attaché la sub. Puis quelqu'un est venue poser une question à la dom, je suis donc resté avec la modèle attendre le retour de la dom. C'était assez rigolo, puisque la modèle m'a expliqué qu'elle ne se faisait jamais attacher par des hommes; ce qui m'a pas mal surpris vu que je suis un homme; quand bien même j'étais en robe et avait un bon passing féminin. Puis elle a précisé que ça allait car sa dom était là. Sauf que sa dom était plus là depuis 10 minutes. Je suis pas bien sûr qu'elle ait un modèle très cohérent de pourquoi ça allait que je l'attache, mais visiblement, ça lui allait. Au bout d'un moment, on a arrêté d'attendre sa dom, je lui ai demandé ce qu'on faisait. À sa demande, j'ai finit de l'attacher, je l'ai laissé profiter, puis l'ai détaché, et elle a été rejoindre sa dom.

J'ai appris que la relation n'a duré que quelques semaines; et j'admet que ça me rassure, parce que si sa dom l'abandonne 20 minutes dans les bras d'un type qu'elles venaient de rencontrer, je pense que la dom n'était pas bien digne de confiance; quand bien même elle a eu de la chance que je fasse pas de connerie.

Noël à San Francisco

Durant mes dernières vacances à San Francisco, j'ai regardé Fetlife, et j'ai vu qu'une soirée s'était rajouté la veille de mon départ. Dommage, j'avais pris un vol à 6 heures du matin parce que je pensais n'avoir rien à faire la veille. J'y ai été, de toute façon, je dormirai dans l'avion. J'ai appris une fois sur place que le lieu de l'événement était la coloc où le drapeau rainbow avait été créé; qu'il y avait cette soirée toutes les semaines, sans exception. Pour une fois, une personne a tenté de m'attacher, mais elle n'arrivait plus à trop retrouvé la figure qu'elle voulait faire, puis a du partir, donc j'ai juste eu le droit à une paire de menotte, finalement, mais cette fois, c'est moi qui ait du la suivre quand elle m'a fait faire le tour de la coloc.

J'ai quand même attaché deux personnes, en plus de beaucoup discuter. J'aurai vraiment aimé pouvoir y retourner, le lieu était super cool. J'ai toujours le contact discord/fetlife de deux des personnes présentes, j'espère entendre de leur nouvelles si l'une vient à Paris; ou quand je retournerai là bas.

Chaos Communication Congress

À la base, c'est un congrès de hacker. J'avais déjà parlé de mon introduction à Anki là bas. J'ai aussi eu des séances de shibari. Pas gardé de contact hélas. La seule interaction notable est une personne qui m'a demandé quel safe word on utilisait. J'ai l'impression qu'iel m'a jugé potentiellement un peu dangereux parce que j'ai dit ne pas en utiliser. Si iel dit stop, j'arrête, c'est tout. On est pas dans du jeu de rôle, dans une optique de dépassement, de douleur. On est là pour apprendre de nouvelles figures, et il n'y a pas de raison de faire semblant de ne pas écouter l'autre.

Des potes

J'ai aussi tout un tas de pote, de pote de pote, que j'ai attaché. La personne qui m'a fait découvrir le shibari via la place des cordes. La personne qui lui a fait découvrir le shibari. Des potes qui m'ont entendu parler de cordes et qui ont voulu essayer. C'est un peu l'avantage d'en parler librement, parfois, je découvre des gens qui viennent vers moi pour en savoir plus. Honnêtement, pas toujours les gens auxquels je me serai attendu.

Ceci dit, j'ai pas grand chose à dire au sujet des potes, puisque je les ai connus sans le shibari.

Quelques réflexions en vrac

Heureusement que je ne suis plus gay

Déjà, j'ai passé 10 ans à me dire gay. Le fait que dans toutes ces histoires, y a pas une fois où j'ai joué avec un autre mec me fait très étrange. J'ai bien fait de devenir bi, je suis visiblement super mauvais à être gay.

Ensuite, un truc m'échappe. J'ai ouï dire que c'était bien plus simple pour les gays que pour les mecs hétéros de trouver des partenaires. Vu le nombre de femmes et personnes non-binaire que j'ai pu caliner, simplement parce que je connaissais mes bases avec les cordes, je suis étonné que les cordes ne soient pas plus utilisées; que les clubs de shibaris ne soient pas pleins de pick-up artists et assimilés. Je suis super content que ça ne soit pas le cas, mais je suis aussi étonné.

On me fait confiance

Mais je suis quand même toujours perplexe par à quel point les gens font facilement confiance dans ces lieux. J'imagine que la présence d'une foule, donc de gens qui peuvent t'aider si le rigger fait n'importe quoi, fait que tu risques pas trop à te faire attacher. J'ai peur que ça soit aussi parce que le nombre de rigger est considérablement plus faible que le nombrè de modèle - Après tout, c'est tellement physiquement agréable d'être attaché, alors que rigger est surtout agréable par compersion. Ça fait que les models sont prêt à se faire attacher assez rapidement parce que les opportunités d'être attaché par quelqu'un qui fait le boulot de façon acceptable ne sont pas si nombreuses.

Ceci dit, ça n'explique pas pourquoi ça part si souvent en câlin après les cordes; si ce n'est pendant. Certes, avoir un look queer et montrer que tu sais attacher prouve que tu as fait un minimum d'effort et que tu respectes le lieu/l'ambiance; que tu n'es pas juste venu là parce que tu as entendu que tu pourrais y câliner des femmes. Mais ça ne suffit pas à expliquer cette ambiance rapide de confiance.

Dans les cas où on a finit la soirée en dehors du club de corde, à deux ou trois, je suis encore plus perplexe. Ce milieu a malheureusement son lot de violeur; et ce n'est pas comme si on pouvait détecter en avance qui dépassera les limites fixer par son modèle, une fois en privé.

Des discussions intéressante

Je suis forcé de le constater, j'ai souvent des discussions intéressantes avec les gens que je rencontre dans le cadre du shibari, et presque jamais via les gens trouvé sur des lieux gays ou des sites de rencontre gay. Certes, y a le fait que les clubs de shibari ont en général des canapés, du thé, et invitent à se poser en groupe et discuter. S'il y a de la musique, elle est en générale douce et relaxante. Ce n'est mentalement et physiquement pas possible d'attacher et d'être attaché en permanence, donc on est forcé de passer du temps sur ces canapés. Quant aux lieux gays que je connais, c'est plutôt techno, house, soit il fait noir soit au contraire c'est stroboscopique. Bref, il n'est pas vraiment possible de discuter. Ceci dit, même via les sites de rencontre gay, quand il arrive que je discute, souvent, je regrette que l'autre ne se soit pas tu. Il y a bien quelques exceptions, mais les trois personnes que j'ai vu sur des sites de rencontre et que j'aurai aimé revoir, que j'aurai aimé avoir comme pote si ce n'est comme amant, on visiblement pas eu la même opinion à mon sujet. Dont acte.

Je peux créer tout un tas d'explication. Que la technicité du shibari fait que l'activité est intéressante pour les gens qui aiment mettre de la complexité dans leurs hobbies. Donc des gens probablement qui ont aussi d'autres hobbies intéressante a discuter. Sauf que c'est technique d'attacher. C'est rarement technique d'être attaché; à moins qu'on parte dans des figures vraiment complexes, qui demandent que le modèle soit en forme physiquement, echauffé·e, et ait de l'expérience. Mais j'ai rarement l'occasion de jouer avec ces modèles là.

Je peux aussi imaginer que si tu fais du shibari, tu ne peux pas te passer de parler à ton partenaire; alors que le sexe s'en passe bien plus facilement; ce qui fait que les gens qui ne sont pas aimable à l'oral ne se trouveront pas bienvenue dans les places de shibari.

Une possibilité probablement moins élitiste est que les gens de grindr/bar gay, avec qui je n'arrive pas à parler, ait une conversation pas moins intéressante dans l'absolu que celle que j'entend dans les lieux de shibaris. Mais chaque lieu attire des clusters différents, et les lieux sont suffisamment grands pour que ces clusters s'auto-entretiennent sans trop dériver.

Conclusion

Pour conclure: je vous conseille très fortement, si vous avez les moyens, de trouver des cours de cordes près de chez vous, apprendre à attacher. Vous ferez beaucoup d'heureux/ses, et vous aurez sûrement l'occasion de rencontrer des gens cool dans toutes les grandes villes où vous passerez, ou presque.

Notes

[1] D'ailleurs, les collègues se demandaient ce qu'ils ont fait duweek-end, puisqu'on eétait tous touristes. Certains ont vu des shows à Broadway, d'autres central parc, d'autre marché dans la ville. Perso, je me demandais où était la limite de ce qui était acceptable de dire. J'ai parlé d'aller en bar queer, ce qui est tout à fait acceptable. Je pense que j'aurai pu dire pour une jam de shibari. Par contre, je soupçonne que dire que j'y ai rencontré la sub la plus maso avec laquelle je n'ai jamais joué, serait trop d'information.

[2] Bon, ceci dit, ça n'est utile que pour détecter les gens non formés. Ça n'aide pas à détecter les pro qui se servent du shibari pour abuser sexuellement de leurs modèles.

[3] Pas réellement sans prévenir. Attacher quelqu'un sans lui demander s'iel doit passer aux toilettes risque trop souvent de forcer à écourter la séance.

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