samedi 20 avril 2019

Risque juridique et publication sur des archives ouvertes du travail de recherche

Je viens de voir passer un fil twitter qui me semblait dangereux. J'ai tenté d'y répondre, sans grand succès. Je vais tenter de faire plus clair ici.

Publication scientifique

En gros, la publication scientifique marche beaucoup à l'aide de journeaux et d'annales de conférences.

Les chercheurs sont payés par les universités, états, union européenne, etc... Ils écrivent un papier, appelé pré-print. Le pre-print est soumis gratuitement à l'éditeur d'un journal. D'autres scientifiques relisent gratuitement les articles et décident quoi accepter. Les chercheurs corrigent selon les demande des relecteurs. La version corrigée se nomme post-print.

Les scientifiques envoient le post-print au journal et lui donnent le droits de publier leurs travail. En échange du fait d'être publié, le journal demande à ce que l'on ne mette son travail nul part ailleurs, au moins pendant un certain temps. Enfin le journal est publié, l'éditeur vend les journaux (ou leur accès en ligne) aux bibliothèques de centre de recherche. C'est un système absurde, mais c'est pas le sujet ici.

Loi française

La loi française prévoit depuis 2016 que les articles payés à 50% par des organismes publique français ou de l'union Européennes peuvent être partagés partout six mois ou un an après la publication du journal. Toute clause l'interdisant est illégale et ne s'applique pas. Le fil twitter propose divers liens expliquant ce droit.

Voilà qui est beau et bon. Tant que t'es en France. Sauf que les chercheurs sont des gens participants à des conférences, et qui sont appelés à voyager. Et quand on va à l'étranger, la loi française ne s'applique plus. C'est d'autant plus juste que la France a fait arrêter un PDG de site étranger qui ne respectait pas la loi française.

Or, tous les liens cités plus haut sont muets quand à la question du droit international. En tant que chercheur non-permanent, il arrive souvent que, un an après la publication d'un article, j'ai changé d'employeur, voir de pays. Si j'ai fait une recherche dans un labo A français, que je suis dans un labo B au moment de la publication et dans un labo C un an après quand je met l'article sur une archive ouverte, si j'ai changé de pays, quel loi s'applique ? Ça me fait une bel jambe de savoir que je ne serai pas condamné en France si je n'ai pas la certitude que je ne serai pas condamné la prochaine fois que j'irai aux USA. À priori, les archives en lignes sont aussi disponible aux USAs, et je n'ai pas signé un contrat spécifiquement français avec l'éditeur. Donc en tant que chercheur en informatique, je suis loin d'avoir la certitude qu'aucun juge américain ne serait compétent pour juger ce cas.

Et, quand bien même je serai totalement dans mon droit, quand bien même je gagnerai tout procès qu'on pourrait m'intenter, il reste une question importante. Qui va payer les frais de justice, et en particulier l'avocat ? Si je suis convoqué par un juge étranger, qui va payer le voyage ? Après tout, je ne suis plus employé de A au moment où l'article est mis en ligne sur l'archive, et la recherche n'a pas été payé par C. Pis, si C est hors de France, il peut considérer que j'ai effectivement violé la loi du pays où je suis, et que ça ne concerne pas mon travail pour C, donc ne nécessite pas de me protéger.

Risque faible

Bien sûr, tout cela reste très théorique; à ma connaissance les procès sont inexistants aujourd'hui. Les seul procès dont j'entend parler sont fait à l'encontre de site web ou de personne aidant au partage massif d'articles protégé. Donc des procès fais à feu Aaron Swartz, à sci-hub, library genesis, etc... Je pense qu'aucun éditeur ne veut risquer de backslash qu'il se prendrait s'il faisait un procès à un auteur partageant un article qu'il a écrit. J'imagine mal un éditeur commencer un tel procès, et si je partage un article à moi, j'ai statistiquement très peu de chance d'être sélectionner dans la première vague de procès.

Cependant, ce dernier argument tenait déjà indépendamment du changement de loi française. Il me semble plutôt convainquant d'ailleurs. Mais dans ce cas, je suis perplexe quant au fait de mettre en avant la loi de 2016 pour convaincre de mettre des post-prints en ligne.

dimanche 21 octobre 2018

Quitter la recherche

Ce blog ne prétend pas avoir un contenu original. Ce billet ne sera clairement pas original, je répète beaucoup de choses souvent entendues de la bouche d'ami-e-s et ex-collègues. Et comme le dit sur twitter ce charmant Typhon c'est un genre de texte assez à la mode.

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jeudi 18 mai 2017

Conférence scientifique informatique

Je ne comprend pas les discours éducatifs live sans interactions. Vraiment, plus je vieilli, plus ça m'insupporte. Ainsi, en master, j'ai décidé d'arrêter d'aller en cours, comme beaucoup de mes camarades de classes. Et mes notes se sont considérablement amélioré. Certes, il est possible que ça soit parce qu'en master j'avais le choix de mes cours et prenait les plus intéressants. Mais je pense que le fait de lire, aller à son rythme, revenir en arrière si besoin, c'est cool. Alors qu'avec un cours, on peut pas. Certes, on a pu noter le cours, ou avoir les notes de cours, mais le prof n'arrête pas de parler pendant qu'on cherche.

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dimanche 25 septembre 2016

Deux petits énervements lié à ma recherche

Un petit post pour faire part de deux énervements que j'ai dans ma recherche. Normalement, j'espère que ça sera compréhensible si vous avez au moins un niveau BAC S, pourvu que vous ne soyez pas allergique aux mathématiques[1] et que vous ayez déjà vu le fait qu'un nombre, quand on l'écrit, c'est rien d'autre qu'une suite de chiffre, où la position est importante. Et qu'un nombre peut avoir une infinité de chiffre après la virgule[2].

Notes

[1] Je suppose qu'à force de parler d'autres choses que de science, j'ai pu avoir des lecteurs qui n'aiment pas les mathématiques. Aussi étrange que cette idée me soit, soyez les bienvenus !

[2] Et pour ceux qui s'y connaissent un peu en info théorique, niveau L2 à Paris Diderot, quand je parlerai de langage, en réalité je veux parler de l'automate minimal déterministe qui accepte ce langage.

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vendredi 10 juin 2016

Soutenance de thèse

Comme il est de coutume, programmation de soutenance de thèse implique invitation à ladite soutenance. Ergo, cet événement, ce nouveau one-man-show, moins drôle et plus intellectuel que le dernier. Ceci aura lieu salle 0011 du bâtiment Sophie Germain, 8 Place Aurélie Nemours, 75013 Paris

Merci de me dire si vous venez, d'abord pour le pot, après 16h00 et aussi pour que je m'assure que vous puissiez rentrer dans le bâtiment. Vous pouvez le faire par commentaire sur ce billet ou sur l'événement facebook

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mercredi 6 avril 2016

Comment faire un article de 200 pages de long ?

"Comment faire un article de 200 pages de long ?" Voilà une question que tu ne t'étais jamais posé, et à laquelle j'ai la possibilité d'apporter des éléments de réponses. Parce que oui, j'ai un papier qui fait maintenant 198 pages de long, mais on va arrondir, ce n'est pas comme si j'étais certain que deux pages supplémentaires ne pousseront pas.

Entendons nous bien d'abord sur l'énoncé du problème. Il ne s'agit pas de faire un livre, un recueil, un manuscrit, un cours. Il s'agit juste de faire un article, c'est à dire un texte qui présente entre un et quatre résultats principaux, disons, tous relié entre eux de manière forte.

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vendredi 15 janvier 2016

Les booléens

Dans Général ou particulier je parlais d'une difficulté que j'avais pour avoir des résultats généraux. Je vais donner un exemple de plus, qui a fait bien rire un de mes directeurs de thèse. La question est: comment traiter les valeurs booléennes en logique du premier ordre ?

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dimanche 27 décembre 2015

Exemple d'exemple

Un défaut que j'ai (avais?) en rédaction mathématique, c'est que les exemples ne sont pas une notion naturelle pour moi. Il a fallu que mes directeurs insistent beaucoup avant que je prenne spontanément le réflexe de rajouter des exemples.

Eh bien, c'est peut être drôlement pratique pour le lecteur. Mais pour moi... Je vais vous donner quelques exemples d'exemples.

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vendredi 11 décembre 2015

Induction étrange

Je suis tombé récemment sur deux systèmes de preuves que je n'avais jamais vu, il me semble. Je ne sais pas s'il est possible de les simplifier ou pas. Je m'en vais donc les donner, histoire de partager ces curiosités.

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mardi 30 juin 2015

Rédaction mathématiques

Je suis actuellement doctorant, en 3ème année. Autant dire que je rédige, que j'écris. Beaucoup. Plus précisément que je réécris. Sans arrêt. La thèse un peu, mais indirectement. En vrai, je réécris des articles de recherche, jusqu'à ce qu'ils soient lisible. Comme ça, ça fera de la matières pour le tapuscrit de thèse, et les retours des referee permettront d'anticiper les retours des rapporteurs de la thèse.

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dimanche 5 avril 2015

Général ou Particuliers

Pour une raison que j'ignore, j'ai un problème qui se pose dans la moitié de mes résultats de recherche. J'ai des résultats très généraux. Voir trop.

Quand je fais des maths, y a deux trucs dont j'ai envie: des preuves compréhensible, et des théorèmes aussi général que possible. Le premier point et le deuxième s'opposent souvent. Par exemple, en analyse, beaucoup de théorème sont enseigné sur les nombres réels, et les complexes, mais sont vrai en fait sur n'importe quel espace métrique, voir n'importe quel espace topologique. Sauf que c'est beaucoup plus simple de dire qu'on a une fonction continue de R dans R que de dire qu'on a une fonction continue, puisque ça nécessite de définir ce qu’est une mesure, un ensemble mesurable et une fonction mesurable. Et qu'en pratique, si tu dis «R», ça a toute les bonnes propriété, et qu'on a plus d'intuition si on dit que «|x-y|<e» plutôt que si on reformule en terme de suite d'ensemble ouvert.

Bien sûr, la notion topologique est extrêmement intéressante, elle permet d'aller loin, de traiter des cas différents. Mais elle est plus difficile à comprendre. Et souvent[1], tu peux faire la définition sur R puis dire que modulo le changement de formalisme, la même définition marche pour toute topologie.

Note

[1] dans les exercice des premières année d'université

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jeudi 1 janvier 2015

Quelques remarques sur un article

Je me suis encore fait refuser un papier en conférence, mais je suis content. Pour la première fois, les commentaires étaient précis et me donnaient l'impression d'avoir été lu. D'ailleurs on m'a même conseillé des papiers que je ne connaissais pas et qui étaient pertinent pour mon sujet. En gros, mon résultat méritait publication. Mais une fois totalement réécrit, car c'était (c'est?) illisible.

J'ai 2 directeurs de thèse, et ait principalement travaillé avec l'un. Mon autre directeur de thèse a fini par me faire comprendre un point sur la rédaction qui m'échappaient, alors qu'il semble tout bête en principe: expliquer ce que je fais. En gros, mes résultats étaient mathématiquement corrects (encore que), mais à la manière d'une preuve formelle, à la manière de coq. Mais sans le coté formellement formel. Par exemple, ça ne m'a jamais gêné d'écrire «on suppose sans perte de généralité que b est supérieur ou égal à 4». J’expliquai pourquoi il n'y a pas de «perte de généralité», puisque j'en parle. Mais je ne disais pas pourquoi c'est utile. Ça a été mon déclic, quand mon directeur a lu l'introduction du papier devant moi et m'a demandé pourquoi b est supérieur ou égal[1] à 4, je lui ai expliqué, et il m'a demandé «ce que tu viens de m'expliquer, pourquoi tu ne l'as pas écrit ?».

Note

[1] C'est bizarre d'écrire en toute lettres «supérieur ou égal», alors que ça se dit bien. Je devrais peut-être dire: est au moins 4

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vendredi 24 octobre 2014

Rédaction de la thèse et choix des notations

Tiens, exceptionnellement, je vais parler de math, de mon boulot, ça fait longtemps.

Je suis en phase où je réalise 2 trucs. D'abord, que même si c'est bien d'avoir des résultats - et j'en ai - ça ne fait pas une thèse. Donc qu'il va falloir que je la rédige. Et surtout que je rende le tout cohérent.

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dimanche 23 juin 2013

Le doctorat

- 3 ans, ce n'est pas assez pour faire une thèse.
- T'as besoin de plus de temps pour la finir, tu prend le tardis et l'apporte au jour de ta soutenance.
- Et c'est bien la preuve qu'à ce moment là, tu es docteur.

Sinon, un autre copain "complimente" ma coiffure. "Arthur, je crois que tes cheveux sont Turing-complet".

mercredi 9 mars 2011

Logic in Computer Science and in Europe

C'est avec un grand regret que j'ai le malheur de vous annoncer la mort de mes notes sur la logique d'ordre supérieure et d'ordre variable en théorie des modèles finis, version LICS[1] suite au refus des conférenciers de me faire payer un voyage à Toronto.

Il a donc laissé la place à la version pour CSL[2] qui a simplement changé de mise en page.

Leurs parent, l'article entier, est toujours présent.

Notes

[1] Logic In Computer Science

[2] Computer Science Logic

lundi 2 août 2010

Base de donnée temporelles

Je ne dénoncerai pas les gens concernés, mais je suis très impressionné ! 3 auteurs ont publié des articles ensembles. On trouve 4 article au même titre sur le même sujet, avec un nombre variable de pages (12 en 92 et 93, 29 en février 96 et 30 en aout 96), et la version de 93 porte le nom fichier92.pdf et cite un article de 95 écrit par deux des trois auteurs.

Si je revois ce monsieur, je lui demanderai où se trouve sa machine à voyager dans le temps.

samedi 24 juillet 2010

Langage reconnaissable

Personne aurait une machine à voyager dans le temps ? Ça me permettrait de décider la hiérarchie arithmétique.

Au premier niveau de la hiérarchie, je lance un calcul, il affichera des tas de réponses puis s'arrêtera, la dernière réponse sera la bonne, mais je dois attendre la fin des temps pour être sur que c'est bien la dernière réponse. Je pourrais alors revenir aujourd'hui, donner la réponse à mon ordinateur et passer au deuxième niveau... Si je fais ça suffisamment de fois je dois pouvoir monter tout en haut de la hiérarchie arithmétique !

Arthur Rainbow, qui commence par de la recherche raisonnable au lieu de s'attaquer tout de suite à la hiérarchie analytique !

lundi 19 juillet 2010

P, NP, et au dessus

Je pense que ma nouvelle citation fétiche va être :

Prouver la réponse à P vs NP, c'est très simple ! Je l'ai déjà fait 7 fois !

Sinon, j'ai une propriété avec des conditions sur les classes de fonctions non closes par composition, quelqu'un pourrait aller lui dire qu'elle n'était pas sensé s'attaquer à la classes des polynômes(qui sont clos par compositions) ?

En plus, j'ai une propriété que je pensais triviale, elle est tout le temps vraie, sauf sur dans certains précis, où elle devient fausse (sauf dans certains cas spéciaux bien défini où étrangement elle redevient vraie)... J'aimerai dire à mes théorème qu'en générales je leur demande de ce comporter plus gentiment.

Dernière question: si je deviens fou, c'est qui le responsable de l'accident de travail ?

mercredi 1 avril 2009

Une question triviardu.

Ce billet fait suite à C'est joli un graphe hamiltonien, non?. Si vous voulez voir l'avancement, la dernière version est ici, appuyez sur le graphe, puis sur la touches page down/Pg.Suiv de votre clavier. Mais ce n'est pas le sujet.

Je ne comprend pas mon professeur, il a un don. Il est capable de mélanger des questions d'une facilité déconcertante et des questions qui peuvent à priori prendre des années de calculs. Voici un exemple qui n'amusera que les matheux.

Soit G un graphe avec 64 noeuds[1], combien y a t-il de circuit hamiltonien, et ont-ils tous le même nombre d'arête?

Si vous avez éclaté de rire, bravo, j'attends au moins la moitié de la réponse en commentaire (si vous avez les deux moitié, merci de m'expliquer comment faire).

Si la question vous laisse de marbre, voici une petite explication de texte. Si on connait le nombre de circuit, on sait si il y en a au moins un. Or en général sur un graphe, savoir si il existe au moins un circuit hamiltonien est NP-complet[2]. Donc en général, connaitre le nombre de circuit Hamiltonien appartient à #P. Mais par définition un circuit hamiltonien passe une fois et une seule par chaque nœud et boucle. Il y a donc autant d'arête que de nœuds, soit 64.

Donc, combien il y en a: j'en sais rien, je peux pas tous vous les donner, ni les compter dans un temps humain (IE, pas des millions d'année), mais je peux vous assurer qu'ils ont tous le même nombre d'arête.

PS: je vous rassure, ceci n'a rien à voir avec mon spectacle. N'ayez pas peur.

Notes

[1] pour la description exacte, voir le billet précédant, C'est joli un graphe hamiltonien, non?

[2] IE très très dur à trouver