Quitter un groupe, selon le réseau social utilisé

Parmi les quelques modes de communications que je connais, twitter a une particularité assez étranges. Il est particulièrement difficile de s'éloigner d'un groupe.

AFK

Le premier mode de communication est celui AFK. Avec des gens qu'on voit physiquement. À part mes grands-parents, il n'y a personne avec qui c'est le canal privilégié. C'est aussi celui qu'il est le plus jouissif de quitter. Ne jamais retourné au lycée - sauf pour voter, c'est cool.

Quitter un lieu qui a eu de l'importance pour moi, c'est un peu étrange. Souvent, ça me met un moment avant d'avoir envie de revenir devant l'adresse exacte où a eu lieu ce qui était important. Comme ça, pour voir si je croise quelqu'un par hasard. C'est assez libérateur quand ce sentiment disparaît. Sauf que justement, s'il disparaît, je ne réalise pas qu'il disparaît. D'autant que, souvent, c'est parce que ce lieu devient attaché à autre chose. Par exemple, j'ai eu une petite peine de cœur à Châtelet. À une époque où je sortais peu. Depuis que j'ai fait mes études au centre de Paris, forcément, châtelet à été détaché de tout attachement émotionnel, c'est juste devenu un point quotidien.

Le seul problème de l'AFK, c'est que parfois, on croise effectivement des gens par hasard. Ainsi, j'ai été prendre un déjeuner dans un commerce aléatoire qui servait un plat végétarien. Puis je découvre que j'avais connu, autre fois, la personne qui me sert. Qu'il fait parti d'un groupe que j'avais laissé derrière moi. Poli, il demande comment je vas, mais s'excuse de pas avoir le temps de discuter, puisqu'il y a beaucoup de clients. Ce qui me fait bizarre, vu que je venais pour me substanter, et pas spécialement pour parler. Donc il s'excuse d'un truc que je cherchais même pas à la base. Il avait mon numéro de téléphone, s'il avait un truc qu'il devait me dire, il pouvait toujours au pire. À la limite, j'ai bien songé à partir, si ça avait simplifié les choses. Sauf que ça aurait été étrange aussi d'entrer, puis partir sans rien prendre.

Bref, le problème de l'AFK, c'est que, dans les situations non voulues, c'est encore plus difficile de s'ignorer.

Discussions

Les premiers modes de communications en ligne auxquels je peux penser sont MSN, AIM, Skype. C'est majoritairement des conversations privés, donc j'ignorerai ce cas ici, puisque je parlais de groupe.

Ensuite, il y a les chats, que ça soit IRC, slacks, ou des conversations groupées. Et les mailings listes. Là, il y a rarement des traces, et même si quelqu'un conserve les logs, c'est pas en ligne. Dans les deux exemples ci-dessous, si je m'en vais, je quitte un groupe, et hop. Ou alors une personne décide de venir me contacter en privée pour une raison précise. En tout cas, ce groupe ne me revient pas par hasard dessus.

Forum

Concernant les conversations publics, il y a les forums. La majorité de ceux que j'ai connus ont fermés. Et en tout cas, si je quittais un forum, j'en ré-entendrai rarement parlé. Ou alors d'un membre, à la limite, que je recroisai ailleurs, s'il avait pas changé de pseudo.

Facebook

Facebook est différent. Ici, les amitiés sont de pairs à pairs mais les conversations sont groupée. Chaque membre de différents groupes que je fréquente, je peux choisir de les ajouter ou retirer séparément. Mais les gens peuvent se répondre les uns-les autres. Régulièrement, je fais la liste des «amis» facebook et j'en retire un paquet. Il y a eu les gens qui m'ont rajoutés à cause d'ONDAR. Il y a eu les intervenants en milieu scolaire, que je retire dès qu'ils arrêtent d'intervenir. Il y a des humoristes que j'apprécie moyennement ou peu, croisé sur des scènes ouvertes, certains devenus célèbres depuis. Ensuite, il y a eu les gens du café poly. Il y a eu les créateurs de sagas mp3, que j'avais ajouté en masse. J'aurai bien retiré les camarades de lycées, mais je les ai jamais rajouté de base. Bien sûr, dans chaque cas, il y a des exceptions, j'ai gardé quelques gens que j'apprécie vraiment parmi les intervenants, des gens qui m'ont connu à ondar et avec qui j'ai eu des discussions intéressantes. Des gens du café poly qui appartiennent à un milieu dont je n'ai pas cherché à me séparer. Dans tous les cas, facebook ne me rapporte plus de nouvelles de ces gens, ne me proposent pas de les rajouter de nouveau comme ami. Bref, la séparation a effectivement lieu.

Ça a un côté étrange, puisque c'est le seul endroit où partir est effectivement une action. Alors qu'un lieu, on arrête simplement d'y revenir. Une personne, on ne lui envoie plus de texto. Donc pour certaines personnes, j'ai en tête ce que arrêter une interaction signifie. Par exemple, j'avais donnés mes cheveux longs à quelqu'un pour qu'elle s'en serve comme accessoire. Je ne verrai peut-être jamais ce que mes cheveux sont devenus, ou même si elle a réussi à les utiliser. Mais ça vaut pas forcément le coup de rester dans un milieu pour lequel j'ai perdu mon intérêt juste pour ça.

Un côté paradoxale, quand je retire des gens, c'est qu'il est parfois plus simple de retirer de sa liste d'«ami» les gens que je connais. Il y a des gens, je ne sais plus qui ils sont, donc ça me prend du temps de relire les conversation, regarder le profil, pour essayer de deviner. C'est le cas, en particulier, d'amis qui ont acquis une notoriété, et qui ont passé leurs profils en privée afin de ne pas être ajouté par tous leurs fans. C'est aussi le cas d'ami-e-s qui out changés de prénom depuis que je les ai connus. Ou qui ont quitté leurs pseudo pour mettre leurs noms.

Twitter

La différence de twitter, par rapport au reste, c'est l'asymétrie. Ainsi, il arrive que des gens que je ne suis plus me suivent. Je ne bloque pas des gens quand j'arrête de les suivre, il serait paradoxale que n'importe qui puisse lire ce que j'écris sauf des gens que je connais. À la limite, je trouve même intéressant de me dire en toute connaissance de cause que ce que j'écris, je dois être prêt à ce que parent et/ou directeur de post-doc le voit s'ils décidaient de venir lire twitter/le blog. Je ne masque même pas les gens dont je m'éloigne. Après tout si cette personne souhaite me contacter, je ne veux pas l'en empêcher[1]. Et si la personne pense m'envoyer un message et ignore qu'elle est masquée, ça me semble assez ennuyeux. Puisque la personne pensera m'avoir contacté, ignorant que ce n'est pas le cas. Donc je trouve que ça serait presque mentir de faire ça. Or je pars indiférrent, mais pas faché.

L'asymétrie donc je parle plus haut à une conséquence qui m'étonne un peu. C'est que je revois régulièrement des milieu dont je me suis éloignés. Parce que ces personnes likent, ou plus rarement répondent et/ou retweetent.

Et puis, il y a des gens que je suis parce que j'apprécie leurs tweets sur la science, mais qui, en plus d'être scientifiques, sont aussi engagés dans des questions qui m'avaient intéressé autrefois. Donc qui partagent les tweets de gens que j'ai arrêté de suivre, que je retrouve donc dans mon flux twitter par des biais détournés.

Note

[1] En effet, je souhaite juste m'éloigner, pas ignorer. Ce n'est pas parce que je n'ai pas envie de moins interagir avec quelqu'un que je serai contre le fait que la personne me rende les livre que je lui ai prêté. Je suis, aujourd'hui, incapable de compter le nombre de gens qui doivent me rendre un livre. Je peux au moins dire que je possède des livres dans au moins 5 villes différentes. Je pense aussi à une fois où quelqu'un m'a demandé si j'ai des nouvelles d'une tierce personne qui a disparu depuis des jours.

Commentaires

1. Le dimanche 18 février 2018, 19:49 par Typhon

C'est marrant, moi je retire pratiquement jamais personne de mes amis Facebook, j'ai dû le faire deux fois en dix ans. Il est vrai que j'ajoute aussi très peu de gens. Je l'ai fait récemment pour virer une nana qui m'avait manifestement ghosté.

Pour Twitter, j'ai le même problème que toi. Je pense qu'il faut pas hésiter à bloquer les gens qu'on trouve pénible, même si on n'a pas d'inimitié directe à leur égard.

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