Lutine

J'ai récemment assisté à la projection de Lutine qui est un film indépendant et récent. À la fin de la projection, la réalisatrice/scénariste/actrice principale, Isabelle, nous a dit que, si quelqu'un connait des journalistes ou blogueur, ça serait sympathique de lui en parler pour aider le bouche à oreille. Vu que je suis blogueur[1], et comme j'ai bien aimé le film voici ce billet. Je préfère d'abord préciser par honnêteté envers mon faible lectorat que j'ai déjà croisé, une dizaine de fois, Isabelle, ainsi que quelques figurants et petits rôle, et que j’apprécie les personnes, ce qui biaise probablement mon avis sur le film. Enfin, il y aura vers la fin un petit avis qui risque de spoiler, et que j'indiquerai clairement; le reste serait déjà spolié par la description et le site du film.

Note

[1] même si j'ai jamais du me décrire avec ce mot là, et que ma première réflexion était que le blogueur/se que je cotoye le plus régulièrement est Typhon, mais que je pense pas qu'il serait particulièrement intéressé.

Cet œuvre est décrite comme une comédie documentaire. Le documentaire lui même porte sur la notion de «lutinage». C'est une notion proche de celle du «polyamory»[1]ou en tout cas c'est ce dont Isabelle m'a convaincu[2], et qui en gros signifie que l'amour n'est pas limité à une seule personne. La partie documentaire elle-même ne m'a pas semblé très poussée. Ou plutôt, je n'y ai rien appris, mais je pense que ça vient du fait que j'ai déjà lu un livre sur les relations libres, et que cela fait presque deux ans que je fréquente des café poly. Je pense par contre que ce film est très intéressant pour quelqu'un curieux sur ce qu'est la polyamory en vrai, en pratique, et qui ne connait pas encore. Par exemple pour un-e ami-e/membre de la famille d'un-e polyamoriste. Ou alors pour un-e personne qui se demande s'iel veut s'y essayer, histoire de voir que, malgré les peurs légitimes, parfois, les relations libres se passent bien. Parfois, parce qu'il n'y a pas de miracle, et que même ses relations se finissent parfois mal. Encore que je doive dire que ce film ne suffira pas à cellui qui souhaiterai se lancer dans le lutinage, et que ça n'a pas prétention à répondre en pratique à toute interogation et problème que pourraient rencontrer ses personnes.

On nous explique aussi que le film porte sur la création du documentaire. Et donc tous les problème que ça pose pour une créatrice indépendante, et les problèmes, c'est rigolo, c'est donc bien la partie comédie de «comédie documentaire». Pour dire ça autrement, c'est une comédie sous la forme d'un making-of. J'insiste sur les mots «sous la forme», car c'est ce qui a énormément géné l'amyi avec qui j'étais venu, qui avait cru qu'il s'agissait d'un vrai making-of, ce qui aurait été extrêmement problématique. Je finis par le point qui me semble être le plus important, qui n'est pas mis en avant explicitement dans la communication, et que vous pourriez considérer comme du spoil. Se documenter sur la polyamory affecte la reflexion de la documentaliste-réalisatrice sur les sujets du polyamory, sur le sujet des relations entre personnes, et par ricochet sur sa relation. C'est cette raison qui pousse à penser que ce film serait très intéressant pour quelqu'un cherchant à se renseigner sur le lutinage, parce que l'on accompagne le personnage principale, qui, comme le spectateur, ne connait pas grand chose au début. Et que le spectateur peut donc faire des découvertes de plus en plus poussé au fur et a mesure que le personnage en fait. Et le côté comédie dédramatise bien ce qui aurait risqué d'être «juste» un documentaire sur des groupes alternatifs.

Bref, si vous avez l'occasion, je vous conseille fortement de le voir. Même si, si vous êtes comme moi, il va falloir pas mal patienter, vu que le film n'est pas (encore ?) disponible à la vente, ce qui oblige donc à quitter son ordinateur pour le voir.

Notes

[1] «Polyamory» étant un mot moins connu, mais plus exacte, que «polyamour»

[2] , tout simplement car les relations polyamorique ne concernent pas que l'amour.

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