Conseiller des jeunes étudiant·e·s en informatique

Des étudiants en informatiques, contributeur à AnkiDroid, m'ont demandés des conseils. Sans préciser de sujet, mais j'imaginai, vu le context, que c'était en rapport avec le fait d'être développeur professionellement. J'imagine que, ayant été engagé par deux GAFAM, j'obtiens un bonus crédibilité et c'est effrayant, parce que je n'ai aucune idée. Je peux répéter les conseils que j'ai reçu et ignore s'ils sont bons

J'ai candidaté deux fois à Google et ait été rejeté sans coup de fil. Ils m'ont recontacté 4 mois plus tard pour me proposer une interview. J'ai aucune idée de ce qui a changé. Aucune idée de pourquoi d'autres bons devs n'ont même pas d'interviews. Donc que répondre? En septembre 2019, j'ai refusé un contrat qui tentait de m'arnaquer (salaire nettement inférieure à l'offre d'embauche.) J'ai cherché pendant 5 mois de plus et ait trouvé un poste avec le double du salaire refusé. Comment généraliser ça en un conseil utile?

Par ailleurs, mon expérience est probablement très différentes de celles de plus petites boîtes, ou de banque; je n'ai aucune idée de ce qui serait pertinent à dire, puisque la majorité des gens ne travailleront pas chez des géants du web. Par dessus ça, la majorité des gens avec qui j'ai discuté vivent en Inde. Je n'ai pas le moindre doute que ça change considérablement l'expérience de chercher un boulot de développeur, que ce soit les boulots disponible sur place où les capacités de venir travailler à l'étranger.

Ces étudiants sont des nouveaux contributeurs à AnkiDroid. On leur fait des retours détailler sur leur code, en prenant le temps d'expliquer pourquoi on demande chaque changement. Enseignant à abstraire, être clair, tester, documenter. J'en vois beaucoup s'améliorer rapidement. J'espère que ça leur sera utile. Clairement, ça m'a aidé, j'aurai jamais eu mes deux derniers boulots sans avoir moi-même appris à écrire du vrai code avec l'écosystème anki. D'ailleurs, de mon côté, je profite totalement de ces étudiant·e·s. En mars, on a du adapter la communautée AnkiDroid pour accueillir 20 nouveaux/elle contributeurices en un mois, grâce à Google Summer of Code. Ça me donne de l'expérience comme lead, à écrire plein de documentation, adapter des processus rapidement. J'ai eu l'occasion de mentionner cette expérience dans un entretien d'embauche et ça a semblé pertinent pour décrire mon expérience professionnelle.

Ceci dit, le monde du libre a été indispensable. Je ne suis pas sûr qu'il ait été suffisant. Avant de faire du libre, j'avais une décennie d'info théorique derrière moi. Ça fait une différence forte dans le processus de recrutement de Google et dans les autres interviews qui demandent de résoudre des problèmes algorithmiques. J'ai parfois eu à implémenter quelques algorithmes non triviaux professionnellement, mais c'était assez rare, et de ce que j'entend, c'est encore plus rare dans la majorité des boîtes. Donc, j'ignore totalement si cette formation théorique a aidé. Je peux bien dire aux gens de lire introduction à l'algorithmique, purely functional algorithm, algorithm to live by, je ne sais pas combien ça peut aider si on a pas déjà un goût pour ce genre de questions. D'ailleurs, j'ai fait un master de recherche en informatique, une thèse et un post-doc où j'ai créé un algo pour des problèmes théorique. L'expérience sera différente pour quelqu'un qui a écrit du code qui tourne réellement et qui cherche pas à réinventer la roue en un peu mieux.

Un exemple de conseil que j'ai entendu beaucoup: utiliser des sites listant des exercices d'entretiens d'embauches. J'ai AUCUNE idée de s'ils ont été utile à qui que ce soit, je ne connais aucune étude à ce sujet. Je sais juste que même les exos "durs" étaient simple pour moi

À la limite, ce que je peux dire, c'est que je connais d'excellents chercheurs qui savent pas coder. Qui seraient capable de résoudre ces exos en pseudo-code les doigts dans le nez mais pas de l'implémenter en moins d'un jour. J'ignore à quel point cette observation est utile.

Je dis ça d'autant plus gentiment que, jusqu'en 2017 environ, ça me décrivait totalement. Ce qui rendait effrayant la difficulté de trouver un post-doc, puisque j'avais aucune idée de ce que je ferai après un ATER qui s'est mal passé (ça s'est amélioré depuis)

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