Pardon

Après le «merci», les «pardons».

C'est marrant... OK pas marrant, je devrai vraiment arrêter de l'utiliser, ça me cause des problèmes. Pour moi, «marrant» est synonyme d'intéressant. Par exemple, je dis que «ce qui est marrant avec les maths», alors que les maths me passionnent mais me font pas rire... Bon, sauf Blagues mathématiques et autres curiosités, encore que la blague dont le ressort est sexiste, ou celle dont le ressort est l'insulte «pédé», je m'en serai bien passée.

C'est intéressant, autant j'aime pas entendre «merci», autant je suis impressionné quand on me dit «pardon», ou «excuse-moi». Bon, sauf si c'est «excusez-moi, je voudrai passer». Peut-être trop impressionné, si mon co-auteur avait pas pris du temps pour s'excuser en 2013, j'aurai jamais perdu un an et demi à accepter de retenter de bosser avec lui.

Et pourtant, c'est dur à dire «pardon». Et parfois, je dois le dire, vu que je suis pas un être parfait,


Je remarque quelques points communs dans toutes mes excuses:

  • Je les fait à l'écrit. J'ai récemment vu quelqu'un auprès de qui je voulais m'excuser. J'ai rien dit. Bon, faut dire qu'au lieu de me dire bonjour, quand la personne m'a vu, elle a quitté la pièce. Et la fois d'avant, y avait pleins de gens autour de nous, et j'avais pas moyen de prendre la personne à l'écart... Bref. L'avantage, c'est que ça évite de sortir des bêtises en parlant, à l'écrit on peut se relire et on dit moins de bêtise... Ou pas:
  • J'ai envie de rejeter la faute. C'est systématique. Tu m'as mal compris. J'écris toujours ça dans mon email. Puis je le supprime de l'email. Mais sérieusement, la personne a des supposition sur ce que j'ai voulu dire/faire, et même que ces suppositions sont insultantes pour moi. Et puis, cette personne a fait quelque chose qui a causé ce truc qui l'a vexé/insulté/lui a fait peur, c'est sa faute aussi. Puis je re-supprime tout ça de l'email.
  • J'ai une question pour la personne. Ça permet de justifier l'email. Je n'écris pas que pour m'excuser, je suis au dessus de ça, l'avis des gens, je m'en fiche, si on est à ce point là, c'est que de toute façon, c'est pas mon ami-e, je n'ai pas envie de faire perdre encore plus de temps à la personne, surtout si elle me trouve désagréable, et lire une lettre d'excuse lui prendrait du temps. À chaque fois, la lettre va à quelqu'un que je fréquente régulièrement, et que pour diverses raison, je ne peux pas ne pas fréquenter[1], donc la question naturelle est:
    • Comment faire pour que ça aille mieux et ne se reproduise pas. Avoir des détails sur ce qui est gênant, pour comprendre ce qui doit changer.
    • Mais ça peut aussi être de savoir si ça le dérange que je fasse un truc qui le concerne. Parce que, même si j'évite la personne qui m'apprécie pas, avec des connaissance en commun, un intérêt commun dans un domaine qui ne comportes pas des millions de gens actifs, on finit par se recroiser.
  • Je relis l'email. Énormément de fois. Même mes messages pour candidater à Normal Sup ou au doctorats ont pas été autant relu. Certes, ces messages sont plus factuels, un CV, tu peux pas trop inventer ce que tu mets dessus. Alors qu'une lettre d'excuse, faut réfléchir à ce qui est vraiment pertinent. D'ailleurs:
  • C'est probablement parmi les rares emails où je mets moins que ce que je voudrai mettre. Je suis TRÈS bavard[2]. J'ai tendance à faire des emails longs, à mettre tout ce que je veux dire dedans, voir à faire des listes. En théorie, c'est plus simple comme ça, pour mon interlocuteur, comme ça il n'oublie rien de mes demandes et peut vérifier qu'il a répondu à tout. Comme ma lettre d'excuse est une question par contre, je suis un peu forcé par cohérence de ne mettre que ce qui correspond à la question, pour ne pas faire perdre de temps à l'interlocuteur.


Ceci dit, j'ai découvert récemment un truc encore plus marrant[3]: les excuses anonymes. C'est à dire que deux personnes A et B me disent qu'il y a des personnes que j'ai vexé, qui ont trouvé que j'étais hautain avec elles. Que je leurs coupais la parole... Entre autre.

Ce qui est totalement possible. Déjà parce que j'ai l'habitude quand quelqu'un cherche ses mots, de lui proposer des mots, voir de compléter la phrase à sa place. Parfois à tort. Aussi parce que j'ai parfois tendance à être franc, à vouloir qu'on me dise en face ce qui va pas, et que je fais de même. Que quand on me demande une critique sur une œuvre ou un retour sur une activité, je fais une critique complète, que j'essaye constructive, avec entre autre tous les points négatifs, et pas seulement les positifs[4]. Parce que, quand je demande des retours, j'aimerai vraiment les avoir[5].

Je sais pas trop ce que mes amis pensent de moi, mais, j'ai cru comprendre que je suis bizarre même pour ceux qui sont eux-même geek/bizarre. Et ça me va très bien. Je suis parfaitement au courant qu'on peut aussi ne pas m'apprécier à cause de ça, et ça m'est égal. Les gens dont je parle là, ceux auprès de qui je m'excuse, je ne cherche pas/plus à être ami avec eux. Juste à ce que tout se passe cordialement quand les événement nous forcent à interagir ensemble, histoire d'avoir le moins de souci possible pour la suite.

Pour revenir à ce que je disais plus haut, deux personnes m'ont signalé des problèmes avec d'autres personnes. Et je suis TRÈS reconnaissant à ces personnes de me l'avoir dit. Sincèrement. Mais y a un truc marrant[6], c'est que:

  • Vu que l'information me parvient indirectement, je sais même pas exactement ce qu'il faut faire pour s'améliorer. La répétition déforme le propos original, et A et B me disent pas exactement la même chose, la vision qu'ils ont de moi influencent probablement leur propos.
  • Comme je sais pas qui est concerné par ce souci, la lettre d'excuses, je ne sais pas à qui l'envoyer. Ou plutôt, ben... elle est envoyé à pleins de gens. Pleins de gens potentiellement concernés. Qui sauront donc tous qu'il y a eu un problème- ce qui est pas bien grave vu que je prétend pas être parfait- mais qui a le risque d'encore plus détruire l'ambiance du groupe.
  • Et comme je sais pas qui est concerné, je sais pas qui éviter, ou à qui je peux encore demander des -échanges de- service. Vu que si ça se trouve, la personne avec qui je pensais m'entendre super bien, elle fait parti de ceux qui m'apprécient pas, mais qui osent pas me le dire en face car je suis trop hautain, ou car elle estime que c'est pas de son devoir de me faire m'améliorer, ou pour un tas d'autres raison.


Et puis, il reste un dernier truc marrant. Attendre la réponse. 48 heures de stress à chaque fois que Thunderbird annonce un nouvel email. La peur d'encore plus se faire enfoncer, d'apprendre que j'étais encore pire que ce que pensais.

Réponses qui parfois vient pas. Ou parfois super rapidement. Et qui de mon point de vue est toujours incomplet. À côté de la plaque. Mention spéciale à quelqu'un à qui je proposais de ne pas me rendre à un événement qui nous intéresse tous les deux, au cas où ça le mettrait trop mal à l'aise... Et où il me répond qu'il a pas le pouvoir de m'interdire de m'y rendre[7].


Et mes excuses si vous trouvez que vous avez perdu du temps à lire un billet pas intéressant.

Notes

[1] L'exception étant une lettre à M. Benguigui, qui avait très mal pris le sketch où je le tuais. Je ne sais pas s'il a reçu la lettre, si la responsable des humoristes lui a transmis. En tout cas, je n'ai eu aucune réponse.

[2] Je dis ça, car je vois pas comment vous auriez pu le remarquer sur ce blog :p.

[3] qu'est-ce que je disais...

[4] La question étant: pourquoi est-ce qu'on me demande ça, pour ne pas en tenir compte quand l'œuvre est rendue publique. Pourquoi quand je dis que j'ai pas compris un passage, l'auteur au lieu de rajouter des explication m'explique à moi ce qu'il signifie ? Viendra t-il l'expliquer à chacun de ses lecteurs ?

[5] Pas en sortant de scène, un peu plus tard, sinon je suis pas capable de les encaisser.

[6] Encore ?

[7] Je sais très bien qu'il peut pas. Et même s'il pouvait, les gens se poseraient des questions et il aurait pas forcément envie de répondre. C'est bien pour ça que je lui propose de moi-même de pas y aller.

Commentaires

1. Le lundi 4 mai 2015, 01:26 par Typhon

Moi je pars du principe que les gens qui ont des reproches à me faire n'ont qu'à me les dire en face. Évidemment j'ai peu d'amis.

2. Le dimanche 10 mai 2015, 23:14 par LCF

Pour reprendre Typhon, mais sans vouloir aliéner des amis potentiels, il est effectivement bon que les gens qui ont des reproches à te faire les fassent eux-même, sans avoir à passer par des intermédiaires.
Ce n'est pas responsable, adulte, efficace de procéder ainsi.
La meilleur chose à faire est donc de dire à A et B que si les concernés ont griefs, tu entendra personnellement les-dits griefs, afin d'établir un dialogue réellement constructif. Sans cela, tu considéreras le sujet clos. Si l'on ne prend pas la peine de venir te parler de quelque chose, c'est que cette chose n'en vaut pas la peine.
Elle ne vaut donc pas la peine que tu te torture pour si peu.

3. Le jeudi 11 juin 2015, 03:15 par Kuretisu

Hm...
Je me suis toujours demander pourquoi on venait me faire des excuses pour la façon d'être des gens, il m'arrive d'être critique, mais, je ne reproche rarement quelque chose, et quand je le fais, c'est assez irrémédiable de ma part, que c'est un trait que je ne peux vraiment pas supporter, mais là encore, je ne cherche pas à changer la personne.

Alors que d'autres part, je serais plus à m'excuser souvent, pour x choses, même ce qui à la base ne me concerne pas vraiment, parce que la faute est sur soit, parce que l'on a envie que cela se règle peut être plus aisément..
Mais la faute à faire, quand on s'excuse, c'est d'attendre à ce qu'on nous pardonne, et parfois, je ne pense pas l'être, parce que, faut bien dire, je suis assez shitty comme personne haha

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