Supérieur

Je viens de participer à un concours de saga mp3. Le Hasardophonix, dont le principe est de former des équipes de trois personnes aux hasard, pour créer un "mono mp3", bref une histoire audio, de deux minutes, en deux mois. J'ai donc écrit un scénario, ça a été monté/mixé et mis en musique par A.J.K., et Spyritte a joué avec nous. Vous pouvez le télécharger ici. Et puis aussi écouter l'oeuvre des gagnant - bravo à Tonio, Lorendil et Demoniak pour au delà de la limite

Pour information, je suis arrivé 4ème sur 5. Les commentaires du jury et des netophonistes sont disponible. Les vôtres le seront en commentaire.

J'en ai profité pour créer une page, amenée à évoluer très rapidement pour être présentable. Ou au minimum pour être intégré dans le wiki. En attendant, vous pouvez entendre la première histoire que j'ai créé - seul - de toute ma vie. Parce que mine de rien, j'ai souvent écrit des gags, des vannes, mais jamais d'histoire de truc qui évoluent, qui se déroulent sur le temps. Ou en tout cas, quand j'ai fait ça, j'ai surtout appuyé un autre auteur[1]

Note

[1] Plus d'information quand ça sera publique.

Ce qui suit, c'est des commentaires des résultats, puis du mono, donc ça spoile allègrement.

Les commentaires sur le texte sont assez clair: "le texte devient ennuyeux au fur et à mesure que l'on avance", "le scénario est déjà vu" "une sensation d'inachevé en ce qui concerne le scénario. Ce dernier est d'ailleurs globalement plat". (Mais aussi "le scénario est génial"). Bref, ma partie du travail est plutôt raté. Comme les autres commentaires parlent du trop grand nombre de bruitage, et que c'est ce que j'avais demandé, c'est encore moi qui ait raté.

J'avais déjà écrit sur les sagas mp3. Je rajoute maintenant un point que je n'avais pas forcément vu. Un bide sur scène, c'est un soir. On peut recommencer quelques jours plus tard, ailleurs, et avoir un beau succès. C'est assez désagréable, mais je me suis déjà pris bien des baffes, et des pires, et ça passe vite. Mais, par contre, je viens juste de réaliser que là, un bide, c'est deux mois et demi de boulot, pas réutilisable - vu que je peux pas vraiment modifier le mono et le remettre en ligne jusqu'à ce que ça marche - et d'ailleurs que je ne sais pas précisément où et quand des choses clochent. Réciproquement, ça m'a fait plaisir de bosser avec AJK - un mec qui peut réciter du Pérusse ou du Gustave Parking, c'est toujours cool ; Et par rapport au travail en solitaire, ça fait du bien !

Pour l'anecdote, j'ai d'abord confondu avec les règles de la saga de l'été, j'ai cru que le minimum était 20 et non pas 2 minutes. Mais ça n'aurait pas changé grand chose, car, avec le texte uniquement, je ne pensais pas qu'on dépasserait les 20 minutes.
Je m'étais demandé comment donner un vrai rôle à 3 personnes, alors que seuls deux personnages me semblaient utiles, d'où l'idée d'avoir deux voix pour un perso. Et j'adore le résultat, ça va totalement avec l'esprit que je voulais pour le mono. Même si l'avis sur ce procédé semble extrêmement partagé !

J'aime aussi et surtout le parallèle entre le mono et le concours, que personne n'a malheureusement relevé. C'était pour moi un point assez fort. D'abord, "Auteur" est joué par l'auteur (entre autre), "Artisan" a effectivement fait le mono. Auteur se demande ce qu'il veut créer et répond "humanité, sinon je ne serai pas là" et c'est vrai, le premier brisage de 4ème mur avec la fin, mais qui permet de mettre en parallèle les notions de cause et conséquence. Le hasardophonix a t-il créé le mono, ou bien les entités ont-elles créé l'univers et le hasardophonix ? En plus, nous avons rendu notre travail en retard, pas totalement parfait, pas au mieux de ce qui aurait été possible, mais qui fonctionnait plutôt bien, assez pour le délivrer. Ce n'est pas parfait, mais c'est fait, on a fait quelque chose ! Et puis finalement, une bonne partie des reporciels/critique, n'ont pas vu l'intérêt/apprécié le mono. Et pour ça, je suis donc paradoxalement content d'avoir reçu des avis de jury assez mauvais sur la réalisation, car - involontairement je pense - ils sont rentré dans mon jeu !


P.S. j'ai pas abandonné l'idée de changer de système de blog, mais c'est pas le plus urgent, et je vais pas arrêter d'écrire le temps de le faire. Donc pour l'instant, je reste ici.

Commentaires

1. Le mardi 20 mai 2014, 00:56 par Typhon

On entend pas mal l'influence de Reflet d'Acide sur la forme, et de Madore sur le fond et notamment une réminiscence de ça : http://www.madore.org/~david/weblog...

Sinon, moi j'ai pas compris les enjeux des personnages, Si Dieu est une start-up, qui sont les investisseurs ?
À moins que ce soient de faux Dieux (on voit mal de faux Dieux faire preuve de compassion à l'égard de l'humanité, ce serait plutôt le genre à être exploiteur comme dans Valérian).

Je trouve qu'en fait, y a beaucoup d'exposition autour de la cellule, l'Artisan explique ce que c'est et comment ça marche, mais par contre, l'élément perturbateur et le drame final sont assez bâclés. C'est dommage que l'accident qui conduit à ce que la vie soit une lutte de tous contre tous ne soit pas un peu plus développé...

Et je comprends pas l'utilité du personnage de Supérieur, qui n'apparaît pas. C'est un hommage à Godot ?

Typhon

2. Le jeudi 22 mai 2014, 00:36 par Athreeren

La première fois que j'ai vu une histoire dans ce genre, c'était « La Création », dans le recueil "Le K" de Dino Buzzati. Je n'ai pas retenu les autres, parce qu'elles m'ont toutes semblé redondantes après ça (même si « La Création » n'est pas forcément la meilleure histoire sur le sujet). Donc effectivement, ce n'est pas très original. Il y a néanmoins un intérêt au niveau de la vulgarisation sur la vie et la cellule, ainsi qu'une certaine poésie. Au niveau du son, la voix de l'auteur est toujours compréhensible, ce qui n'était pas évident vu la forme, mais c'est surtout désagréable à l'oreille. Après, je comprends l'intérêt de lui donner une voix surnaturelle, surtout vis-à-vis du contraste avec l'artisan ; ça m'a rappelé le Créateur dans le Disque-Monde, qui est une bestiole complètement quelconque qui parle normalement, au milieu de toutes les personnifactions anthropomorphiques qui parlent en majuscule ou en italique.

Et oui, la mise en abyme est assez évidente. Avoir un personnage nommé « auteur » est particulièrement flagrant. Heureusement que cet aspect n'est pas constamment présent, parce que ça peut vite devenir cliché (mais ce n'est peut-être que pour moi). J'ai trouvé la fin sur les contraintes de temps assez fine par contre.

Et évidemment, une allusion au club inutile.

3. Le jeudi 22 mai 2014, 00:42 par Athreeren

Pour répondre à Typhon :

J'aime beaucoup le texte de Madore, merci pour cette découverte.

Dans ce genre d'histoires, les investisseurs sont généralement des entités existant en dehors de l'univers qui n'ont pas forcément de lien avec lui (ou même d'intérêt, d'où la nécessité de les convaincre). Ce sont plutôt des observateurs, c'est d'ailleurs ainsi qu'ils sont présentés dans le mono. Ce ne sont donc pas forcément des entités connues de l'humanité.

Comme pour le croque-mitaine et le Père Noël, on ne fait intervenir Dieu de façon visible que si c'est absolument nécessaire à l'histoire. À ce sujet, voir « Murder Mysteries » de Neil Gaiman, surtout dans sa version BD. J'expliquerais bien pourquoi, mais je ne vois pas comment mettre de spoilers sur cette plateforme.

4. Le lundi 26 mai 2014, 01:41 par Typhon

Je ne me souvenais plus de son titre, mais j'ai également lu et apprécié cette nouvelle de Buzzati (quoique ma préférée restera peut-être "La leçon de 1980").

Typhon

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet