Blog personnel d'Arthur Milchior - Être monosexuel/romantique est sexiste - Commentaires2024-01-01T14:35:35+01:00Arthur Milchiorurn:md5:2a81812e696e67be5228f8c1b4799b0cDotclearÊtre monosexuel/romantique est sexiste - LCFurn:md5:df616b0f5ae1411954d674fc2eaa044d2016-05-12T01:58:37+01:002016-05-12T00:58:37+01:00LCF<p>"trigger warning"<br />
*Avertissement</p>
<p>Pour le reste, Ath' a très bien réinventé l'eau tiède, Je ne saurais mieux formuler les mêmes arguments, auxquels Je souscris.</p>Être monosexuel/romantique est sexiste - Arthur Milchiorurn:md5:ebd0ff00290aaef8881f4912b38bd5302016-04-21T22:19:05+01:002016-04-21T21:19:05+01:00Arthur Milchior<p>>Je sais que j'ai blessé Arthur en exprimant que des arguments de cet article m'irritaient.</p>
<p>Blessé non. Étonné uniquement. D'un côté, je me demande s'il aurait fallu des trigger warning, de l'autre, je ne sais pas lesquels mettre. Et rendu curieux de lire ta réaction. Je prétend être capable de me remettre en question si je dis une connerie, ce qui est déjà arrivé, et je voulai juste savoir quel était ma connerie pour éviter de la refaire. Dans le cas de cet article ça me semblait d'autant plus important que mes idées sont loin d'être fixé, et j'avais plus envie d'exposer des reflexions que de tirer une conclusion.</p>
<p>> mais entendre une variation du bon vieux "être homo ce n'est pas naturel, force-toi", c'est un peu "too soon", pour moi en tout cas.</p>
<p>J'avoue que je n'aurai jamais vu une variation de cette phrase ici. Certes, l'ami qui co-écrit n'est pas d'accord avec l'argument classique donné pour lutter contre toutes les horreurs que tu énumères. Mais ce n'est pas parce que l'argument ne convainc pas que ça implique que l'un de nous deux dise que ce n'est pas «naturel» (outre le fait que j'ai du mal à voir le sens du mot naturel ici)</p>
<p>>Il y a aussi le fait que je pige toujours pas si l'acte sexiste, dans cette théorie, c'est le fait de se dire gay, ou le fait d'être gay.</p>
<p>Je défend depuis un moment que quelqu'un est X s'il dit «je suis X». Donc pour moi, tes deux propositions sont équivalentes. Je vais reformuler en «le fait de se dire gay, ou le fait d'être attiré par des hommes.» Je tiens à attirer ton attention sur un point sur lequel je n'ai pas insisté en écrivant: je dis gay car je donne des exemples qui concernent mon vécu. Mais comme le titre et l'introduction le laissent entendre, hétéro est autant sexiste que homo. Donc un argument homophobe tiré de mon billet serait aussi hétérophobe. (Ceci dit, vu le contexte sociétale, je trouverai moins dangereux de sortir un argument hétérophobe qu'homophobe)</p>
<p>De ce que je comprend, c'est le fait d'être attiré par un unique genre qui est cissexiste, parce que cela implique qu'on est capable de distinguer le genre de la personne. Que si l'on est capable de dire que tel type de gens nous attire, utiliser le genre de la personne pour qualifier cette attirance est potentiellement problématique. Même si utiliser une caractérisation plus précise de ceux/celles qui nous attirent reviendrait à donner des détails par trop intime/trop compliqué pour être réaliste.</p>
<p>Pour reprendre le commentaire de Athreeren, l'autre côté sexiste serait alors d'utiliser l'étiquette dans un sens prescriptif. Dire que l'étiquette va influer de la manière dont je me comporte avec quelqu'un.</p>
<p>>Mais pareil, je revois la partie "société hétéronormative" du tableau, et je pense à cette fille qui pète un plomb parce que pour un fois un homme ne veut pas coucher avec elle (il est gay), et je pense à ce garçon qui a embrassé de force la pote de sa pote contre un coin de mur pour lui prouver qu'elle avait envie de lui (elle est lesbienne).</p>
<p>Je dois avouer avoir du mal à voir le rapport avec ce billet. C'est deux trucs assez triste, et le second même révoltant, même si malheureusement vça semble aussi assez courant.</p>
<p>>Il y a aussi que dans mon expérience personnelle, chaque fois que j'ai agi contre mon attirance, que je me suis forcée pour faire plaisir à quelqu'un, ça a tourné au désastre, me biaisant de ce côté.</p>
<p>Je suis désolé pour toi. Si ce n'est pas clair, je ne voulais pas dire qu'il fallait se forcer à aller avec tel type de personne, et je ne conseillerai ça à personne (en supposant que j'ai le moindre conseil à donner). C'est même la raison de ma conclusion que je trouve paradoxale, où je dis que, même si être monosexuel est sexiste, ça me semblerait toujours acceptable, aussi paradoxale que ce soit de dire que quelque chose de sexiste serait acceptable.</p>
<p>>Et... ouais, c'est essentiellement pour ça que j'étais énervée après avoir lu cet article. Mais en même temps, ça n'a pas de sens que je sois énervée contre cet article.</p>
<p>Je trouve que tu donnes des très bons argument pour ton énérvement. Cet article n'est pas un article de math, et je l'écris comme un article purement théorique, en étant coupable d'oublier que des gens pouvaient se sentir concerné. Ce qui est un défaut qu'on a un peu pu me reprocher sur d'autres textes, comme les IMS, ou en témoignant, j'oubliais à quel point ça pouvait triggerer des gens.</p>
<p>> Il s'agit d'une personne qui n'a même pas pris l'initiative de partager son opinion publiquement sur Internet, puisque ses propos ont été rapportés par une personne qui les trouvait intéressants.</p>
<p>Iel a quand même commenté, c'est ellui les textes en italique. Et si je rapporte, c'est bien parce que je trouve ces argument intéressant, et que je suis au moins en partie d'accord.</p>
<p>>Je voulais simplement revenir m'expliquer sur mes déclarations faites sur Twitter et rassurer Arthur qui m'a paru blessé de ma réaction.</p>
<p>Je t'en remercie</p>Être monosexuel/romantique est sexiste - @now@nurn:md5:9097082bc362becc8875fcad51b1034a2016-04-21T21:05:54+01:002016-04-21T20:05:54+01:00@now@n<p>Bon, je reviens pour éclaircir mes propos tenus à chaud. Je sais que j'ai blessé Arthur en exprimant que des arguments de cet article m'irritaient. Je n'ai pas précisé les raisons de cette irritation parce que je ne les avais pas identifiées précisément.</p>
<p>Finalement, ce n'est qu'une question de vocabulaire. Ou plutôt, une question de contexte.<br />
Je comprends qu'il est discuté dans cet article la question de la transphobie, notamment dans la façon dont les personnes gays écartent des partenaires, parce qu'Arthur en a discuté avec une personne en particulier et a souhaité revenir dessus.<br />
Je comprends qu'il est discuté dans cet article de la reconnaissance et de la place dans la société, notamment dans ses infrastructures romantiques et/ou sexuelles, des personnes non-binaires.<br />
Je comprends qu'il se pose la question de savoir jusqu'où nos sensations intimes apprises, acquises dans notre culture et notre société, sont coupables.</p>
<p>Ce qui s'est passé, c'est que mes propres repères, mon propre milieu, m'a fait oublier les problématiques des relations entre la partie LGB et la partie T/BN de nos camarades MOGAI au profit des relations entre les personnes hétérosexuelles homophobes et les personnes homosexuelles dans la culture dominante.<br />
Par exemple, quand je lis "ça m'a toujours paru complètement stupide de dire qu'on nait gay et qu'on ne choisit pas puisqu'à un moment on fait bien le choix d'agir dans son attirance", je serre les dents, j'inspire calmement par le nez, je re-serre les dents, parce que le "on naît gay" est apparu en réaction à ces charmantes réactions hétéronormatives que sont la psychiatrisation, les camps de correction, les mariages forcés, les viols correctifs... Bref. Cette formule est née pour s'opposer au changement, parce que quand on dit à un hétéronormatif "être homo est un choix", il comprend "oui oui bien sûr que je vais redevenir hétéro". C'est clairement pas les non-binaires et les trans victimes de transphobie qui sont à l'origine de ça, mais entendre une variation du bon vieux "être homo ce n'est pas naturel, force-toi", c'est un peu "too soon", pour moi en tout cas.<br />
Il y a aussi le fait que je pige toujours pas si l'acte sexiste, dans cette théorie, c'est le fait de se dire gay, ou le fait d'être gay. Pour moi ça change quelque chose. L'un part sur le débat des étiquettes, que je peux recevoir, l'autre part sur un sentier que je n'aime pas du tout. Je suis d'accord que la transphobie ne peut pas être acceptée sous couvert de "vérité" du genre masculin ou féminin ("je préfère les vrais mecs/filles" est une phrase profondément, profondément transphobe, et je ne défendrai pas quelqu'un qui s'en sert). Mais pareil, je revois la partie "société hétéronormative" du tableau, et je pense à cette fille qui pète un plomb parce que pour un fois un homme ne veut pas coucher avec elle (il est gay), et je pense à ce garçon qui a embrassé de force la pote de sa pote contre un coin de mur pour lui prouver qu'elle avait envie de lui (elle est lesbienne).<br />
Il y a aussi que dans mon expérience personnelle, chaque fois que j'ai agi contre mon attirance, que je me suis forcée pour faire plaisir à quelqu'un, ça a tourné au désastre, me biaisant de ce côté.</p>
<p>Et... ouais, c'est essentiellement pour ça que j'étais énervée après avoir lu cet article. Mais en même temps, ça n'a pas de sens que je sois énervée contre cet article.</p>
<p>Il s'agit d'une personne qui exprime son opinion sur la façon dont nous devrions gérer la non-binarité du genre. Il s'agit d'une personne qui n'hésite pas à questionner ce qu'on appelle des sentiments "naturels" comme l'attirance, puisqu'ils sont en réalité construits socialement, donc empreints des oppressions existant dans la société. Il s'agit d'une personne qui veut souligner que même si ça paraît anecdotique, les rejets amoureux peuvent vraiment blesser et dégrader les personnes trans et les personnes non-binaires. Il s'agit d'une personne qui n'a même pas pris l'initiative de partager son opinion publiquement sur Internet, puisque ses propos ont été rapportés par une personne qui les trouvait intéressants. Où est le motif d'irritation ? Nulle part en fait.</p>
<p>A quelle conclusion j'en viens ? Aucune. Je voulais simplement revenir m'expliquer sur mes déclarations faites sur Twitter et rassurer Arthur qui m'a paru blessé de ma réaction.</p>Être monosexuel/romantique est sexiste - Athreerenurn:md5:b04aff9d85a9cf76167d15f1cd10ccd72016-04-19T21:45:55+01:002016-04-19T20:45:55+01:00Athreeren<p>Si on ne justifie pas son manque d’intérêt, la personne peut y projeter le pire, donc c’est parfois mieux de le préciser quand c’est un critère qui n’est pas hiérarchisé (dans ce contexte précis, il n’est pas « mieux » d’être une femme ou un homme. L’oppression des trans par contre est évidente à tous niveaux). Il est même possible que la personne demande la raison du rejet, auquel cas refuser d’en donner une risque d’être pris comme une attaque ; certains pourraient même devenir violents à cause de ça, donc avoir une raison « innocente » peut parfois être pratique. Mais comme tu le montres, c’est loin d’être innocent dans le cas d’une personne non-cis.</p>
<p>Il est intéressant de comparer avec d’autres classifications. Par exemple, tout le monde ne considère pas que vouloir sortir avec les gens d’une certaine race relève du racisme. Pour des critères esthétiques, même s’il serait franchement insultant de répondre « tu n’es pas assez beau/belle pour moi », on se fait rarement d’illusions sur les chances qu’on a en abordant quelqu’un de bien plus beau que soi. Pour les couples hétérosexuels, il est tellement impensable que la femme soit plus grande que l’homme que ce n’est pas considéré comme intolérant de mettre une barrière de taille comme dans les parcs d’attraction (ce qui est d’ailleurs aussi un problème pour les femmes trans) ; « tu est trop petit / trop grande » est acceptable, mais « tu es trop gros(se) » serait le comble de la goujaterie. Pour l’âge, c’est tellement accepté qu’on peut parfaitement traiter de pervers une personne beaucoup plus âgée qui nous fait des avances (et plus encore quand il s’agit de pédophilie). Je ne sais pas d’où vient la différence de traitement pour toutes ces classifications. Je me demande aussi si on peut tenir un raisonnement similaire pour les personnes mono et poly : « désolé, j’ai déjà un partenaire » peut-il être considéré comme une forme d’intolérance ? Sinon, serait-ce le cas si le monoamour était l’exception ?</p>
<p>On ne choisit pas envers qui on est attiré ; je ne pense pas que ce soit inné non plus : je suis à peu près certain que si on avait plus de représentations d’attractions homosexuelles, il y aurait beaucoup plus de personnes bi. On choisit avec qui on veut sortir ou coucher par contre, mais comme sortir ou coucher avec quelqu’un n’est jamais un dû, on ne peut pas accuser quelqu’un d’être X-iste pour cette raison. Ça peut valoir le coup de se poser la question pour soi-même si on a tendance à ne sortir/coucher qu’avec des personnes similaires par contre, mais c’est un choix personnel si on veut y changer quelque chose (et sortir avec quelqu’un juste parce qu’il est X serait assez répugnant).</p>
<p>Je trouve que les orientations sexuelles ne sont utiles qu’à titre descriptif (et donc dans les grandes lignes : si on ne sort presque qu’avec des hommes, et si la plupart des femmes avec qui on est sorti appartiennent à un lointain passé, il est plus pertinent de se dire androsexuel que bi) et non à titre prescriptif. Or si on est public sur son orientation (et que ce n’est pas pansexuel évidemment), les gens risquent de la considérer comme prescriptive, et on peut passer à côté de belles occasions. Donc autant ne rien dire. C’est pourquoi j’aime bien la notion de sapiosexualité, qui a l’avantage d’être complètement floue sur le genre (là encore, on peut considérer qu’elle rejette de nombreuses personnes et est donc intolérante. Et là encore, j’assume complètement le type de personnes envers lesquelles je suis attiré). Pour les luttes contre l’oppression, c’est la fonction descriptive du mot qui importe, donc considérer ces termes uniquement dans leur sens descriptif me semble être la meilleure solution.</p>Être monosexuel/romantique est sexiste - ClaXusurn:md5:42d637b97a988aed387aea473ac06ac92016-04-19T15:42:48+01:002016-04-19T14:42:48+01:00ClaXus<p>J'ai toujours eu cette intuition moi aussi. C'est pour ça que j'ai du mal aux gens qui se disent purement monosexuels.</p>
<p>C'est une des bases qui me pousse à dire d'ailleurs que le sexisme est comme tu le dis, quelque chose qui nous compose tous... C'est pour ça que je n'ai jamais fait de différence de traitement dans ma vie - enfin après mes quartorze ans, permettez moi d'avoir été un ado con - selon le sexe dans mes choix d'amis et plus.</p>
<p>Mais oui je crois que la bonne solution est celle-là : arrêter de considérer les choses comme toujours stoppées et figées, donc dire "homo", "hétéro", etc. Nous ne savons de quoi est fait demain, et à moins de se fermer totalement à certaines possibilités, et c'est pour moi précisément ici que se trouve le sexisme monosexuel, nous pouvons tous passer d'un état à l'autre.</p>
<p>Considérer l'individu en tant que tel résoudra tous nos problèmes, nous le savons depuis longtemps mais par nos choix de société, de consommation et de demain, nous continuons vers l'opposition donc vers les communautés et les divisions qui sauront toujours détruire toute unité et compréhension réelle de l'autre.</p>
<p>D'ailleurs j'en profite, j'écoute avec attention tout ce que tu communiques, c'est intéressant et je le lis et te soutiens au moins par la pensée, mais mon approche s'agira toujours de dire que c'est le système qu'il faut attaquer (ce que j'essaie de faire...), plus que les gens, qui eux en sont en partie les conséquences. Mais en attendant il faut colmater les brèches... Et c'est surement ça qui fait que cette société tient encore à peu près debout... donc bravo.</p>
<p>Oh et attention, le problème que tu soulèves là, c'est un peu le problème pourri intra-communauté qui nous divise. En a-t-on vraiment besoin ? Je ne crois pas... mais bon ça a l'avantage d'être intéressant et de nous faire progresser.</p>
<p>Bref, bonne chance à toi et à tous les autres, car malheureusement je crois que vous aurez du boulot jusqu'à la fin de votre vie...</p>