Rédaction mathématiques

Je suis actuellement doctorant, en 3ème année. Autant dire que je rédige, que j'écris. Beaucoup. Plus précisément que je réécris. Sans arrêt. La thèse un peu, mais indirectement. En vrai, je réécris des articles de recherche, jusqu'à ce qu'ils soient lisible. Comme ça, ça fera de la matières pour le tapuscrit de thèse, et les retours des referee permettront d'anticiper les retours des rapporteurs de la thèse.

Sauf que c'est très dur d'avoir un article lisible. C'est très long de relire. J'ai un article en cours de rédaction qui fait 79 pages. Pour un seul résultat. Bon, 79 pages, ce n'est pas que l'algorithme et sa preuve, c'est aussi introduction, définitions, conclusion, bibliographie, table des matières (avec 61 sections/sous-sections/sous-sous-section, je me suis permis) et index (124 entrées). Je vous déconseille très fortement l'article de 79 pages. Vraiment. C'est pas ce genre de pratique qui va me permettre d'avoir une bibliographie bien fournie.

Quand j'ai fini la 1ère version de ce papier, à l'été 2013, il faisait 30 pages. Et depuis, j'ai l'impression de n'avoir fondamentalement rien rajouté. À part 49 pages d'explications, d'exemples, d'illustrations. Et cette inflation n'est pas finie.


Ok, j'exagère quand je dis qu'il y a un seul résultat, en vrai j'ai deux algorithmes. Parce que, un truc marrant, c'est que j'utilise uniquement des preuve constructive. Or une preuve constructive, c'est un algorithme. Donc j'ai deux algorithmes, dont un en temps exponentiel, qui est la preuve de mon algorithme en temps O(n log(n)). Ce qui nécessite donc en plus que je rajoute des explications du style «Ne vous en faites pas, ce lemme introduit un algorithme A en temps exponentiel alors que ce papier promet que le problème est décidé en temps O(n log(n)). Mais il n'y a pas de contradiction puisque l'algorithme A n'est pas utilisé dans la décision du problème. Mais non, ça ne veut pas dire que l'algorithme A ne sert à rien.»


Voici quelques illustrations des problèmes que j'ai: «Tu dis que la preuve de ton lemme est claire par une simple étude de cas. Mais c'est pas si claire.»
Puis une semaine plus tard, après avoir rédigé les 5 cas:
«C'est pas la peine de faire une preuve si longue, c'est totalement trivial.»

Ou encore «Met une introduction à ta section. Et ce paragraphe ne sert à rien.»

Pour tout dire, je dois être tellement illisible que mon directeur de thèse m'a récemment demandé en LaTeX si j'utilisais les labels.

De manière moins anecdotique, j'ai 119 calculs qui font plusieurs lignes. Par exemple, dans celui mis dans l'imageespace.png, j'ai une liste d'équivalences. Eh bien, ce n'est pas simple de savoir comment le présenter. Tel que c'est fait, j'ai choisi d'avoir plein d'espace, qui ne rendent pas forcément les lignes très lisible. Mais dans l'image suivantediagonale.png, ce n'est pas simple de voir exactement ce qui change d'une ligne à l'autre.

Commentaires

1. Le mardi 30 juin 2015, 11:55 par Typhon

« Mais non, ça ne veut pas dire que l'algorithme A ne sert pas à rien »

Il y a une négation de trop ou l'algorithme A ne sert à rien ?

« mon directeur de thèse m'a récemment demandé en LaTeX si j'utilisais les labels. »

Il parle en LaTeX ton directeur de thèse ?

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