De la révision, ou réponse avec 5 ans de retard à la responsable de niveau

Ce billet est une réponse à une remarque faite durant ma seconde par la responsable de niveau, en commentaire sur le bulletin trimestrielle. J'explique aussi pourquoi je n'ai pas l'habitude de réviser. Néanmoins vu que mon avis n'intéressera surement personne, et que je n'enverrai pas cette lettre à sa destinataire, ça sera un défouloir.

"Niveau très hétérogène, devrait tout travailler autant que les mathématiques"

Mais, chère Mme B, je travaille tout autant que les mathématiques. Ou, si vous préférez que je le dise autrement, je ne travaille rien !

Je ne sais pas ce que vous pensez de moi, mais à part 2 ou trois trucs, comme la formule des racines du polynômes du second degré, ou que (f(g(x))'=g'(x)f'(g(x)) je n'ai jamais rien appris par cœur au lycée. Et maintenant je peux le dire, je ne faisais pas mes exercices. (Ce qui n'était pas un secret, Mme C, professeure de Mathématique durant mes 3 années de lycée ayant pu le constater à chaque fois qu'il lui prenait la fantaisie de m'interroger sur un exercice à faire)

Je dirai même plus, je travaillais toutes les matières plus que les mathématiques, et je suis bien conscient que la listes des événements et leurs dates, c'était pas comme un théorème, on ne pouvait pas le retrouver quand on en avait besoin. (enfin si, si l'état était suffisamment intelligent pour nous permettre d'utiliser internet lors des examens. Car pour l'utilité qu'on en a, savoir les grandes lignes de l'histoire suffit, donner les année de chaque fait historique, et alors pouvoir dire si la choucroute a vapeur a été crée avant ou après que la révolution des cheminots martiens aient eu lieu n'ait pas forcément très intéressants, et si on en a vraiment besoin, deux petits tours sur wikipédia (ou n'importe quel encyclopédie en ligne ou sur l'ordinateur, si on pense que wikipédia n'est pas fiable) et la question est réglée.

Et, la dissertation d'histoire, c'est un peu plus qu'une question de bien avoir tout appris par cœur chez soit, or c'est toujours ça qui m'a plombé.

Bon, je ne dirai pas que je connaissais parfaitement toutes l'histoire, j'étais loin de là... mais c'est intéressant de noter que les seuls examens où j'avais la moyenne en histoire-géo au lycée était des interrogations de connaissances, types informations factuelles à apprendre par cœur.

De même en langue vivante, quelle idée de nous noter sur des commentaires de textes et rédactions à faire dans la langue à apprendre, alors que même en français, j'ai jamais été fichu de faire ça correctement. (Mention spéciale au prof d'anglais de Paris VI, avec comme note; deux interrogations surprises, et des questions du genre "Give the date of Mary Stuart death"... Certes il l'avait certainement donné la date une ou deux semaine plus tôt, ainsi que des dizaines d'autres dates, mais si j'ai choisi de faire une licence math-info, c'était pas pour apprendre ce genre de bêtise... à la limite, l'histoire du protocole cryptographique utilisé par Mary Stuart aurait pu être intéressantes, mais ça il en parlait pas. (Lisez l'excellent bouquin, l'histoire des codes secrets, ça se lit comme un roman et c'est passionnant) mais là je m'éloigne, je voulais en rester au lycée))

Depuis que j'ai eu le bac, je n'ai presque plus rien appris par cœur. Au niveau Université, les mathématiques, et l'informatique, il faut comprendre. Un physicien m'avait dit qu'un examinateur à un oral lui avait dit de laisser tomber les équations exactes, et de plutôt lui raconter une histoire pour lui dire comment le calcul se passait et qu'il pouvait prouver son résultat. Et c'est exactement ça.

Si on a compris ce dont le cours parlait, on se souvient en gros des points principaux et on peut faire les exercices. Alors certes, quand le théorème porte le nom d'un mathématicien, on ne peut pas le deviner et il faut l'apprendre. Ou encore en informatique, l'ordre des arguments d'une fonction doit être connu par cœur, si on ne veut pas avoir à regarder la documentation toutes les minutes.(Mention spéciale aux fonctions fold, d'oCaml, qui prennent tous une fonction f, mais dont l'ordre des arguments qu'on doit passer à f change si on utilise fold sur des listes, ou sur des ensembles/Map). Mais même, ce dont on a vraiment besoin, c'est ce dont on se sert, et si on s'en sert on finit par le connaitre.

Ça peut être utile de relire et de faire des exos, je ne dis pas. Mais si on a besoin de passer énormément de temps à lire, relire, réviser, refaire des fiches, etc... c'est qu'il y a un sérieux problème quelque part et qu'à la base, on n'a pas compris.

La preuve, le seul cours que j'ai vraiment beaucoup révisé ce semestre, je l'ai raté.

Donc, pour conclure, une petite phrase que vous n'apprendrez pas par cœur j'espère.

Réviser, c'est inutile.

Commentaires

1. Le lundi 8 juin 2009, 23:29 par Blaireauman

Au lycée, je n'ai jamais beaucoup fait de par coeur moi-même, ni de révisions (pour le bac, j'ai seulement ouvert mon classeur de biologie pendant un peu moins de 2 semaines - en hist/géo, j'avais la plupart du temps un résumé de cours imprimé en police 5 sur un petit papier pendant les interros, et j'esquivais tout le temps les dissertations)

Mais dans certains cas, réviser est nécessaire, comme par exemple, au hasard, des oraux de CAPES - surtout pour le montage - et donc je m'inscris en faux. Bon, mettons une petite faux. Mais quand même. La nature de l'épreuve, et surtout le peu de temps à disposition, font que dès qu'on a le sujet du montage, on doit savoir vers quels bouquins s'orienter en biblio, et le plan du montage doit tomber illico, pas le temps de réfléchir.

Je me permettrai de rajouter, puisque je suis sur le blolg d'un matheux, que les maths, ça sert à rien. Les gens qui sortent de prépas scientifiques, le premier truc qu'ils oublient, c'est les maths.

2. Le mardi 9 juin 2009, 07:01 par N

La mémoire se travaille : dans les connaissances et le savoir-faire, je pense que l'apprentissage au cours d'une vie tient à 50/50 entre la mémoire et les connaissances. Au début, les connaissances ne marchent pas sans la mémoire. Si le but du jeu, c'est de ne faire que des math, et que tu croies que tu n'apprends plus rien en mathématiques, alors pourquoi pas. Mais c'est une grosse blague.

D'une part, je ne vois pas pourquoi tu supposerais qu'il ne faut faire que des maths (ou des sciences), à moins d'être sacrément obtus. C'est souvent dans la diversité et dans l'ouverture qu'on trouve la solution à ses problèmes. M'enfin après tout, c'est toi qui vois.

D'autre part, je refuse de croire que tu n'apprends rien dans tes cours : d'abord, en math, tu es sûrement passé par là, comme tout le monde, en primaire ou ailleurs, et aujourd'hui tu retiens certainement, sans réviser, par exemple, le plan d'un cours que tu suis. Ce n'est pas une raison pour refuser d'utiliser sa mémoire. Si en histoire, tu as du mal à apprendre des dates, c'est que tu ne t'y es tout simplement jamais mis qu'au lycée, et que ton cerveau n'a aucune date pré-enregistrée dans la case «XIVe», du coup c'est difficile d'en apprendre 5 d'un coup.

C'est comme les gens qui veulent à tout prix utiliser leur voiture pour aller d'un point à un autre. C'est sympa la voiture, mais parfois ça sert à rien de tout comprendre, à moins qu'on ne veuille jamais prendre de risques. L'approximation est nécessaire au début.

Ça m'agace, tous ces futurs prof de math qui pensent qu'il ne faut surtout pas qu'un élève retienne quelque chose sans le comprendre... (Je ne dis pas que tu seras prof, je n'en sais rien.) Comment croyez-vous qu'on apprend une langue ? On est pas des ordis, tout ne peut pas être «programmé clairement» dans notre tête ; il restera toujours des indéfinis.

3. Le mardi 9 juin 2009, 10:09 par Sven

Bounjour Arthur, je viens içi aussi donner mon avis éclairé d'étudiant diplômé.

Le Blaireau à raison !

Sven.

4. Le mardi 9 juin 2009, 10:49 par wlad

C'est sûr que le par-coeur concerne plus les moyens mnémotechniques techniques en russe, pour ma part.

Exemples :

"Voisin, ça se dit Sassied, parce que c'est celui qui s'assied à côté de toi". (copyright moi)

5. Le mardi 9 juin 2009, 10:53 par Arthur Rainbow

@BM, Sven, je tentais d'appliquer la méthode d'Asp Explorer. Ne me pensez pas dans la position Masson. Et c'était pour le plaisir de faire un "nanananère" à BM.

@BM Je ne connais pas du tout ta matière, donc je ne peux pas répondre... je te crois volontier si tu me dis qu'il y a des truc à savoir.

@ N et BM, je ne fais pratiquement plus de mathématique, je suis en informatique uniquement depuis plus d'un semestre (encore que l 'informatique ressemble parfois beaucoup aux maths)

@NPour les langues, le par coeur, je suis d'accord. Là au contraire, c'est les commentaires à écrire qui m'étonnaient plus. Mais c'est vrai que j'ai oublié de préciser que je pensais que mon propos s'appliquait.

En histoire, j'apprenais les dates, et si j'ai tout oublié aujourd'hui ou presque, le par coeur lui n'était pas un problème.

J'apprenais surement au primaire. Oui. Je me souviens avec horreur des tables de multiplications, des conjugaisons.

Je parlais de chose plus récente.
Ce que je dis, c'est que j'ai relu les cours photocopié ou en livre que nous avait donné les profs, mais ça fait un moment que je me débrouille sans avoir besoin de faire l'effort d'apprendre par coeur le contenu.

Mais, encore une fois, je parle de math à l'université (niveau 1ère et deuxième année) et d'informatique, (1ère à troisième année d'université et niveau licence 3 aux écoles normales supérieures)
L'approximation est indispensable, je ne nierai certainement pas ça, mais je vois pas le rapport.

Enfin, je ne connais aucun futur prof de math, et j'espère ne pas devenir prof, je ne pense pas avoir jamais la patience d'enseigner. Donc je ne peux pas répondre à la fin.

6. Le mardi 9 juin 2009, 11:11 par Blaireauman

@ Arthur

Et moi je te fais un "nananère" parce que tu es coincé avec un problème de maths en info, et que les maths ça sert à rien, c'est super barbant... Mais t'es en info, alors t'es coincé hahhahaa ! nanananère !

Bon je sors avant de prendre une baffe

7. Le mardi 9 juin 2009, 12:40 par Arthur RAINBOW

@BM, le problème m'a fait passé du temps, mais je n'ai pas besoin de le résoudre. C'était juste un truc sur lequel je suis tombé. Ca n'a pour moi aucun intéret.

Sinon, dans le même genre, lend=prêter, car on est toujours lent à préter... Oui, je suis aussi nul en français qu'en anglais.

8. Le mardi 9 juin 2009, 22:47 par N

J'ai du mal à ne pas considérer que faire de l'info, c'est simplement faire des math sur ordinateur. (J'ai sûrement tort.)

9. Le mercredi 10 juin 2009, 10:34 par Arthur RAINBOW

c'est différent.

Par exemple, il arrive souvent qu'on soit incapable de dire à quel vitesse un programme s'executera, parfois au mieux on peut donner une borne.

Mais la borne dira "dans le pire cas, ça prendra 10 ans" et ne dira pas que "En moyenne, ça prendra 1 heure". Alors on lance plein de fois le programme, et on mesure le temps que ça prend, et on dit "après les expériences, la moyenne est de 53 minutes"... Donc il peut nous arriver de travailler beaucoup plus comme des sciences expérimentales.

Mais oui, il y a une grosse partie, c'est des maths avec un ordi. Surtout en cryptographie

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