vendredi 14 décembre 2018

Altruisme efficace et critiquer les actions militantes, réponse à ce paradoxe

Depuis quelques temps, je me suis intéressé à la notion d'Altruisme Efficace (EA, pour Effective Altruism). Mes lectures à ce sujet sont intéressante[1], et j'aimerai juste rajouter au débat une petite idée qui m'est venue, qui me semble importante, et que je n'y ai pas encore rencontré. Si l'idée est déjà présente quelque part, alors je peux au mois signaler qu'elle est bien trop cachée, et devrait être présentée dans n'importe quel introduction à ce sujet.

Note

[1] J'ai tenté de rejoindre le groupe parisien, mais pour l'instant, je n'ai rien vu d'autre que des discussions. Si je pense avoir été plus efficace avec les interventions en lycées (dont j'ai pourtant questionné l'intérêt) qu'avec cette association, j'ai préféré ne pas y retourner.

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lundi 3 décembre 2018

Le dilemme du tunnel dans Atlas Shrugged

Selon moi, un des passages les plus marquant d'Atlas Shrugged, c'est le dilemme du tunnel. Je vais tenter de l'abstraire[1]. Je ne sais pas comment formaliser exactement ce dilemme en un jeu formel. Ce n'est d'ailleurs pas le but ici. J'espère garder les détails important et uniquement cela[2]. Une fois présenté, je tenterai de partager de maigre réflexion que ça m'inspire.

Notes

[1] J'avais tenté de le décrire en détail. Il est inutile de suivre ce lien pour comprendre le billet actuel

[2] il a été très dur pour moi de savoir exactement ce qui était important ou non.

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lundi 28 mai 2018

Cheminement de pensée: Personne introvertie et pas toujours certains des bienséances

Situation

Je suis mentalement épuisé après avoir parlé à des tas de dizaines d'inconnus, plusieurs jours d'affilés.

Une amie A me propose de venir la voir chez elle. Pas plus de 2 heures longtemps, car elle a un rdv après avec B et qu'elle voudra être seul avec son autre rdv. A me propose du thé, ainsi qu'à C, un autre ami à elle, qui était sur place.

B arrive plus tôt que prévu. Alors que le thé infuse mais n'est pas servi. On nous présente, et A demande à l'autre invitée si elle veut une tasse. A précise qu'on se retrouvera avec des tasses moins remplies. Mais c'est pas grave.

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mercredi 21 février 2018

Problème du Trolley, ce que vous devez faire si je suis sur la voie

TW: mort, suicide et meurtre. Problème du Trolley.

Un problème super classique d'éthique est le suivant: tu es devant une voie de chemin de fer. Un train arrive. Il va rouler sur 4 personnes qui sont attachés aux rails de la voie principale. Mais tu peux le faire changer de voie pour qu'il roule seulement sur le seul type attaché à la voie secondaire. Doit tu le faire changer de voie ?

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dimanche 11 février 2018

Quitter un groupe, selon le réseau social utilisé

Parmi les quelques modes de communications que je connais, twitter a une particularité assez étranges. Il est particulièrement difficile de s'éloigner d'un groupe.

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lundi 4 mai 2015

Pardon

Après le «merci», les «pardons».

C'est marrant... OK pas marrant, je devrai vraiment arrêter de l'utiliser, ça me cause des problèmes. Pour moi, «marrant» est synonyme d'intéressant. Par exemple, je dis que «ce qui est marrant avec les maths», alors que les maths me passionnent mais me font pas rire... Bon, sauf Blagues mathématiques et autres curiosités, encore que la blague dont le ressort est sexiste, ou celle dont le ressort est l'insulte «pédé», je m'en serai bien passée.

C'est intéressant, autant j'aime pas entendre «merci», autant je suis impressionné quand on me dit «pardon», ou «excuse-moi». Bon, sauf si c'est «excusez-moi, je voudrai passer». Peut-être trop impressionné, si mon co-auteur avait pas pris du temps pour s'excuser en 2013, j'aurai jamais perdu un an et demi à accepter de retenter de bosser avec lui.

Et pourtant, c'est dur à dire «pardon». Et parfois, je dois le dire, vu que je suis pas un être parfait,


Je remarque quelques points communs dans toutes mes excuses:

  • Je les fait à l'écrit. J'ai récemment vu quelqu'un auprès de qui je voulais m'excuser. J'ai rien dit. Bon, faut dire qu'au lieu de me dire bonjour, quand la personne m'a vu, elle a quitté la pièce. Et la fois d'avant, y avait pleins de gens autour de nous, et j'avais pas moyen de prendre la personne à l'écart... Bref. L'avantage, c'est que ça évite de sortir des bêtises en parlant, à l'écrit on peut se relire et on dit moins de bêtise... Ou pas:
  • J'ai envie de rejeter la faute. C'est systématique. Tu m'as mal compris. J'écris toujours ça dans mon email. Puis je le supprime de l'email. Mais sérieusement, la personne a des supposition sur ce que j'ai voulu dire/faire, et même que ces suppositions sont insultantes pour moi. Et puis, cette personne a fait quelque chose qui a causé ce truc qui l'a vexé/insulté/lui a fait peur, c'est sa faute aussi. Puis je re-supprime tout ça de l'email.
  • J'ai une question pour la personne. Ça permet de justifier l'email. Je n'écris pas que pour m'excuser, je suis au dessus de ça, l'avis des gens, je m'en fiche, si on est à ce point là, c'est que de toute façon, c'est pas mon ami-e, je n'ai pas envie de faire perdre encore plus de temps à la personne, surtout si elle me trouve désagréable, et lire une lettre d'excuse lui prendrait du temps. À chaque fois, la lettre va à quelqu'un que je fréquente régulièrement, et que pour diverses raison, je ne peux pas ne pas fréquenter[1], donc la question naturelle est:
    • Comment faire pour que ça aille mieux et ne se reproduise pas. Avoir des détails sur ce qui est gênant, pour comprendre ce qui doit changer.
    • Mais ça peut aussi être de savoir si ça le dérange que je fasse un truc qui le concerne. Parce que, même si j'évite la personne qui m'apprécie pas, avec des connaissance en commun, un intérêt commun dans un domaine qui ne comportes pas des millions de gens actifs, on finit par se recroiser.
  • Je relis l'email. Énormément de fois. Même mes messages pour candidater à Normal Sup ou au doctorats ont pas été autant relu. Certes, ces messages sont plus factuels, un CV, tu peux pas trop inventer ce que tu mets dessus. Alors qu'une lettre d'excuse, faut réfléchir à ce qui est vraiment pertinent. D'ailleurs:
  • C'est probablement parmi les rares emails où je mets moins que ce que je voudrai mettre. Je suis TRÈS bavard[2]. J'ai tendance à faire des emails longs, à mettre tout ce que je veux dire dedans, voir à faire des listes. En théorie, c'est plus simple comme ça, pour mon interlocuteur, comme ça il n'oublie rien de mes demandes et peut vérifier qu'il a répondu à tout. Comme ma lettre d'excuse est une question par contre, je suis un peu forcé par cohérence de ne mettre que ce qui correspond à la question, pour ne pas faire perdre de temps à l'interlocuteur.


Ceci dit, j'ai découvert récemment un truc encore plus marrant[3]: les excuses anonymes. C'est à dire que deux personnes A et B me disent qu'il y a des personnes que j'ai vexé, qui ont trouvé que j'étais hautain avec elles. Que je leurs coupais la parole... Entre autre.

Ce qui est totalement possible. Déjà parce que j'ai l'habitude quand quelqu'un cherche ses mots, de lui proposer des mots, voir de compléter la phrase à sa place. Parfois à tort. Aussi parce que j'ai parfois tendance à être franc, à vouloir qu'on me dise en face ce qui va pas, et que je fais de même. Que quand on me demande une critique sur une œuvre ou un retour sur une activité, je fais une critique complète, que j'essaye constructive, avec entre autre tous les points négatifs, et pas seulement les positifs[4]. Parce que, quand je demande des retours, j'aimerai vraiment les avoir[5].

Je sais pas trop ce que mes amis pensent de moi, mais, j'ai cru comprendre que je suis bizarre même pour ceux qui sont eux-même geek/bizarre. Et ça me va très bien. Je suis parfaitement au courant qu'on peut aussi ne pas m'apprécier à cause de ça, et ça m'est égal. Les gens dont je parle là, ceux auprès de qui je m'excuse, je ne cherche pas/plus à être ami avec eux. Juste à ce que tout se passe cordialement quand les événement nous forcent à interagir ensemble, histoire d'avoir le moins de souci possible pour la suite.

Pour revenir à ce que je disais plus haut, deux personnes m'ont signalé des problèmes avec d'autres personnes. Et je suis TRÈS reconnaissant à ces personnes de me l'avoir dit. Sincèrement. Mais y a un truc marrant[6], c'est que:

  • Vu que l'information me parvient indirectement, je sais même pas exactement ce qu'il faut faire pour s'améliorer. La répétition déforme le propos original, et A et B me disent pas exactement la même chose, la vision qu'ils ont de moi influencent probablement leur propos.
  • Comme je sais pas qui est concerné par ce souci, la lettre d'excuses, je ne sais pas à qui l'envoyer. Ou plutôt, ben... elle est envoyé à pleins de gens. Pleins de gens potentiellement concernés. Qui sauront donc tous qu'il y a eu un problème- ce qui est pas bien grave vu que je prétend pas être parfait- mais qui a le risque d'encore plus détruire l'ambiance du groupe.
  • Et comme je sais pas qui est concerné, je sais pas qui éviter, ou à qui je peux encore demander des -échanges de- service. Vu que si ça se trouve, la personne avec qui je pensais m'entendre super bien, elle fait parti de ceux qui m'apprécient pas, mais qui osent pas me le dire en face car je suis trop hautain, ou car elle estime que c'est pas de son devoir de me faire m'améliorer, ou pour un tas d'autres raison.


Et puis, il reste un dernier truc marrant. Attendre la réponse. 48 heures de stress à chaque fois que Thunderbird annonce un nouvel email. La peur d'encore plus se faire enfoncer, d'apprendre que j'étais encore pire que ce que pensais.

Réponses qui parfois vient pas. Ou parfois super rapidement. Et qui de mon point de vue est toujours incomplet. À côté de la plaque. Mention spéciale à quelqu'un à qui je proposais de ne pas me rendre à un événement qui nous intéresse tous les deux, au cas où ça le mettrait trop mal à l'aise... Et où il me répond qu'il a pas le pouvoir de m'interdire de m'y rendre[7].


Et mes excuses si vous trouvez que vous avez perdu du temps à lire un billet pas intéressant.

Notes

[1] L'exception étant une lettre à M. Benguigui, qui avait très mal pris le sketch où je le tuais. Je ne sais pas s'il a reçu la lettre, si la responsable des humoristes lui a transmis. En tout cas, je n'ai eu aucune réponse.

[2] Je dis ça, car je vois pas comment vous auriez pu le remarquer sur ce blog :p.

[3] qu'est-ce que je disais...

[4] La question étant: pourquoi est-ce qu'on me demande ça, pour ne pas en tenir compte quand l'œuvre est rendue publique. Pourquoi quand je dis que j'ai pas compris un passage, l'auteur au lieu de rajouter des explication m'explique à moi ce qu'il signifie ? Viendra t-il l'expliquer à chacun de ses lecteurs ?

[5] Pas en sortant de scène, un peu plus tard, sinon je suis pas capable de les encaisser.

[6] Encore ?

[7] Je sais très bien qu'il peut pas. Et même s'il pouvait, les gens se poseraient des questions et il aurait pas forcément envie de répondre. C'est bien pour ça que je lui propose de moi-même de pas y aller.

mercredi 22 avril 2015

Merci

Un des mots qui m'effraye le plus ces derniers temps, c'est «merci».

Pas pour:
«Tu peux me passer le sel, s'il te plait ?
-Voilà
-Merci.»

Parce que je vis seul, et partant de là, il faut toujours tout faire ici.

Encore moins un merci d'un combat de chevalier, je ne suis pas assez investi dans mes cours d'escrime ancienne pour en avoir eu besoin.

C'est plutôt des mercis réflexes et contradictoire du style:
«Tiens, je te rend ton livre.
-Merci.
-Pourquoi tu me remercies ? C'est moi qui te remercie pour m'avoir prêté quelque chose pendant un certains temps.»

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jeudi 19 février 2015

Physionomiste

Je ne suis pas physionomiste. J'ai pas grand chose à dire sur le sujet, mais je me suis rendu compte que j'en entend pas souvent parler, à part dans le cas de maladie spectaculaire. Donc une petite question au début suivi de témoignages.

J'aimerai savoir, les gens qui disent «mais fait un effort», c'est quoi l'effort qu'on peut faire pour se souvenir d'un visage ? Certes, on peut faire l'effort explicite de se souvenir «il est blond», «elle a un grain de beauté près de l'oreille gauche». Mais c'est complexe, et pas aisé de se souvenir de tant de détails. Et si ça marche pour apprendre une personne à la fois, comment faire pour un groupe.

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lundi 26 janvier 2015

J'ai changé. Hélas.

Je ne supporte que difficilement qu'on me signale que j'ai changé. Que j'ai vraiment changé. Dire que j'ai changé de longueur de cheveux, c'est une platitude vu que je ne les ai pas coupé depuis 2011, pour moi ce n'est pas vraiment un changement. Dire que j'ai changé professionnellement, c'est certain, je ne suis plus étudiant mais doctorant, j'enseigne, je fais de la recherche, j'ai un bureau, un salaire, mais tout ça, c'était «prévu», c'est dans le cours normal des choses, la raison des études. D'ailleurs, ça, c'est pas «changer», c'est «progresser», de même que je progresse en cirque ou en musique en pratiquant.

Mais intellectuellement. J'ai du mal à supporter qu'on me signale que j'ai changé. Et pourtant, j'ai beaucoup changé depuis... Depuis longtemps. Par exemple, sur le physique, je ne comprenais pas ceux qui y faisaient attention, jugeant superficiel et ridicule d'y mettre temps et argent. Eh bien, les cheveux long, ça prend du temps, ça coûte plus cher en shampoing, après-shampoing... Et n'étant ni Samson ni Dixie Kong, ça n'a pas vraiment d'avantage. Donc en fait, les cheveux traduisent un vrai changement, puisque si je fais cet effort, c'est que j'y trouve un avantage. Je suppose.

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vendredi 31 octobre 2014

Ne pas être invité à un mariage.

J’écrivais récemment «Après tout on m'a appris récemment que certains se vexent de n'être pas invités à un mariage. »

Un autre ami (j'en ai plusieurs) m'a dit que je faisais l'extraterrestre. Que c'est à peu près évident, usuel. Donc, voilà mon point de vue sur le sujet, et tant mieux s'il est inhabituel, il m'en semble plus intéressant. (D'ailleurs, faudra que je dise pourquoi ce blog)

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vendredi 17 octobre 2014

Vol

Petite histoire d'un vol subit récemment.

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mercredi 9 juillet 2014

Secret

Ce billet a été écrit y a un certain temps. Il a été programmé, histoire qu'il ne soit pas relié à ce qui l'a déclenché. Histoire d'avoir le temps de le relire et d’être sur et certain de n'en pas trop dire(de toute façon, l'histoire est modifiée, et mélange plusieurs histoires).

Le point qui m'a le plus touché chez Sheldon, c'est son horreur des secrets. C'est mon cas, au point que je ne veux pas d'avant première, si j'ai l'interdiction par l'auteur de spoiler et même de teaser. Et ceci même si je suis fan de l'auteur !

Les chatouillis sont incompréhensible pour quelqu'un qui n'est pas chatouilleux. Je crois qu'on est dans un cas similaire. Si on n'a pas peur des secrets, je pense qu'on peut très bien ne pas voir où est le problème. Je vous propose donc un petit tour de ce qui a tourné dans ma tête durant une soirée quand j'ai appris un secret.

Imaginons que j'ai croisé sur un site de rencontre gay sous le pseudo "rigolo1er" un humoriste prénommé Arthur, qui est pas out. Voici ce qui pourrait se passer dans ma tête.

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dimanche 22 juin 2014

Boire et fumer

Je ne bois pas, ne fume pas, ne me drogue pas, mais au moins...

Hors sujet.

C'est fou à quel point une question revient régulièrement: pourquoi je ne bois pas d'alcool[1]. Récemment encore, un ami qui tenait à tout pris à m'aider à "changer d'état" - afin d'avoir plus d'imagination pour écrire. Ou encore une spectatrice à Orléans, un samedi, qui nous a offert après le spectacle une coupe de champagne[2].

Notes

[1] et encore, j'ose pas imaginer ce que subissent les végétariens

[2] 1ère fois que je vois ça, et ça me touche

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samedi 29 juin 2013

Réflexion sur la question geek

Je me demande si je suis geek. En tout cas, je viens de finir la thèse de David Peyron, La construction sociale d’une sous-culture: l’exemple de la culture geek. et ça m'a valu quelques réflexions que je crois bon de partager. Ce n'est pas un commentaire de la thèse, car je ne crois pas que vous ayez lu ces 488 pages de sociologie[1], même si certains seront peut être intéressé par lire l’œuvre d'un geek des geeks.

Je ne dis d'ailleurs pas que cette oeuvre soit la meilleure à lire sur le sujet, il se trouve que je suis tombé sur David à citegeek et ait été intéressé. Les circonstances seraient autre, j'aurai peut être eu une autre porte d'entrée sur le sujet. Elle contient plusieurs réflexions intéressantes, ça me suffit. Je sais juste que par rapport à Geek la Revanche, que j'ai aussi lu, elle est intéressante parce qu'elle contient une vraie réflexion, et pas une simple énumération de sujet disparate[2].

De toute façon, la thèse fait un résumé des avis de ceux qui ont été interviewé - je me dis d'ailleurs que j'aurai probablement pu être interviewé et tenir beaucoup de ces propos - donc je devrai pas répondre à la thèse, mais aux "geeks" qui parlent dedans et avec qui je ne suis pas d'accord. Je pense d'ailleurs que ça influera ma manière de me tenir avec ce docteur quand j'aurai l'occasion de prendre un verre avec lui. Mais comme souvent les geeks réfléchissent sur eux même, ça ne déparera pas tant que ça.


Le mot geek a beaucoup évolué. Et pas seulement depuis 2 ans ou une décennie. J'ai été surpris d'apprendre qu'à la base, ça désignait des gens tuant des poulets en mangeant leur cou. Et qu'autre fois le mot anglais "geek" était traduit par "plastron". Donc vous m'excuserez j'espère de ne pas tenter de définir ce mot ici.

Une remarque qui revient souvent sur l'impossible définition du mot geek, c'est la quantité de sujets qu'un geek doit aimer. De Star Trek aux mangas. Je veux avancer une explication qui n'est pas nouvelle, mais peut-être pas assez mise en avant à mon goût.

Dans tous les cas, si j'aime rencontrer d'autres geeks, même s'ils sont geeks de sujets que je ne connais pas bien, c'est parce que j'aime leur façon de penser. Pouvoir pinailler sans qu'on me dise que je me prend la tête pour rien, savoir que si j'ai une erreur de raisonnement, même subtile, on pourra me corriger. Le fait de connaître très bien un sujet, qu'il soit technique ou imaginaire, serait alors une sorte de rite de passage, une preuve que l'individu est capable de penser d'une manière qui m'est proche, ce qui ne sera pas le cas de la majorité des gens. En ceci la matière dans laquelle on est geek peut être un prétexte et non une fin en soit. Ce qui ne retire rien du tout à l'intérêt qu'on porte à cette matière.

Pour faire une comparaison, se demander comment on peut mettre autant d'intérêt différents sous le seul terme "geek" peut être aussi absurde que se demander comment on peut utiliser le même nom de "docteur" pour un sociologue que pour un informaticien. Simplement, nous sommes tous capable de faire des efforts de réflexion, de créations, et de rédaction, sur une durée assez longue.

Un geek, c'est entre autre quelqu'un qui s'intéressera aux mondes imaginaires. Une question posée est: comment définir un monde imaginaire ? En quoi est-ce que Mme Bovary est moins imaginaire de Coruscent ? Personnellement, il me semble que la plus grande différence est que je ne serai pas surpris de rencontrer Mme Bovary, je croise tous les jours des nouvelles personnes. Je serai surpris de découvrir Coruscent car je ne voit jamais de nouvelle planète. En cela un imaginaire est plus crédible que l'autre.

Partir dans un monde imaginaire, ça peut être parce que notre monde est ennuyeux. Pour citer approximativement Pierre Dac: Tout va pour le mieux dans le meilleurs des mondes, mais je regrette que les choix soient si limités. Ennuyeux ? Pourtant j'ai envie de citer Feynman, le tome 1 de ses cours de Physique: "Quels hommes sont ces poètes qui peuvent parler de Jupiter lorsqu'il prenait la forme d'un homme, mais qui se taisent si c'est une immense sphère de méthane et d'ammoniaque en rotation ?". J'ai donc presque envie de dire, plus j'en connais sur notre monde à nous, moins je comprend ce besoin.

Que le monde soit imaginaire ou pas, un intérêt reste: connaître le plus de détail possible sur le monde. Moi même, au collège j'ai lu tout ce qu'écrivait Tolkien et je voulais connaître toute l'histoire de la Terre du Milieu. Une fois qu'on connaît tout, il faut essayer de deviner et compléter ce qui n'est pas dit, pour remplir les trous, car un univers n'est jamais complet[3]. En particulier, il faut chercher les inévitables incohérences, et les justifier, que l'univers complété soit autant cohérent que possible. Ce qui rapproche d'ailleurs du travail du scientifique[4] qui ne peut qu'émettre des hypothèses et espérer que tout ce qu'il découvrira concordera.

En ceci odieux connard et ses spoilers est un vrai geek, même si je doute qu'il se qualifie comme tel. C'est d'ailleurs marrant, un autre gars drôle que je qualifierai de geek, c'est Yacine - il a quand même mis une borne d'arcade dans l'entrée de son théâtre et parle de sujets connotés geeks dans son spectacle [5], et lui aussi se moque des geeks. Je me demande pourquoi je ne connais personne qualifiant son œuvre de geek.

Nous aurions donc un énorme intérêt pour les énormes univers, que ça soit la terre du milieu, celui de Star Wars, ou Donjon et Dragon, car il permet de toujours plus se plonger dedans[6]. Alors je ne suis plus geek, surtout depuis que j'ai découvert Borges. Pour le paraphraser, je ne suis plus intéressé par lire des tomes et des tomes, pourquoi raconter des histoires si longues quand on peut simplement avoir l'essentiel en racontant l'histoire d'une histoire ?

Une question gratuite, le dernier bar avant la fin du monde est qualifié de bar geek. Quand j'entendais quelqu'un parler de "bar gay", je lui demandais systématiquement pourquoi le reste du temps il ne précise pas "bar hétéro" [7]. Alors si je veux être cohérent, pourquoi quand quelqu'un parle de bar geek, je ne lui demande pas pourquoi il ne parle jamais le reste du temps de bar noob ?

Une autre question, un geek aime créer son univers, ou au moins créer son coin dans un univers plus grand. Typiquement, c'est ce qui se fait avec des légos, avec les jeux de rôles, avec la programmation, ou avec des jeux vidéos où des œuvres se construisent. Le geek aime aussi signaler qu'il est geek via son t-shirt. En mélangeant cela, pourquoi si peu de geek créent leur t-shirt à eux ?

Notes

[1] Si vous voulez la lire, sautez la partie méthodologie, elle me semble fort peu intéressante

[2] même si ça peut être intéressant de connaitre l'histoire de tel objet ou monde geek, et d'avoir des pistes de lectures et de vidéos pour les jours où on cherche quoi faire pour passer le temps.

[3] Quoi que je ne sois pas d'accord avec cette assertion. Je considère que la description de Flatland, en particulier de son sous-univers de dimension 1, est totale.

[4] non mathématicien

[5] que je vous conseille fortement de voir

[6] la comparaison tarte à la crème serait alors de parler de fractales, on regarde de plus en plus de détails et on ne s'arrête jamais

[7] alors que paradoxalement, un couple gay a plus de chance d'être mal vu en "bar" qu'un couple hétéro dans un "bar gay"

dimanche 24 mars 2013

Quelques reflexions

Trois réflexions aléatoires que je me suis faites récemment.

J'ai récemment parlé de t-shirt personnalisés. J'ai oublié de vous donner le lien. Étonnamment, spreadshirt m'a averti qu'une personne avait acheté le t-shirt canard. Il y a donc un individu quelque part qui a porte ou portera un t-shirt où j'ai écrit. C'est bizarre.

En tout cas, c'est cool de voir la réaction des gens aux t-shirt qu'ils n'avaient jamais vu avant. Un de mes étudiants [1] m'a dit qu'ils attendaient chaque semaine de voir ce que j'aurais comme t-shirt(Mais ça ne lui vaudra pas de points en plus). Et comme avec les vannes sur scène, on se rend compte que certaines marchent et d'autres ratent seulement une fois qu'on est devant le public/les amis. Mais là, j'ai déjà payé 12 euros, ce qui fait chère la vanne ratée. En particulier mon hommage aux Monthy Python est un échec total. Et le canard a déçu ceux qui espéraient voir un dessin de canard derrière. Ce qui m’amène à ma question, il n'y a pas quelqu'un qui aurait un dessin de canard se cachant, ou faisant "chut", libre de droit (où alors qui me donne les droit), de préférence en vectoriel avec au plus 3 couleurs (au mieux une, le fond ne compte pas).

Personnellement, ce qui m'inquiète le plus avec ces histoires de "manif pour tous", comme ils se nomment eux-même, ou "manif homophobe", comme certains opposants les nomme, ce n'est pas l'homophobie. L'homophobie, j'en voit beaucoup depuis que je vais en lycée avec le mag, et même qu'on est là pour parler de ça. Donc l'homophobie, ça ne me fait pas peur, même si c'est probablement car je ne connais aucun homophobe, et les seuls insultes homophobes qui ont étés spécifiquement dirigées contre moi, c'était après mon deuxième sketch à Ondar, celui où je parlais des "Lascars Gay".

Ce qui m'inquiète, c'est de voir à quel point des gens, certains que j'apprécie beaucoup, sont capable de simplement haïr, rien qu'à cause d'une opinion qui diffèrent de la leur. Alors qu'individuellement, je suis sûr que des gens qui sont contre le mariage gay peuvent être des personne forts sympathiques[2]. C'est bête à dire, mais on dirait que pour certains ils représentent le mal absolu (et que c'est réciproque) - alors que chacune de ces personnes a sûrement aussi ses bons côtés. Pour donner un autre exemple, que j'ai déjà du raconter: On m'a donné un tract pour la "manif pour tous", j'ai pris le tract, ai relevé la manche pour montrer le bracelet arc-en-ciel, et j'ai déchiré en 4 le tract devant celui qui le donne. J'ai envie de dire que ça fait plaisir de faire ça; c'est de la par pure provocation et ne fait clairement avancer aucun débat (heureusement, en lycée, on ne balaye pas comme ça ce que les autres disent). Mais je dois dire que quand le monsieur m'a dit de ne pas jeter par terre et d'aller le mettre à la poubelle, ça me l'a rendu un peu plus sympathique. Il n'était pas obligé et ça nous fait au moins un point commun, préférer ne pas salir - tandis que d'autres avaient visiblement jeté leurs tract par terre à l'entrée du métro - et même si je suis de leur avis sur le contenu du tract, je n'apprécie pas le geste.

De même, je crois ne jamais m'être rendu compte à quel point ça pouvait être énervant de voir des gens défendre une opinion que je partage en utilisant des arguments que je trouve faux. Dernier exemple en date, dire que les gens participant à la manif pour tous ont voulu la suppression d'une course caritative contre les problèmes cardiaques. Alors, même si on peut déplorer cette annulation, je n'arrive pas à approuver ceux qui essayent de les faire culpabiliser; jusqu'à ce soir, je n'avais jamais entendu parler de cette marche, et je ne pense pas me tromper en me disant que ça doit probablement être le cas de la majorité de ceux qui défileront demain. Je ne crois pas qu'ils s'opposent à cette marche, et que si on posait la questions ils seraient probablement d'accord pour qu'elle ait lieu - au moins tant que leur manifestation n'est pas annulé. Je peux rajouter qu'en tout autre circonstance, la plus grande majorité des gens, qu'ils soient pour ou contre, n'auraient de toute façon rien eu à faire du résultat de cette marche, qu'il y ait du monde ou pas, en tout cas pas plus d'importance que la plupart des autres activités caritatives qui se déroulent sans arrêt en France.


Ma dernière réflexion est une constatation qui m'attriste, mais à laquelle je ne trouve pas le moindre début de solution - ce qui m'attriste encore plus. Pourquoi est-ce qu'à chaque fois ou presque qu'on parle de science, on ne parle pas de mathématique ? Ou alors - et encore rarement - que pour expliquer quelque chose qui se passe dans un autre domaine, et pas pour les mathématiques elles-même. Quelques exemple, une page facebook à 4.300.000 de "like", I freaking love science, le webinet des curiosité pour moi le meilleur blog francophone en ce qui concerne la vulgarisation scientifique, ou encore http://sciencetonnante.wordpress.com. Je suppose que ça vient du fait que les maths sont moins visuelles, on voit plus ce qu'est une planète, l'espace (même si notre intuition dessus est totalement fausse), un animal, ou un résultat d'ingénieurie tel qu'une impression 3D, d'ailleurs on peut souvent illustrer avec de beau graphiques ou de belles photos.

Bien sûr, il existe aussi des sites de vulgarisations mathématiques, à commencer par images des maths du CNRS (dont j'aimerai bien un meilleur flux rss), ou encore le magasine Tangeante. Mais je ne sais pas pourquoi les maths sont toujours à part, et jamais mélangée aux autres sciences.

Notes

[1] Je sais plus si je t'ai dit, je suis chargé de td

[2] Je peux au moins sortir un exemple, qui n'ira probablement pas manifester, mais qui est contre le mariage pour tous. Et par ailleurs très sympathique.