mercredi 28 octobre 2009

Surprise et décalage

Je vais enfoncer une porte ouverte aujourd'hui, mais, pour faire rire, il est bon de jouer sur la surprise. Être légèrement décalé par rapport à ce à quoi le public s'attend, mais pas trop pour que ce ne soit pas crédible.

Ainsi, si je dis "je vais vous faire un aveux, j'aime les ..." même si on ne me connait pas, en général, on n'avoue pas qu'on aime les femmes ou les tarte aux pommes... on avoue plus son homosexualité, et les gens penses "j'aime les hommes". Donc si je dis "j'aime les mathématique" ça surprend suffisamment les gens pour les faire rire. Surtout si avant de prononcer le mot mathématique, je fais des phrases à double sens, pouvant aussi bien parler d'homosexualité que de mathématique.

De même: "hier j'ai tué un dragon avec une cuillère!
Non c'est totalement faux bien sur"
Le spectateur pense que ce qui est faux est que j'ai tué un dragon, il est donc possible de le faire rire en disant: "C'était avec une fourchette et un couteau... " (en fait, je n'ai pas encore essayé cette blague en publique)

Un dernier exemple, je disais hier qu'il ne faut pas faire d'énumération. J'ai ici un contre-exemple, si à la fin de l'énumération, on se trouve avec quelque chose qui ne devrait pas y être. "Anarchiste, communiste, de gauche... voir même socialiste!" (vu qu'en général, on considère que les socialistes sont de gauche, donc je ne devrai pas rajouter ça à la liste) ou encore:

"Entre les Professions de foi et les Profondes absurdités que Profèrent à Profusion les Profane face à ce que nous Professent les Professeurs-belle Profession-, pour pouvoir Profiter de l'avenir qui se Profile devant nous, et dont nous ne pouvons tirer qu'un grand Profit !

J'ai cherché aussi à placer Profiteroles, mais je n'ai pas réussi."

lundi 26 octobre 2009

A ne pas faire

Parmi les truc et astuces pour un spectacle, il y a aussi ce qu'il ne faut pas faire. Encore une fois, je parle à l'aide de mon expérience d'acteur et de spectateurs.


Il ne faut pas faire d'énumération, ou en tout cas pas pour le plaisir de l'énumération. Si vous avez 10 excellents jeux de mots sur un même sujet, vous en gardez quatre au maximum... au pire vous placerez 6 autres dans un autre sketch, mais 10 ce serait beaucoup trop, le public est lassé.

J'avais vu sur une scène ouverte quelqu'un qui faisait une énumération de marque de bière, avec un jeu de mot pour chacune. Moi même, j'avais un sketch sur les synonymes de fou. On s'attend tellement à la suite qu'on s'ennuie. A la limite, on peut trouver que c'est joli, impressionnant, bien travaillé, etc... c'est souvent le cas par exemple chez Reflet d'Acide, où l'on se plait à chercher des jeux de mots partout. Mais, une grande différence vient du fait qu'on réécoute ces aventure, et qu'en général, quand on joue un sketch, le public ne le verra qu'une fois.


Il ne faut pas non plus faire de private joke longue. Private joke étant entendu au sens très large.

C'est une tentation à laquelle il est très facile de céder, par exemple, dans mon cas, faire toutes mes blagues de mathématique et d'informaticien/programmeur. Si je sais que dans la salle il y a beaucoup de matheux, ce qui est le cas dans mon école, je peux faire une blague ou deux, mais vraiment pas plus. Et encore, si possible, il faudrait que la blague soit compréhensible pour tous... Dans la mesure du possible en utilisant la technique décrite hier.

Par contre, il n'est pas du tout interdit de mettre des privates jokes, surtout quand elle ne se voient pas. Mon exemple phare est: "il y a des gens qui m'ont dit d'écrire des sketch", car, effectivement, celui qui a beaucoup insisté pour que j'écrive s'appelle "Jean".

dimanche 25 octobre 2009

Se sortir d'un mauvais pas

Il arrive, malheureusement, sur scène qu'on fasse une erreur, ou qu'on ait un trou. Dans le monde du théâtre, il y a un souffleur, un prompteur, une personne avec qui on joue qui peut nous souffler notre phrase discrètement, ou répondre comme si de rien était afin de nous remettre dans la voie.

Malheureusement, dans le one man show, on est seul, et en cas de trou, il n'y a personne pour nous aider. Le truc que je peux conseiller, c'est de prévoir une ou deux phrase à sortir pour chaque histoire que vous auriez à raconter, de préférence, quelque chose en rapport avec le sujet.

Par exemple, dans un sketch sur l'homosexualité:
Je suis désolé, mais là, j'ai un petit trou. ... En même temps, un petit trou, ce n'est pas forcément désagréable!

Dans un sketch sur l'école:Je suis désolé, j'ai oublié mon texte. Remarquez que, déjà à l'école, les professeurs auraient pu vous le confirmer je ne connaissais jamais mes cours.

Dernier exemple, dans un sketch téléphonique: Oui, oui... tout à fait... oui... continue de parler, ça me permet de chercher la suite de mon texte... ah oui, oui...

vendredi 23 octobre 2009

S'assurer d'un prérequis d'une blague sans le montrer

Pour commencer cette section "truc et astuce", une petite idée toute bête pour un problème qui arrive souvent: Vous voulez racontez une blague B, mais elle n'est drôle que si le public sait que A, où A est une information quelconque que tout le monde ne connait pas.

Il s'agit simplement de dire A mine de rien avant de dire B.

Par exemple, pour la blague "Beaucoup de monde, même parmi les gays, pense qu'on est fondamentalement différent. Ils se trompe de mot, on est différent du fondement, c'est tout." j'ai remarqué que beaucoup de jeune ignore ce que "fondement" signifie. Donc, dans le sketch qui précède, je place "tu es tombé sur ton fondement... Oui sur tes fesses quoi !"

Autre exemple, dans un sketch sur le Québec, pour pouvoir faire une blague sur leur "sacre", c'est à dire leur manière de s'énerver, je commence par "J'adore vraiment le québécois, c'est une langue, on dirait du français, mais pas tout à fait ... Un autre exemple de différence linguistique, vous en avez forcément entendu parler: au Québec, on ne jure pas, on sacre! " comme ça, même si le public a oublié cette particularité, il s'en rappellera, et quelques secondes plus tard, en entendant la blague sur les "sacre" personne ne se demandera de quoi je parle.

Truc et astuces d'humour

Il parait que les magiciens ne doivent jamais révéler leur truc, je ne sais pas pour les humoristes, dans le doute, partageons, partageons. En effet à force de faire des scènes et des sketchs, je finis par avoir quelques trucs que je réutilises parfois. Et puisque je suis matheux à la base, et que les mathématique, c'est l'art de généraliser des résultats particuliers, je vous propose de partager dans la section "truc et astuce" les patterns récurrents, dans l'espoir que ça puisse servir à un (futur) collègue[1].

Peut être que ce sera ennuyeux pour les lecteurs qui ne cherchent pas à faire de l'humour, et il est même possible que, voir la construction derrière un texte détruise son humour. A vous de voir si vous souhaitez lire ce que vais écrire.

Par ailleurs, si quelqu'un a d'autre trucs, je serai ravi d'en apprendre.

Notes

[1] et accessoirement que je comprenne mieux ce que je fais

page 2 de 2 -